Nous devons tout d’abord nous poser la question suivante: Peut-il y avoir un avenir commun dans la situation actuelle sur fond de la crise économique internationale?
Pour cela, je vais me servir de l’histoire et comparer la situation générale des deux villes dans le passé avec le présent.
Le couple franco-allemand a et/ou verra des moments positifs et négatifs dans sa relation. Chacun de ce couple est une entité, avec ses idées et ses buts. Et comme dans un couple, il y a des crises. Pardonnons l'Histoire en essayant d'apprendre de ce que nous avons vécu. Pensons à notre avenir. L’amitié entre Aix-la-Chapelle et Reims est la plus vieille de l'histoire des villes, alors assurons-la! Les villes sont le symbole pour l'amitié.
Konrad Adenauer et Charles de Gaulle s'y sont donnés la main pour l'amitié et un futur fort et assuré.
Sommaire
1.) L’histoire franco-allemande
1.1. Charlemagne (Kaiser Karl)/Bismarck les ennemies/amis
1.2. 1ère et 2nde guerre mondiale
1.3. Charles de Gaulle et Konrad Adenauer –Le début d’une amitié
1.4. Une nouvelle ère pour l’Europe
2.) La culture
2.1. Le langage
2.2. Le dialecte
2.2. Les organisations
2.3. « Fremde Freunde »-les clichés
2.4. Le cinéma- la télévision franco- allemande (arte,…)
2.4.1 La musique franco –allemande à l’exemple du « H3C » et du « BOAH »
3.) Le jumelage Reims-Aix-la-Chapelle
3.1. Les jumelages vus par les échanges scolaires
4.) Les problèmes
4.1. La jeunesse franco-allemande (Lycée Libergié et Lycée St. Leonhard)
4.2. La politique
5.) Résumé : Est-ce-que le partenariat a encore un avenir commun ?
Prologue
Je tiens à dédicacer ce mémoire à mes parents, couple franco-allemand, ainsi qu’à un ami de notre famille, Jean Falala, ancien maire de Reims, décédé le 28 novembre 2005, qui entretenait l’amitié franco-allemande et surtout favorisait le jumelage Reims et Aix-la-Chapelle.
J’ai grandi avec un pied dans chaque des deux pays : La France et l’Allemagne. Mes parents se sont rencontrés lors d’un échange scolaire. Sans cette amitié qui a débutée par correspondance, je ne serais pas ici à écrire ce mémoire.
Je me demande aujourd’hui si le partenariat a encore un avenir. Dans mon entourage, je m’aperçois que beaucoup de jeunes ne s’intéressent plus au jumelage franco-allemand et préfèrent s’orienter vers d’autres pays. Les jeunes français veulent maintenant apprendre une autre langue que l’allemand. Ce n’est plus seulement au niveau scolaire que ces changements se font sentir, mais aussi au niveau politique qui se mêle du partenariat et se tourne vers d’autres horizons.
Mes expériences montrent aussi que ce n’est pas seulement la politique et la jeunesse qui agit à contre sens mais aussi les familles. Certaines n’acceptent pas les échanges scolaires avec les écoles françaises et également allemandes. Certaines personnes vivent encore dans l’entre deux-guerre plein de préjugés. Cela concerne beaucoup la génération qui a vécu cette période de l’histoire. Ces relations s’en trouvent parfois difficiles. Les jumelages s’y trouvent menacés.
D’un autre coté le monde culturel s’efforce de rapprocher les deux pays en émettant des émissions de télévision comme « Arte » qui mettent en coopération l’Allemagne et la France en faisant passer des programmes dans les deux langues.
Des organisations telles que les comités de jumelage ou l’Institut Français essaient de montrer la culture française et/ou allemande dans les pays respectifs. A notre époque, où nous parlons de l’Europe unifiée sans frontière, il est quand même difficile à comprendre qu’il y ait encore des pierres sur le chemin de l’amitié franco-allemande.
Est-ce que la France et l’Allemagne ont encore la possibilité d’avoir un avenir commun ?
