Ce mémoire a pour objectif de démontrer comment le secteur touristique peut devenir un facteur de développement d’un territoire, en partant de la valorisation de ses ressources. La « mise en tourisme » d’un espace, en utilisant les justes politiques de développement, vise à tirer parti de ses potentialités environnementales, patrimoniales et culturelles, tout en favorisant son économie. Ce constat est démontré dans ce mémoire à travers une analyse de la situation de l’Italie méridionale, qui se trouve aujourd’hui dans des conditions de sous-développement économique par rapport au reste du pays. Pour représenter cette réalité, l’étude s’appuie ainsi sur le cas d’un territoire en particulier, se situant en Campanie, au sud de Naples : la Côte du Vésuve. Ce dernier présente d’énormes potentialités touristiques grâce à son patrimoine artistique, ses beautés paysagères, son histoire, sa richesse culturelle et sa gastronomie, mais il n’arrive pas à se développer touristiquement.
La première partie s’appuie sur un diagnostic territorial de la Côte du Vésuve, composée de sept villes, afin de présenter au lecteur ses atouts et ses faiblesses.
Successivement, un deuxième chapitre vise à analyser les freins qui existent dans le territoire et qui en empêchent le développement, comme l’influence du contexte historique et économique, l’insuffisance d’investissements publics et privés, la mauvaise gestion des biens culturels publics et le manque d’infrastructures et aménagements destinés à accueillir les visiteurs.
Une troisième partie a pour but d’approfondir l’imaginaire que les touristes étrangers ont du Sud de l’Italie et de la province de Naples, qui est souvent très stéréotypé dans le bon et le mauvais sens. Ensuite un chapitre entier se concentre sur la gouvernance du tourisme en Italie et sur les politiques mises en place en Campanie et en Côte du Vésuve.
Enfin il est possible d’affirmer à travers la confirmation des hypothèses avancées dans ce mémoire que la création d’une destination touristique est envisageable, mais seulement à travers la mise en place d’une stratégie par des actions concrètes de valorisation et promotion du territoire. Par conséquent, une collaboration entre les acteurs locaux est primordiale afin de favoriser une renaissance économique, sociale et culturelle du territoire.
Sommaire
Introduction
Chapitre 0 : Le territoire objet d’étude : du Sud de l’Italie à la Côte du Vésuve
0.1 L’Italie du sud
0.2 La Campanie : la région du Sud préférée par les touristes
a) Géolocalisation, population et économie
0.3 La Côte du Vésuve : un « possible » district touristique d’excellence
a) Un territoire dominé par un volcan : le Vésuve
b) Les atouts de la Cote du Vésuve
c) Les sept villes qui composent la Côte du Vésuve
d) Analyse des potentialités du territoire de la Côte du Vésuve
e) La Côte du Vésuve comme destination multi touristique
Chapitre 1 : Les freins empêchant le développement du tourisme dans le territoire de la Côte du Vésuve
1.1 Une histoire faite de jeux de pouvoirs
a) Le Royaume des deux Siciles
b) A partir de l’unification de l’Italie
c) Les critiques des historiens modernes
1.2 L’Italie du Sud, le poids économique de 1’ État
1.3 Insuffisance et mauvaise gestion de fonds publics et privés
a) Les difficultés causées du manque de fonds publics et privés
b) Comment gérer les investissements ?
1.4 Manque d’aménagements et décadence des infrastructures touristiques
a) Les transports en commun
b) L’hébergement
c) Les sites touristiques
1.5 Les limites sociaux
a) La fuite de cerveaux
b) Le manque d’éducation au respect de l’environnement
1.6 Conclusion de chapitre
Chapitre 2 : L’imaginaire touristique dans la création d’une destination touristique. Le cas du Sud de l’Italie et de la province de Naples
2.1 Le développent de la notion d’imaginaire dans la conception des lieux
a) Qu’est-ce que l’imaginaire géographique ?
b) Qu’est-ce que l’imaginaire touristique ?
c) D’où dérive l’imaginaire touristique ?
d) Entre imaginaire et réalité
e) L’évolution de l’imaginaire des lieux : l’exemple de la mer et des eaux tropicales
2.2 L’imaginaire touristique du Sud de l’Italie et de la région Campanie
a) Le niveau de connaissance du Sud de l’Italie
b) La place des médias et d’intemet dans la création de l’imaginaire du Sud de l’Italie
c) Un imaginaire stéréotypé de la province de Naples
2.3 Conclusion de chapitre
Chapitre 3 : La gouvernance dans le du secteur touristique
3.1 La notion de gouvernance appliquée au territoire
3.2 L’art de gérer le tourisme en Italie
a) La place du tourisme dans le gouvernement italien
b) La division des compétences régionales et de l’Etat en matière de tourisme
c) Les actions mises en place par les différents gouvernements
3.3 La gouvernance du tourisme en Campanie et en Côte du Vésuve
a) Le tourisme en Campanie, une industrie en évolution
b) Les actions mises en place par la région
c) Les projets dans le territoire de la Côte du Vésuve
d) Les acteurs du tourisme en Côte du Vésuve
3.4 Conclusion de chapitre
Conclusion
Bibliographie
Webographie
Table des tableaux
Table des graphiques
Table des entretiens
Table des Annexes
Annexes
Remerciements
Ce mémoire représente le résultat d’un travail et la fin d’un parcours qui a duré deux ans.
Je tiens donc à remercier toutes les personnes qui m’ont aidé et conseillé tout au long de ce chemin.
