Il s’agit, dans cet article, de donner un aperçu des principaux traits fonctionnels inhérents au phénomène de la coordination dans le cadre du modèle stratifié de l’énoncé (modèle standard étendu de la grammaire fonctionnelle néerlandaise).
Nous allons tout d’abord traiter de la règle de la coordination avant d’essayer de rendre compte des différents types d’éléments coordonnables. Les questions relatives aux contraintes (sémantiques, syntaxiques et pragmatiques) sur les types de coordination et aux coordonnants seront soulevées dans des travaux ultérieurs.
Nous allons ensuite donner une idée de la description des éléments coordonnés dans le MSE à travers le schéma qui peut fonctionner en différents lieux et à divers niveaux de la structure sous-jacente de l’énoncé et donner lieu, ainsi, à divers types de coordinations locales. Enfin, dans la dernière section, nous avons proposé une typologie des éléments coordonnés en français: coordination des termes, coordination dans les termes, coordination des opérateurs de termes, coordination des restricteurs de termes et dans les restricteurs de termes, coordination des prédicats, et coordination des «clauses». Ces types de coordination sont accompagnés de leurs structures qui illustrent, pour chacun d’eux, la mise en application de la règle de la coordination.
Inhaltsverzeichnis
0. Introduction
1. Règle de la coordination
2. Description des éléments coordonnés
3. Typologie des éléments coordonnés
3.1. Coordination des termes
3.2. Coordination dans les termes
3.3. Coordination des opérateurs de termes
3.4. Coordination des restricteurs de termes et dans les restricteurs de termes
3.5. Coordination des prédicats
3.6. Coordination des « clauses »
Conclusion
Références
0. Introduction
Il s’agit, dans cet article, de donner un aperçu des principaux traits fonctionnels inhérents au phénomène de la coordination dans le cadre du modèle stratifié de l’énoncé (modèle standard étendu1 de la grammaire fonctionnelle néerlandaise)
Nous allons tout d’abord traiter de la règle de la coordination avant d’essayer de rendre compte des différents types d’éléments coordonnables. Les questions relatives aux contraintes (sémantiques, syntaxiques et pragmatiques) sur les types de coordination et aux coordonnants seront soulevées dans des travaux ultérieurs.
1. Règle de la coordination
Dik, dans le chapitre 9 réservé à la coordination, (1997 : 189) renvoie le lecteur à son ouvrage de 1980 chapitre 9 lui aussi consacré à la question de la coordination.
En effet, Dik (1980 : 191) formule, dans le cadre du modèle standard, un schéma général de la coordination donné comme suit :
(1) a ® a1, a2, ..., an (n ³ 2)
Selon lui, cette règle comme input l’élément a et l’étend à l’intérieur de n séries d’éléments coordonnés de même nature. Ainsi, par exemple, concernant la coordination des termes, la règle (1) opère sur une position de terme et l’étend à deux (ou plusieurs) positions de même type ayant la même fonction sémantique.
Soit la phrase :
(2) Jean a acheté un livre et un journal.
L’énoncé (2) est produit par l’extension de la position (x2) au moyen de l’ajout d’une autre position ayant le même statut :
(3) a- Acheter V (x1 : humain (x1)) Ag (x2 : non-animé (x2)) Pat b- Acheter V (x1 : humain (x1)) Ag (x2 : non-animé (x2)) Pat ET (x3 : non-animé (x3)) Pat c- Acheter V (x1 : Jean (x1)) Ag (x2 : livre (x2)) Pat ET (x3 : journal (x3)) Pat
Dik (1997 : 189), propose une symbolisation générale des coordinations au moyen d’un schéma qui ressemble au schéma (1) et que nous présentons comme suit :
(4) CO : M1 & M2 & ... & Mn
Pour Dik (Id : 190), « CO » symbolise la coordination dans son ensemble, « M » indique les membres (éléments) (n >1), et « & » désigne l’outil de liaison au moyen duquel les membres sont reliés.
Ce schéma montre qu’on peut coordonner deux ou plusieurs éléments :
(5) a- Jean et Marie sont arrivés.
b- Jean, Marie, Marc et Sylvie sont arrivés.
Dans cette conception du procédé de coordination, l’outil de liaison peut être la juxtaposition :
(6) Vestes, pantalons, chemises, tous ont pris feu.
2. Description des éléments coordonnés
Dans son essai de description des constructions coordonnées, Dik (1997 : 193-196) commence tout d’abord par déceler les faiblesses de la méthode traditionnelle, méthode réductionniste, avant de présenter l’approche directe du MSE qui essaie de remédier aux faiblesses en question.
La méthode réductionniste peut être présentée à travers les exemples ci-après :
(7) a- Jean et Marie sortent de la boulangerie.
b- Jean sort de la boulangerie et Marie sort de la boulangerie.