Introduction
Sur le thème « Les jumelages franco-allemands à l’exemple du partenariat Reims et Aix-la-Chapelle», nous devons tout d’abord nous poser la question : Peut-il y avoir un avenir commun dans la situation actuelle sur fond de crise économique internationale ?
Pour cela, je vais me servir de l’histoire et comparer la situation générale des deux villes dans le passé avec le présent.
L’Histoire franco-allemande
Charlemagne (Karl der Große) et Bismarck ennemis et amis
A l’époque de Charlemagne, une tendance s’était déjà formée. Sur une carte de cette époque, nous pouvons constater que Reims et Aix-la-Chapelle faisaient parti de son Empire et qu’il avait fait de cette dernière sa capitale. Mais pas seulement la situation territoriale reliait les deux villes. Un peu plus tard l’ « Historia Caroli Magni» du XIIème siècle montre une liaison franco-allemande existante de l’époque. L’archevêque rémois Turpin affirmait qu’il aurait écrit lui-même cette légende sur Charlemagne. D’autres sources affirmaient que Turpin avait falsifié cette légende à son profit. Dans cet exemple, il est cocasse de voir un archevêque de Reims voulant être l’auteur d’un texte le plus connu de son temps à la gloire d’un empereur aux origines germaniques. Cela cristallise un certain lien entre les deux futures nations.
Malheureusement, l’histoire montre également que les liens entre les deux pays n’ont pas été toujours parfais. Bien-sûr on se demande ce qui a pu changer les relations des deux pays à ce point.
A l’époque de Bismarck, unificateur de l’Allemagne, les deux pays s’appelaient les « ennemies héréditaires » à cause d’une politique méfiante et se voyaient l’un et l’autre en tant qu’états rivaux. La France trop puissante par ses colonisations, par rapport à l’Allemagne. Cette dernière devient forte en très peu de temps au niveau international.
Lors de ces tentions, les français ont eu une très mauvaise impression de l’Allemagne, ce qu’explique Jaques Binoche dans son livre « Histoire des relations franco-allemandes de 1789 à nos jours ». Dans la citation suivante il décrit la situation en France et en Allemagne pendant la guerre franco-allemande (1870-1871) « […] on représente Bismarck comme un bébé à casque à pointe assis sur un trône sculpté dans un château teuton. »[1] Caricature crée, afin de le ridiculiser ainsi que sa politique de Grand Empire Allemand réunifié par un protectionnisme national et méfiante vis-à-vis de la France. Nous avons l’impression que les deux voisins se sont retranchés de part et d’autre du Rhin, s’observent et se détestent par ces exagérations xénophobes.
Bismarck voulait depuis longtemps la guerre avec la France. Dans un discours du 30 septembre 1862 « Le fer et le sang » il annonce ses véritables intentions : « les frontières de la Prusse […] ne lui permettent pas de vivre normalement […]»[2]. Après la capitulation française de 1871 et l’imputation à cette dernière de l’Alsace et la Lorraine, les français ont commencé à développer un sentiment de haine à l’encontre de l’Allemagne. Ce sentiment sera attisé de plus en plus jusqu’à la première guerre mondiale où encore une fois les « ennemies héréditaires » sont face à face.
La 1ère et 2nde guerre mondiale
Pendant les deux guerres, les pays qu’on considère aujourd’hui comme amis, se sont battus et détruits l’un et l’autre. La première guerre mondiale a détruit la ville de Reims, la deuxième la ville d’Aix-la-Chapelle. Monsieur Malangré décrit pourquoi «Beide Städte waren Frontstädte: Reims im zermürbenden Stellungskrieg[…], Aachen als Ziel schwerer Bombenangriffe[…] »[3] On peut constater un autre point commun: Toutes les deux on été détruites. C’est encore un plus grand symbole quand les villes deviennent amies.