En premier lieu je voudrais remercier ma directrice de mémoire, Madame Francesca Cominelli, pour sa disponibilité, ses conseils et ses encouragements durant cette période. Ensuite j’adresse mes remerciements à tous les professeurs et intervenants de l’IREST, pour leurs enseignements, grâce auxquels j’ai pu enrichir mon bagage culturel.
Je remercie aussi toutes les personnes qui m’ont consacré leur temps et qui se sont impliquées personnellement, en particulier Monsieur Salvatore Vozza et Monsieur Gianluigi Noviello qui m’ont lancée sur des nouvelles pistes de réflexion.
Je remercie ma belle-sœur Lilia, et mes amies Muriel, Johanna, Pauline,Véronique, qui se sont proposées avec grande disponibilité pour relire mon mémoire et en corriger les « italianismes ».
Je tiens à adresser mon plus grand remerciement à toute ma famille, toujours présente, et en particulier à mon père, qui m’a soutenu économiquement et moralement pendant mes études en France.
Un remerciement particulier à mon copain Sascha, pour sa patience, ses encouragements, sa présence ainsi que son soutien moral pendant les périodes les plus dures.
Et enfin je voudrais adresser un petit remerciement à moi-même pour avoir eu le courage de continuer mes études dans un autre pays, loin de ma maison et de mes habitudes, une expérience grâce à laquelle j’ai grandi culturellement et moralement.
Résumé
Ce mémoire a pour objectif de démontrer comment le secteur touristique peut devenir un facteur de développement d’un territoire, en partant de la valorisation de ses ressources.
En effet, la « mise en tourisme » d’un espace donné, en utilisant les justes politiques de développement, vise à tirer parti de ses potentialités environnementales, patrimoniales et culturelles, tout en favorisant son économie. Ce constat est démontré dans ce mémoire à travers une analyse de la situation de l’Italie méridionale, qui se trouve encore aujourd’hui dans des conditions de sous-développement économique par rapport au reste du pays. Pour représenter cette réalité, l’étude s’appuie ainsi sur le cas d’un territoire en particulier, se situant en Campanie, au sud de Naples : la Côte du Vésuve. Ce dernier présente d’énomies potentialités touristiques grâce à son patrimoine artistique, ses beautés paysagères, son histoire, sa richesse culturelle et sa gastronomie, mais il n’arrive pas à se développer touristiquement. Ce mémoire met en avant le paradoxe d’un territoire qui a toutes les caractéristiques pour être une destination touristique d’excellence dans le Sud de l’Italie, mais, qui, malgré son énomie potentiel, se retrouve dans une situation de dégradation.
La première partie s’appuie sur un diagnostic territorial de la Côte du Vésuve, composée de sept villes, afin de présenter au lecteur ses atouts et ses faiblesses.
Successivement, un deuxième chapitre vise à analyser les freins qui existent dans le territoire et qui en empêchent le développement, comme l’influence du contexte historique et économique, l’insuffisance d’investissements publics et privés, la mauvaise gestion des biens culturels publics et le manque d’infrastructures et aménagements destinés à accueillir les visiteurs.
Une troisième partie a pour but d’approfondir l’imaginaire que les touristes étrangers ont du Sud de l’Italie et de la province de Naples, qui est souvent très stéréotypé dans le bon et le mauvais sens.
Ensuite un chapitre entier se concentre sur la gouvernance du tourisme en Italie et sur les politiques mises en place en Campanie et en Côte du Vésuve.
Enfin il est possible d’affirmer à travers la confirmation des hypothèses avancées dans ce mémoire que la création d’une destination touristique est envisageable, mais seulement à travers la mise en place d’une stratégie par des actions concrètes de valorisation et promotion du territoire. Par conséquent, une collaboration entre les acteurs locaux est primordiale afin de favoriser une renaissance économique, sociale et culturelle du territoire.
Introduction
« Définir le tourisme par le touriste ne saurait aujourd’hui pas suffire : les territoires et leurs aménagements, de même que les flux et les impacts économiques font indiscutablement partie de la définition et de l’analyse » - George Gazes1
Cette citation, d’un des fondateurs de la géographie du tourisme, définit en quelques lignes un concept qui est en réalité très vaste. Le tourisme, un phénomène qui va bien au-delà du simple déplacement de personnes ou de leurs pratiques de loisir. En effet, cette définition fait ressortir un autre facteur fondamental : le territoire, sans lequel aucune activité touristique ne pourrait se développer et sur lequel se reversent des impacts économiques et sociaux plus ou moins profonds. Tourisme et territoire sont deux facteurs complémentaires qui coexistent dans le même système et qui dépendent l’un de l’autre. L’activité touristique vise à tirer parti des potentialités environnementales, patrimoniales et culturelles d’un espace donné, tout en favorisant son développement et aménagement. Comme Mathis Stock affirme, en parlant des espaces côtiers : « L’invention touristique consiste à voir et à utiliser autrement la plage et à lui conférer des qualités dont elle était dépourvue »2. Le tourisme peut être donc à la base du développement économique d’un territoire.
En même temps tout territoire n’est pas destiné à devenir destination. Souvent la présence de ressources potentiellement touristiques, comme un patrimoine culturel ou naturel, ne suffit pas, en effet pour qu’il puisse en bénéficier économiquement et socialement il faut un plan stratégique de valorisation et aménagement orienté vers la «mise en tourisme»3. Il faut adapter le territoire aux exigences des visiteurs tout en préservant son patrimoine. Seulement avec la juste stratégie un territoire peut prétendre à devenir une destination touristique.
Le tourisme ne cesse d’évoluer depuis le XVIII siècle et chaque année les organisations internationales publient des études statistiques qui témoignent du poids de ce secteur dans l’économie mondiale.