Pour mieux montrer l’inadéquation de cette méthode, on propose les énoncés suivants :
(8) a- Jean et Paul constituent un duo formidable.
b- *Jean constitue un duo formidable et Paul constitue un duo formidable.
C’est pour cette raison que Dik (id), dans le cadre de l’approche dite directe, tend vers la multiplication locale de constituants ce qui va donner lieu à des séries d’items coordonnés. Pour ce faire, Dik (1997 :195) propose une règle simple ayant la forme ci-dessous :
(9) M ® M1 & M2 & ... & Mn (n > 1)
Le schéma (9) peut opérer ainsi dans différentes places et à divers niveaux de la structure sous-jacente de l’énoncé et conduire, de ce fait, à divers types de coordinations locales : M désigne l’item multiplié et & indique la relation de coordination.
3. Typologie des éléments coordonnés
Il est à remarquer que Dik (1997 : chap. 9), dans le cadre de cette approche directe, se démarque nettement des travaux antérieurs2 en étudiant la typologie de la coordination au sein de trois classes nettement distinctes : coordination simple, coordination multiple et coordination simultanée.
Ainsi, de ces trois classes, seule la classe de la coordination simple semble comporter, en ce qui concerne le français, six types pouvant être illustrés de la sorte:
(i) Coordination des phrases et des « clauses3 » :
La phrase se compose, dans le MSE, de la « clause » plus un ou des constituants extra-« clausaux4 ». Si la coordination de ce type de structures est possible en arabe, comme l’affirme Dik (Id), elle est peu acceptable en français :
(10) ?? Le livre, Jean l’a lu et l’article, Paul l’a résumé.
La coordination des « clauses », quant à elle est possible. Chacune des « clauses » garde son propre intégrité ce qui explique le recours à une relation de juxtaposition ou de coordination :
(11) a- Jean écrit une lettre; Marie lave la vaisselle.
b- Jean écrit une lettre et Marie lave la vaisselle.
(ii) Coordination des propositions et des prédications :
(12) Paul espère que Marie assistera à la cérémonie et qu’elle prononcera un discours.
Les verbes tels que croire, espérer, penser, souhaiter, etc. admettent des termes propositionnels comme seconds arguments comme c’est le cas dans (12) où la coordination s’effectue entre deux termes propositionnels SN2.
Les prédicats tels que obliger, forcer, etc. prennent, quant à eux, des termes prédicationnels comme seconds arguments comme dans l’exemple suivant:
(13) Le malfaiteur a obligé la jeune fille à ouvrir le sac et à lui donner ses bijoux.
(iii) Coordination des termes :
(14) Paul et Valérie chantent.
Dans (14), le coordonnant et permet de coordonner les termes Paul et Valérie.
(iv) Coordination des prédicats :
(15) Martine a épluché et mangé une pomme.
Cet énoncé met en présence la coordination de deux prédicats éplucher et manger.
(v) Coordination des restricteurs et dans les restricteurs :
(16) a- Ils ont acheté une belle et puissante voiture.
b- Le couple vit dans une belle vielle demeure.
Dans (16a), il y a coordination des restricteurs belle et puissante; dans (16b), le restricteur belle est inséré (coordonné) dans le restricteur vielle.
(vi) Coordination des opérateurs (et des fonctions sémantiques) :
(17) - Pouvez-vous me donner quatre ou cinq dirhams?
(17) est une illustration de la coordination des opérateurs de termes, à savoir les quantifieurs quatre et cinq qui sont des spécifieurs du terme dirhams.
Nous laisserons de côté ici le type problématique de la coordination des fonctions sémantiques.
Dans cet article, nous allons nous intéresser particulièrement à la coordination simple qui, à notre avis, doit s’appliquer à des éléments ou membres indépendants par opposition à ce qu’on peut appeler coordination complexe qui relie des propositions enchâssées dans une proposition matrice. Nous allons nous baser essentiellement sur l’étude de Razky (1989) élaborée à la lumière des hypothèses et argumentations du modèle standard pour mieux donner un aperçu de la coordination dans l’actuel modèle, le MSE.
[...]
1 Cf. les ouvrages programmatiques de Dik (1989) et (1997) dans la section « Références bibliographiques ».
2 Essentiellement Dik (1980), chap.9 cité par Razky (1989 : 10), où il est question de types de coordination : des termes, dans les termes et des prédicats.
3 Propositions dotées d’une force illocutionnaire, i.e. énoncés.
4 Constituants tels que le Thème, la Queue, le Vocatif, etc.
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- Doctorat Abdelkhalek Razky (Author), 2011, De quelques aspects du traitement fonctionnel des types de coordination en français, Munich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/464052
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