François-Ferdinand prince héritier de l'empire Austro Hongrois et donc allié de l’Allemagne, est assassiné. La méfiance transformée en haine depuis 1871, fait que les deux camps veulent en découdre une nouvelle fois sur le champ de bataille. Jean Jaurès tient un discours sur la situation entre ces deux pays « Empereurs d’Allemagne […] qui, par haine de la démocratie, avait voulu la guerre, nous prenons l’engagement de sonner le glas de votre règne. »[4] De son côté, l’Allemagne profite de cet assassinat pour déclarer la guerre à la Serbie, lieu de l’attentat. Par le truchement des alliances, la France est de nouveau en guerre le 3 août 1914 contre l’Allemagne. La Sainte Alliance est signée à Aix-la-Chapelle. L’Allemagne va pouvoir s’affirmer et montrera sa souveraineté sur la France et règlera définitivement le problème de l’Alsace et de la Lorraine.
Mais elle est battue lors de« La bataille de la Marne ». La capitulation de l’Allemagne marque une nouvelle ère pour elle et restitue l’Alsace et la Lorraine à la France. L’Allemagne est humiliée, bafouée et mise à genou par le vainqueur par un armistice forcé est signé à Versailles le 11 novembre 1918. Presque 20 ans plus tard la deuxième guerre mondiale s’annonce par le coup d’état d’Hitler en 1933 qui voulait étendre les territoires de l’Allemagne et annuler le traité de Versailles. Pour la troisième fois les deux « ennemies héréditaires » passent aux armes.
Le général Von Seeckt formulait l’intention de l’Allemagne national-socialiste: « Mit Polen fällt eine der stärksten Säulen des Versailler Friedens, die Vormachtstellung Frankreichs. »[5]. Pour Hitler, le traité de Versailles était une épine dans le pied qui devait être effacé de l’histoire. Il voulait que la France joue le rôle d’agresseur pour se faire, il envahit la Pologne alliée de la France.
Le film « La grande Vadrouille » avec le célèbre comédien Louis de Funès, montre la situation des relations franco-allemandes pendant la deuxième guerre mondiale. Le film traite d’aviateurs anglais dont l’avion est abattu au dessus de Paris et doivent se cacher des allemands pour retourner en Angleterre. Pour analyser le point de vue des français à propos des allemands dans le film, je vais me servir de dialogues : Pendant que Stanislas Lefort le chef d’orchestre de l’opéra répète avec son orchestre, des allemands viennent interrompre la répétition. Le Major Achenbach dit en rentrant « Tout le monde rester ici. Sortie verboten. Défendu sortir. Un parachutiste anglais est entré ici dans l’opéra. Verboten donner assistance sous pêne de la mort »[6]. En plus, il menace les français de la peine de mort si un d’entre eux aide les parachutistes. Naturellement, il y a peur que les français se révoltent. Ils veulent trouver un moyen de pression exagérément brutal qui est ici la peine de mort. Le film montre les relations franco-allemandes pendant l’occupation d’une manière humoristique.
À la fin de la guerre, c’est à Reims qu’à lieu la capitulation allemande. Le général de corps d’armée Jodl signe la capitulation de la « Deutsche Wehrmacht »le 7 mai 1945 à Reims dans le quartier général d’Eisenhower. C’est la fin de la 2nde guerre mondiale. Vingt ans plus tard Charles de Gaulle et Konrad Adenauer se retrouve sur le parvis de la cathédrale de Reims. Elle va être le symbole de la réconciliation franco-allemande après la deuxième guerre mondiale et pour un travail futur en commun.
Charles de Gaulle et Konrad Adenauer-Le début d’une amitié
La France et l’Allemagne entretiennent une amitié depuis le 22. Janvier 1963 date à laquelle une nouvelle ère en Europe est née : La signature du traité de l’Elysée.
Sur les ruines d’une Europe va se fonder une amitié qui va être le piédestal de l’Europe actuelle. Après la deuxième guerre mondiale, les groupements politiques respectifs veulent une alliance. Dans une Europe où l’économie et l’infrastructure sont détruites, Charles de Gaulle, Konrad Adenauer, Jean Monnet, Robert Schuman et Winston Churchill ont eu l’idée de fonder une Europe forte et unifiée. L’idée brillante de départ fût de créer la CECA (Communauté du charbon et de l’acier) qui mène les deux pays dans une coopération unis latérale. Les initiateurs étaient Jean Monnet et Robert Schuman. Ceux-ci avaient l’idée de créer une coopération étroite entre l’industrie du charbon et de l’acier qui sont des éléments nécessaires à la fabrication d’armements qui était une garantie de paix. Depuis cette date, la rencontre entre un chancelier ou une chancelière allemand/e et un président/e français/e est devenue tradition jusqu’aujourd’hui notamment avec Monsieur François Hollande et Madame Angela Merkel commémorant l e cinquantième anniversaire de la réconciliation franco-allemande à Reims le 8 juillet 2012.