Selon le World Travel and Tourism Council4 (WTTC) « aujourd’hui le tourisme contribue à la croissance du PIB mondial avec un pourcentage de 10 % et il concerne plus d’un milliard de personnes qui, chaque année traversent les frontières internationales »5. Ces données transmettent l’importance d’un secteur très influent sur le marché économique mondial et qui, selon les études du WTTC, continuera à croître au taux moyen de 3,9 % chaque année. 292 millions d'emplois sont fournis par ce secteur, qui représente aujourd’hui 1 emploi sur 10 dans la main-d'œuvre mondiale.
Malgré le terrorisme, les maladies, les catastrophes naturelles, etc., le secteur touristique continue à évoluer, et en 2016, pour la sixième année consécutive, la croissance de ce secteur a dépassé celle de l’économie globale.6 De plus selon les prévisions du WTTC, dans 10 ans, en 2027, cette industrie générera dans le monde entier environ 380 millions de postes d’emploi.
En ce qui concerne l’Italie, le tourisme occupe une place très importante dans l’économie du pays. En 2016 il représente 11,1 % du PIB national : 186 milliards di euros de recettes touristiques, directement et indirectement liées à ce secteur, et 12,6 % de l’emploi total.7
L’Italie se positionne pamii les 5 premières destinations au monde pour arrivées touristiques, lesquelles ont enregistré en 2016 une augmentation de 3,7 % par rapport à l’année précédente.8
Ces chiffres démontrent donc que le tourisme contribue fortement au développement économique du pays, mais il ne s’étend pas de manière égalitaire et équilibrée dans toute la péninsule. En conséquence toutes les régions italiennes n’en bénéficient pas de la même façon. (Cf. Annexe lettre A).
Grace aux études statistiques de l’Observatoire du Tourisme Italien, faites en 2015, il est possible de constater que la répartition des arrivées touristiques est très hétérogène et elle varie énormément de région à région.9 Celles qui accueillent un nombre majeur de touristes se trouvent au nord du pays, plus précisément au nord-est. Par exemple en ce qui concerne les nuitées touristiques, la Vénétie est en première position, suivie par le Trentin-Haut-Adige, la Toscane, la Lombardie et le Latium.10 Par rapport aux arrivées touristiques enregistrée en 2015 les positions changent très peu, en effet la Vénétie est toujours première avec 11 millions de visiteurs, suivie par la Lombardie (8 millions), la Toscane et le Latium (7 millions) et le Trentin-Haut- Adige (5 millions).
En divisant le territoire par macro zones, il est possible de remarquer que les régions du sud de l’Italie contribuent
très peu en termes de pourcentage aux arrivées Graphique n.l: Les arrivés touristiques touristiques nationales (Cf. graphique n.l).
Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten
Graphique n.1: Les arrivés touristiques par macro zones. Source :ENIT, 2015, il turismo straniero in Italia.
En effet, elles accueillent surtout du tourisme interne et elles restent très peu connues à l’étranger. Parallèlement le taux d’évolution du nombre de visiteurs entre 2014 et 2015 a été plus élevé dans les régions du sud par rapport au nord et centre. Par exemple la Campanie a eu une évolution du nombre de visiteurs égal à 18,9 %, la Basilicate 17,4 % et les Pouilles 10 %, alors que la Vénétie a eu une variation égale à 5,8 %, la Toscane 3,5 % et le TrentinHaut-Adige 3,7 %. Cela veut dire qu’il y a de plus en plus de touristes qui décident de visiter les régions du Sud pour un voyage en Italie.
Effectivement nous sommes face à un territoire très riche par son histoire avec des ressources naturelles et culturelles de grande valeur et d’égale beauté à celles des autres régions.
Par ailleurs malgré les progrès des dernières années l’Italie du Sud est considérée aujourd’hui sous développée par rapport au reste du pays. (Cf. Annexe lettre B). Elle subit encore les conséquences de la crise économique et sociale commencée après l’unification de l’Italie en 1861, d’où son sous-développement a commencé. Son histoire est marquée par plusieurs “batailles”, faites par un peuple qui est à la recherche constante d’une identité et une reconnaissance par le reste du pays. « Mais c ’est surtout la question méridionale italienne qui prend naissance et qui va obséder le pays pendant toute son histoire : l Italie unifiée, encore
vêtue de la robe de mariée, fêtant ses noces avec la révolution inaccomplie, accouche du Mezzogiorno >>11
Ce territoire où le taux de chômage représente le double de la moyenne européenne12, où les jeunes n’arrivent pas à trouver leur place dans la société13 et ils sont obligés d’émigrer au nord du pays où à l’étranger, où il y a un manque d’infrastructures et d’aménagements, possède en réalité des ressources exceptionnelles qui pourraient inciter la création d’une vraie destination touristique et favoriser une reprise économique.
Aujourd’hui il n’existe pas un plan de développement touristique global pour le Sud de l’Italie, il est promu de façon fragmentée dans chaque région, au niveau des micros territoires, sauf dans le cas des Pouilles. Cette dernière est la seule région du sud qui a développé une véritable marque touristique pour promouvoir son patrimoine au niveau national et international.14
Le sud de l’Italie est formé par 6 régions avec des caractéristiques en commun et d’autres très différentes. Cela serait donc trop ambitieux de vouloir effectuer une analyse complète et détaillé sur toute l’Italie du Sud dans le cadre de ce mémoire de recherche, en raison de l’ampleur du territoire. C’est pour cette raison que cette étude de cas va se concentrer sur une zone en particulier, située en Campanie, appelée « Côte du Vésuve » (Cf. Annexe lettre C). Ce territoire sera utilisé conmie point de départ pour représenter la situation actuelle de tout le sud de l’Italie, concernant le développement touristique.
Il s’agit d’une bande constituée par 7 villes en province de Naples situées entre le Vésuve, un volcan très connu pour la destruction de Pompéi en époque romaine, et la mer Tyrrhénienne. Les villes qui font partie de la Côte du Vésuve sont : San Giorgio a Cremano, Portici, Herculano, Torre del Greco, Torre Annunziata, Pompéi et Castellammare di Stabia, avec une morphologie territoriale très similaire, donnée par la proximité à la mer.
Ce territoire est très connu autant pour sa richesse culturelle, historique, naturelle et gastronomique, que pour ses défaillances, pamii lesquelles il y a le manque d’infrastructures et aménagements, l’état de dégradation et d’abandon de son patrimoine, manque de fonds et de coordination entre les acteurs publics et ainsi de suite. Il s’agit donc d’une destination touristique manquée avec des potentialités qui ne sont pas mises en valeur à cause d’un système gouvernemental désorganisé de tous côtés.
Depuis environ 15 ans la Côte du Vésuve a été la raison de nombreuses études faites pour aider les acteurs locaux à mieux connaître ses ressources et à développer une offre touristique homogène et de qualité.
La création d’une destination touristique, réalisée dans une logique collaborative entre les acteurs et dans un système organisationnel régional, pourrait être le seul moyen aujourd’hui pour favoriser la renaissance économique de cette terre.
En 2003 la région Campanie en collaboration avec deux agences de promotion et développement du territoire, « TES s » (Torre e Stabia sviluppo) et « Patto territoriale del miglio d’oro »15, a réalisé un plan stratégique qui regroupe dans un seul dossier tous les projets envisagés pour développer et aménager la Côte du Vésuve. Ce plan, qui sera approfondi dans le chapitre numéro 3, avait tous les facteurs fondamentaux pour porter au développement économique et touristique du territoire. Aujourd’hui, à cause de la mauvaise organisation des administrations municipales, de la lenteur de la bureaucratie italienne, du manque de collaboration pamii les acteurs locaux publics et privés, seulement une petite partie des projets envisagés a été réalisée.
Comme souligné précédemment, sur la Côte du Vésuve il y a un inmiense patrimoine bâti, millénaire et centenaire, qui pourrait générer un tourisme unique dans son genre. Par exemple dans les années 1700, sous commissions des rois de la dynastie des bourbons, furent construites beaucoup de villas (122 avec précision) d’architecture baroque, entre les villes de San Giorgio à Cremano et Torre Annunziata (Miglio d’Oro). Aujourd’hui la plupart d’entre elles sont laissées à l’abandon et elles sont en train de se dégrader jour après jour à cause des agents atmosphériques et des actes de vandalisme.
Cette étude s’appuiera donc, sur le paradoxe d’un territoire qui a toutes les caractéristiques pour être une destination touristique d’excellence dans le Sud de l’Italie, mais qui malgré son énomie potentiel, aujourd’hui, se retrouve dans une situation de dégradation. L’objectif de ce mémoire est aussi de comprendre à quel niveau se trouve le blocage qui empêche le développement d’un territoire qui semble prêt à grandir, pour ensuite montrer conmient le secteur touristique, à travers des bonnes stratégies, peut détemiiner la naissance d’une destination. Au cours de l’étude, cette problématique sera ainsi confirmée ou infirmée à travers trois hypothèses :
1. Des freins empêchent le développement du tourisme dans le territoire de la Côte du Vésuve.
2. La perception qu’ont les touristes étrangers de la province de Naples est souvent altérée par des stéréotypes et par les médias.
3. Ils existent des problèmes de gouvernance à différentes échelles, dans le secteur touristique italien.
La méthodologie utilisée pour étudier ces hypothèses se base sur une analyse qualitative et quantitative. En conséquence, elle est fondée sur un corpus documentaire composé de l’analyse d’ouvrages scientifiques, historiques, culturels, d’articles d’actualité, de documents institutionnels, etc. De plus, une observation de terrain et des entretiens avec des acteurs locaux et des professionnels du tourisme ont été effectué sur place, pour enrichir les recherches avec des témoignages. Enfin, un questionnaire a été partagé en ligne pour avoir des informations sur la perception et sur le niveau de connaissance que les touristes étrangers ont du territoire d’études.
Dans une première partie, le territoire de la Cote du Vésuve constituera le sujet principal avec un approfondissement sur les 7 villes concernées. Une analyse SWOT sera présentée pour montrer de façon détaillée les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces du territoire. Il est important de rappeler que la Côte du Vésuve constitue un exemple représentatif, choisi comme cas d’étude pour exposer des problèmes qui appartiennent à tout le Sud de l’Italie.
Dans une deuxième partie, il y aura une analyse des possibles freins qui empêchent au tourisme de se développer en Italie du Sud et en particulier en Côte du Vésuve. Par exemple l’influence du contexte économique et historique vécu dans le passé et dans le présent, le manque ou l’insuffisance d’investissements publics et privés, la mauvaise gestion des biens culturels publics de la part de la région et des municipalités, le manque d’infrastructures et aménagements destinés à accueillir les visiteurs.
Dans une troisième partie, sera pris en compte un autre point de vue, celui du touriste. Souvent les visiteurs étrangers ont une connaissance très floue du Sud de l’Italie et en particulier de la province de Naples. Ce qui en dérive est une perception fausse alimentée par les médias et par des préjugés négatifs.