Pour finaliser cet événement, Konrad Adenauer et Charles de Gaulle ont chanté le « Te Deum Laudamus » de Mozart pour symboliser la fraternité, dans la cathédrale de Reims.
À son retour, Konrad Adenauer proclame officiellement en Allemand la réconciliation franco-allemande lors du 10ème jubilée de la « Bundesrepublik Deutschland ». Pendant son discourt, il mentionne que « der deutsch-französische Gegensatz[…] beseitigt [sei], die Saarfrage geregelt[sei] »[7]. Adenauer a pour but d’unifier au niveau économique la France et l’Allemagne. La fondation de la CECA est là pour y arriver. Il aurait aimé que les français n’aient plus de clichés sur les allemands pendant la seconde guerre mondiale. Jusqu’aujourd’hui, cette solidarité a été tenue à vie par des organisations de jeunesse qui a transmit le message d’une collaboration franco-allemande aux prochaines générations. Par exemple les Instituts Français qui se trouvent pratiquement toujours dans une ville allemande jumelée à une ville française. Les comités de jumelage, largement représentés dans beaucoup de villes.
Angela Merkel et François Hollande entretiennent cette amitié, mais nous arrivons dans une certaine monotonie comme l’écrit le journal Aachener Zeitung « Erinnerungen, Annäherungen, Vorsätze Das Jubiläum des Freundschaftsvertrages bringt nicht sehr viel Neues. Aber immerhin: Man duzt sich neuerdings. »[8] L’article souligne la non-progression des relations entre les deux pays. Cet anniversaire fait renaitre une amitié qui semble poussiéreuse et stagnante. Le tutoiement entre les deux chefs d’état en est un symbole.
Les pays fondateurs de l’Europe ont signé le 4 novembre 1950 une unification des droits, un texte qui s’appelle aujourd’hui les « Convention de sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés fondamentales». Par cet acte, les citoyens européens ont les mêmes droits. Les articles les plus importants sont « Art.2-Das Recht auf Leben wird gesetzlich geschützt […]. Art.3- Niemand darf der Folter oder unmenschlicher oder erniedrigender Behandlung […]unterworfen werden. »[9] La libre circulation, la même sécurité et accès à la justice est devenu plus facile. Il y aura moins de danger qu’un des membres signataires partent dans un extrémisme politique.
[...]
[1] Binoche, J. (1996). Histoire des relations franco-allemandes de 1789 à nos jours. Paris.p.53-54.l.14f.
[2] Michaela Braun, L. B.-M. (2008). Histoire/Geschichte L'Europe et le monde du congrès de Vienne à 1945 (Vol. II). Paris, France: Klett/ Nathan.p.35.Doc 4.l.9-13.
[3] Malangré, D. (2004). - Reims Notizen zur Partnerschaft;Zwei Königsstädte im Beziehungsspiel von deutsch-französischer Geschichte und Lebensart. Aix-la-Chapelle, Allemagne: M.Brimberg Druck und Verlag GmbH.p.195.l.3-
[4] (Michaela Braun, 2008) 15-18.
[5] Dr.Volker Frieningsdorf, D. H. Geschichte. Potsdam, Allemagne: Tandem Verlag GmbH.p.124 ;l.15-16.
[6] Oury, G. (Directeur). (1966). La Grande Vadrouille [film]. France. 14:35.
[7] (Dr.Volker Frieningsdorf). p.248; M1; l.12.
[8] (Mayntz, 2013).l.1-2
[9] (Michaela Braun, 2008) p.117;l.17-22
- Arbeit zitieren
- Alice Laquerrière (Autor:in), 2013, Les jumelages franco-allemands à l’exemple du partenariat Aix-la-Chapelle et Reims, München, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/449748
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