Dans une quatrième partie, sera prise en considération la gouvernance du territoire à l’échelle nationale, régionale et locale. Il y aura d’abord une présentation de la manière dont le tourisme est géré par l’Etat italien avec les évolutions apportées par le Ministre des Biens et des Activités Culturelles et du Tourisme (MİBACT), Dario Franceschini. Ensuite une analyse approfondie du système d’acteurs de la Coté du Vésuve sera proposée, pour finir avec les projets qui ont été mis en place par ces derniers pour développer touristiquement le territoire. Un dernier chapitre sera l’objet d’un bilan conclusif sur la problématique et les hypothèses, suivi par des possibles propositions stratégiques visant à sa résolution.
Chapitre о : Le territoire objet d’étude : du Sud de l’Italie à la Côte du Vésuve
Ce premier chapitre a été conçu comme un prolongement de l’introduction, c’est pour cette raison qu’il a été appelé « Chapitre 0 ». Il vise à présenter, dans les détails, le territoire objet de cette étude, afin d’aider le lecteur à mieux comprendre la problématique de fond.
0.1 L’Italie du sud
L’Italie méridionale compte 6 régions, les Abruzzes, la Basilicate, la Campanie, la Calabre, le Molise et les Pouilles. Elle ne comprend pas les régions insulaires (Sicile et Sardaigne), qui en revanche sont intégrées dans un contexte culturel, plutôt que spatial : « le Mezzogiorno ». Ce terme désigne l’ensemble des régions du Sud caractérisées par le même développement social et économique, qui aujourd’hui sont beaucoup plus en retard par rapport aux régions du Centre- Nord. Du point de vue historique, le Mezzogiorno correspond aussi aux territoires qui faisaient partie de l’ancien royaume des Deux Siciles, intégré à l'Italie en 1861, à la suite de l'Expédition des Mille menée par Garibaldi.
Tout le sud de l’Italie possède une immense richesse patrimoniale (plus d’un tiers du patrimoine mondial de l’humanité italien)16 et chaque région se caractérise par des traditions, des paysages et une culture différente. Au total, en incluant aussi la Sicile, nous comptons 20 patrimoines mondiaux de l’humanité. Pamii les plus prestigieux, il est possible de trouver les vestiges archéologiques de Pompéi, le centre historique de Naples et le Palais Royal de Casette en Campanie, Sassi et le parc des églises rupestres de Matera en Basilicate, la vallée des Temples en Sicile, etc. C’est pour cette raison qu’au fil des années ce territoire accueille un nombre grandissant de visiteurs venant du monde entier pour admirer sa beauté.
0.2 La Campanie : la région du Sud préférée par les touristes
Selon une étude faite en 2012 par le journal italien, il Corriere della sera, la région la plus visitée de l’Italie méridionale est la Campanie, grâce à ses villes riches d’art et d’histoire conmie Pompéi et Herculano. En effet, pamii les villes préférées par les étrangers en Italie, il y en a trois qui se trouvent en Campanie : Sorrente, Naples et Positano17. Selon une autre étude, «Online Réputation Ranking», publiée par Trivago en 2014, Sorrente est aussi la troisième ville au monde pour la qualité de ses hôtels.18
Malgré le fait que la Campanie soit la région du sud préférée par les touristes, elle reste très peu connue et visitée par rapport au reste de l’Italie. Cela est due à sa faible politique de promotion à l’échelle nationale et internationale. En effet, il est important de rappeler que selon l’étude effectuée par 1ΈΝΙΤ pour l’année 201519, la Campanie est visitée seulement par 4,2 % des touristes étrangers qui vont en Italie.
Entre autres, pendant le XVIIe et le XVIIIe siècle, Naples et sa province étaient des étapes fondamentales du Grand Tour,20 grâce à leurs richesses culturelles et historiques. Les voyageurs, s’y rendaient aussi pour étudier les ruines romaines, ils étaient fascinés par les images de destruction causées par la tragique éruption du Vésuve de l’an 79 21.
De plus, en 1860 les premiers Tours Operators, conmie Thomas Cook, conmiencèrent à proposer des voyages dans la baie de Naples, avec des visites de musées et des fouilles de Pompéi ainsi que des séjours dans les stations thermales de Castellammare. Même les écrivains qui s’y rendaient, ne pouvaient pas s’empêcher d’en parler dans leurs romans, conmie Gustave Flaubert dans son plus célèbre roman Madame Bovary.22
Il s’agit donc un territoire qui a toujours stimulé la curiosité des voyageurs pour son caractère paysager et culturel unique au monde.
a) Géolocalisation, population et économie
Géographiquement cette région s'étend à l'ouest de la chaîne des Apennins, depuis le Garigliano, au nord, jusqu'au golfe de Policastro, au sud. Le climat est doux grâce à sa position très proche de la mer qui favorise aussi une agriculture très fertile. Ses terres se caractérisent, en particulier dans le Golfe de Naples et autour du Vésuve, par des cultures de céréales qui s’alternent avec des vignobles et des oliviers ainsi qu'aux orangers et aux citronniers.
En ce qui concerne le nombre d’habitants, en 2014, il était égal à 5.861.529. Il s’agit d’une région très peuplée, elle se place en troisième place concernant son nombre d’habitants et en première place concernant sa densité (432 ab/km2 ). Selon l’ISTAT (Institut National de Statistique)23, qui analyse la tendance de la population, il est possible de constater une diminution de la population pendant les années successives à la grande récession de 2008. En effet, la population a été en croissance constante jusqu’en 2010, avec une chute en 2011 et 2012, et une nouvelle augmentation à partir du 2013. (Cf. Annexe lettre D).
L’économie de cette région est plutôt florissante si nous la considérons dans le cadre du « Mezzogiorno », souvent freinée par sa criminalité organisée et la corruption. Le secteur primaire est très développé, en effet, la Campanie est la région avec la production agricole la plus variée. Elle est connue aussi pour la production de pâtes exportées dans le monde entier, grâce à la ville de Gragnano (capitale des pâtes). Jusqu’aux années 1900 la Campanie a été aussi une des régions les plus industrialisée de l’Italie. Successivement aux crises économiques qui se sont succédées, et contrairement aux autres régions du Sud, elle a subi un lent processus de désindustrialisation et beaucoup d’entreprises ont fermé. Aujourd’hui les industries qui ont un rôle important sont celles liées à l’artisanat et à la production de cuir, poterie et tissu. En ce qui concerne le secteur tertiaire, le tourisme a toujours été une source économique très développée, grâce à son patrimoine artistique, à ses paysages naturels, à sa culture et à ses traditions. Il est important de rappeler qu’en Campanie il y a 6 sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ils sont le centre historique de Naples, depuis 1995, le Côte amalfitaine depuis 1997, le Palais royale de Casette depuis 1997, les sites archéologiques de Pompéi, Herculanum et Oplontis depuis 1997, le Parc national du Cilento avec les fouilles archéologiques de Paestum depuis 1998, et l’église de Sainte Sophie à Benevento depuis 2011. Le symbole de la gastronomie locale et nationale est la pizza, dont les origines sont souvent liées à la ville de Naples. Depuis mars 2016, « l’art de cuisiner la pizza » est en cours d’inscription à l’UNESCO en tant que patrimoine immatériel mondial de l’humanité. Elle a été désignée comme un élément identitaire du peuple italien, comme la marque d’une cultore dans le monde entier.
0.3 La Côte du Vésuve : un « possible » district touristique d’excellence
a) Un territoire dominé par un volcan : le Vésuve
La Côte du Vésuve, un territoire qui se sitae entre montagnes et mer, s’étend de Naples jusqu’aux Monts Lattari, dont 7 villes en font partie : s. Giorgio a Cremano, Portici, Ercolano, Torre del Greco, Torre Annunziata, Pompei et Castellammare di Stabia. (Cf. Annexe lettre E) Elles partagent donc, la même morphologie territoriale, la même histoire et les mêmes traditions. Du nom de ce territoire ressortent les deux éléments principaux qui le caractérisent : la mer et le Vésuve (Cf. Annexe lettre F). Ce dernier a une énomie influence et sur le paysage, et sur la culture d’un peuple qui a toujours vécu à proximité d’un des volcans les plus célèbres et dangereux au monde. Malgré ses éruptions qui ont générées les ruines de Pompéi, Herculano, Optanti et Stabiae, aujourd’hui il est le symbole de cette terre, un point de repère pour tous les habitants. (Cf. Annexe lettre G). Il a inspiré les récits de voyage de plusieurs écrivains italiens et étrangers, comme Leopardi, Johan Wolfgang Goethe ou François René de Chateaubriand. Pendant la deuxième moitié du XVIIIe siècle, l’ambassadeur du roi d’Angleterre, Sir William Hamilton, le décrivait conmie le « géant gentil »24. Il affirmait que c’était le Vésuve qui avait rendu la baie de Naples si belle. En effet, la visite du cratère de ce volcan, aujourd’hui, est une étape fondamentale pour tous les touristes qui vont en Campanie. Ils s’y rendent, souvent pour une journée (excursionnistes) pour admirer l’environnement volcanique, la biodiversité de la faune et flore, les sentiers naturels et pour avoir une vue sur toute la baie de Naples. Il est donc un élément important pour le développement du tourisme vert ou de nature.
Les derniers événements, qui se sont abattus sur ce volcan en juillet 2017, ont fortement impacté, de façon négative, son attractivité touristique. Malheureusement, depuis le 10 juillet le Vésuve n’est plus le même, plusieurs incendies criminels ont détruit 100 hectares de son parc national. Les flammes se sont rapidement propagées à cause de la chaleur et du vent, et l’ampleur de la fumée a créé une image apocalyptique similaire à une éruption. Cet événement a aussi montré l’attachement du peuple à ce volcan, puisque des volontaires de toute la région se sont rendus sur le lieu pour aider à éteindre les incendies.
b) Les atouts de la Cote du Vésuve
Aujourd’hui la Côte du Vésuve conserve le même charme qui a inspiré les écrivains et voyageurs de l’époque, mais elle est en train de se dégrader de plus en plus. Il s’agit d’un territoire qui a toutes les caractéristiques pour devenir une vraie destination touristique à part entière. Le patrimoine culturel et naturel, l’histoire, les traditions, le folklore et la gastronomie, pourraient être à la base du développement de plusieurs types de tourismes dans un seul territoire (destination multi touristique).
Grace à sa position géographique stratégique elle est accessible par tous les moyens de transports, y compris le bateau. L’autoroute Al lie toutes les villes de la Cote du Vésuve. En ce qui concerne le transport aérien, un aéroport international est basé à Naples, il est hé à toutes les destinations européennes. Naples est également doté d’un grand port qui accueille plusieurs bateaux de croisière.
La présence d’une voie ferrée est primordiale : la « Circumvesuviana », plusieurs lignes qui pemiettent de relier toutes les villes qui se trouvent autour du Vésuve. La ligne Naples- Sorrente traverse toutes les villes de la Côte du Vésuve et elle est très utilisée par les touristes et les habitants qui veulent se déplacer dans le territoire. Bien qu’elle soit efficiente et fonctionnante, aujourd’hui ce réseau est vieillissant et les touristes s’en rendent compte, conmie cet entretien témoigne : « Au niveau des trains Circumvesuviana ça va, pas de problèmes, c ’était vieux mais il était l’heure » .
Il est important de rappeler que chaque ville de la Côte du Vésuve présente des ressources touristiques qui la rendent unique, mais qui sont souvent sous-estimées et pas suffisamment mises en valeur, à acception de Pompéi. En sont un exemple les sites archéologiques de Oplontis et Stabiae et les 122 villas du « miglio d’oro » (Mile d'or)25 26, dont la plupart sont abandonnées. Ces villas, qui seront approfondies dans le paragraphe successif, sont un important témoignage historique du règne de Naples pendant la dynastie des Bourbons. En effet, elles furent construites par volonté de Charles de Bourbon en 1735.
c) Les sept villes qui composent la Côte du Vésuve
Les sept villes de la Côte du Vésuve représentent un puits de ressources sur le même territoire géographique. D’un côté elles se distinguent entre elles par une multitude de patrimoines culturels et naturels différents, et d’un autre elles ont en commun la même histoire et traditions, marquées par la présence du Vésuve et par les dynasties royales (Anjous, Aragonaises et Bourbons) qui se sont succédées pendant le règne des deux Siciles. (Cf. Annexe lettre H)
San Giorgio a Cremano, troisième en Italie pour la densité de population, est une ville d’environ 45 000 habitants et qui se développe en continuité avec la ville de Naples. Elle est connue surtout pour la présence d’une trentaine de villas qui appartiennent au « Miglio d’oro » et qui datent de XVIIIe et XIXe siècle. Elle attirait la noblesse de l’époque grâce à sa proximité à la mer et à la résidence d’été du roi, à Portici. Parmi les villas les plus connues il y a « Villa Bruno », dédiée à la « culture vésuvienne » où la mairie organise beaucoup d’événements culturels, « Villa Tufarelli », qui aujourd’hui est habitée par la personne qui l’a hérédité et pour ça elle est très bien conservée et « Villa Pignatelli di Montecalvo », pour laquelle, en 2003, avait été prévu un projet de restauration, mais elle est toujours dans un état de dégradation.
Portici est une ville d’environ 55 000 habitants et elle confine avec Naples, San Giorgio et Ercolano. Elle aussi possède un vaste patrimoine culturel, constitué par les villas anciennes du XVIII et XIXème siècle, le palais royal d’été de Charles de Bourbon, qui aujourd’hui est le siège de la faculté d’agronomie, et le Musée national ferroviaire de Pietrarsa. Dans ce dernier, rouvert après des travaux en début de 2017, il est possible d’admirer les plus anciennes locomotives qui ont fait l’histoire du réseau ferroviaire italien. En 1842, par vouloir de Ferdinand 1er de Bourbon, ce lieu avait été conçu comme atelier mécanique pour construire et réparer les locomotives. Aujourd’hui, les visiteurs peuvent aussi faire un tour à bord des trains à vapeur. Une autre ressource importante de la ville de Portici est le port « Granatėlio », symbole de la culture maritime des habitants, qui aujourd’hui est l’objet de projets de restyling.
Herculano est une ville d’environ 53000 habitants. Elle est connue dans le monde entier pour ses vestiges romains, inscrit avec ceux de Pompéi et Oplonti au patrimoine mondial de l’Unesco. Elle possède aussi le musée archéologique virtuel (MAV) qui permet aux visiteurs de faire un voyage dans le temps et de revivre dans l’ancienne ville romaine avant l’éruption du Vésuve en l’an 79. Herculano fait aussi partie du parc national du Vésuve, d’où commence un des sentiers pour arriver jusqu’au cratère (12 km). Dans cette ville il y a d’autres villas des Bourbons, faisant partie du « Miglio d’Oro », comme villa Favorita, réalisée en 1768 par Ferdinando Fuga, qui aujourd’hui est propriété du ministère de la justice.
Torre del Greco est une ville d’environ 86 000 habitants et elle est la quatrième ville dans la région en termes de population. Elle est connue surtout pour les nombreuses villas vésuvienne du « Miglio d’Oro », dix-sept avec précision, et pour des ruines archéologiques d’une villa romaine, Villa Sora. La ville accueille aussi deux musées dédiés au corail et à l’artisanat. Giacomo Leopardi, écrivain italien du XIXe siècle, y écrivit deux poèmes très importants, « la ginestra » et « il tramonto della luna », pendant les dernières années de sa vie.
Torre Annunziata est une ville d’environ 43 000 habitants. Son patrimoine culturel est constitué par les fouilles d’Oplontis inscrits au Patrimoine Mondial de l’Unesco dès 1997. Il s’agit d’une villa romaine, mise au jour entre 1964 et 1984, qui a probablement appartenu à la Gens Poppea et peut-être à Poppée, la seconde épouse de Néron. La villa conserve des fresques et des décorations picturales très bien préservées. En face de Torre Annunziata se trouve aussi une petite ile, appelée «Scoglio di Rovigbano». Cette ile, formée de rochers et d’une ancienne forteresse, serait, selon la légende, une partie du Mont Faito détachée et jetée dans la mer par Hercules, avant de fonder les villes d’Herculanum et Stabiae. La ville de Torre Annunziata est connue aussi pour des anciennes stations thermales, fondées en 1800.
Pompéi est une ville d’environ 25 000 habitants. Son patrimoine culturel est composé de la Basilique de Notre Dame de Pompéi, lieu de pèlerinage et des vestiges archéologiques. Ces derniers, découverts au XVIIe siècle, sont un important témoignage de l’urbanisme et de la civilisation de la Rome Antique (Vie siècle av. J.-С.). Le site, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1997, a connu une notoriété mondiale grâce à sa superficie de 440 000 m2 et à son bon état de conservation. Les visiteurs peuvent voyager dans le temps en se baladant concrètement dans les rues de l’ancienne ville romaine.
Castellammare di Stabia compte environ 66 000 habitants, et elle est la ville de la Côte du Vésuve avec une majeure différenciation de ressources. A l’extrémité Est de la ville, se trouvent des ruines archéologiques, composées par deux villas romaines, qui représentent les restes de l’ancienne « Stabiae », détruite suite à l’éruption de l’an 79. Ensuite la ville fut reconstruite et elle devint une station balnéaire pour les riches Romains.
Parmi ses ressources culturelles, la ville accueille le Palais Royal de Quisisana, qui, au cours des dynasties, a été la résidence de plusieurs souverains, comme Charles d’Anjou en 1 268, Charles III de Bourbon en 1 700, Caroline Bonaparte (la plus jeune sœur de Napoléon 1er) et Joachim Murat en 1 800. Elle avait été choisie par les régnants des époques pour sa position au milieu de la nature, donnant sur une vue panoramique de la baie de Naples, et par la présence des stations thermales. De plus, Castellammare accueille aussi un château médiéval
[...]
1 Georges Gazes (1940-2011) est un géographe français spécialiste du tourisme. Ses recherches et ses études sont aujourd’hui à la base de la géographie du tourisme et grâce à ses travaux le tourisme est devenu un domaine d'enseignement et de recherche.
2 STOCK M., 2003. Le tourisme : acteurs, lieux et enjeux, Paris : Belin.
3 Mise en tourisme : Processus de création d’un lieu touristique ou de subversion d’un lieu ancien par le tourisme qui aboutit à un état : le lieu touristique, (http://geoconfluences.ens-lvon.fr/glossaire/mise-en-to1msme)
4 Le WTTC est une association à but non lucratif et non gouvernemental qui s’occupe d’étudier l’industrie touristique.
5 Citation d’un article sur le site officiel du WTTC : https://www.wttc.org/research/economic- research/economic-impact-analvsis/
6 WTTC, 2017, «travel and tomism global economic impact e issues 2017» https://www.wttc.org/- /media/files/reports/economic-impact-research/2017-documents/global-economic-impact-and-issues-2017.pdf
7 - WTTC, «Travel and Tourism, economic impact 2017 - Italy https://www.wttc.org/- /media/files/reports/economic-impact-research/countries-2017/italv2017.pdf
8 Osservatorio Nazionale del turismo, 2017, « il turismo in cifre »
http://www.0ntit.it/0pencms/0pencms/0nt/it/stampa/in evidenza/Turismo in Cifre
9 Ente Nazionale per il turismo italiano, 2015, il turismo straniero in Italia, http://www.enit.it/it/studi.html
10 http://www.enit.it/it/studi.html
11 LOPRENO D., 1992. La question Nord-Sud en Italie, Histoire du Mezzogiorno - de l’unité italienne 1861 à nos jours, p. 54, Peter Lang.
12 http://www.ansa.it/sito/notizie/economia/2017/04/27/disocc1roati-sud-italia-doppio-media-ue bcalebab-3952- 4bl5-8a02-334flaaa5cdf.html
13 SVIMEZ, 2015. Rapporto Svimez 2015 sull’economia del Mezzogiorno.
14 http://www.viaggiareinpuglia.it/hp/fr
15 « TESS » et « patto territoriale del miglio d’oro » sont deux organisations qui s’occupent de développer économiquement certaines villes de la Côte du Vésuve. Elles naissent pendant les années 90 (1994 et 1996) et elles sont parmi les premières à vouloir aider les ouvriers qui, à la fin des années 80, perdirent leur travail dans les usines et dans les chantiers navals à cause de la crise économique. Ensuite elles ont collaboré avec d’autres acteurs publics à réaliser des projets poiu développer la vocation touristique du territoire en promouvant et en valorisant ses ressoiuces. A l’époque le directeiu général de la TESS était Salvatore Vozza et celui de il miglio d’oro, Angelo Pica (deux acteius interviewés dans le cadre de ce mémoire). En 2008 les deux sociétés ont fusionné en devenant Tess Costa del Vesuvio Spa. En 2012 elle a déclaré faillite à cause du manque de fonds publics et de la désorganisation politique régionale.
16 http://www.unesco.it/cni/index.php/siti-italiani
17 http://www.corriere.it/reportages/cronache/2014/turismo/?refresh ce-cp
18 http://www.fondazionesorrento.com/en/trivago-reputazione-on-line-sorrento-terza-citta-al-mondo.php
19 http://www.enit.it/it/studi.html
20 Le Grand Tour est un long voyage effectué par les jeunes aristocrates de pays de l’Europe du nord à partir du XVIIe siècle. Ils se dirigeaient vers les pays du sud riches de culture comme l’Italie, avec le but de se former et éduquer afin de grandir politiquement et intellectuellement.
21 Grell c., 1982, Herculawn et Pompei dans les récits des voyageurs français du XVIII siècle, centre Jean Berard
22 Gustave Flaubert cite Castellammare di Stabia dans son roman le plus célèbre Madame Bovary, publié à Paris en 1856. La citation se trouve dans le chapitre VIII.
23 Les missions les plus importantes de l’ISTAT concernent la réalisation de recensements sur la population, industries, habitations, etc., et la création d’équeutes statistiques afin de proposer les orientations de l’État italien.
24 William Hamilton, An account of the eruption of Mount Vesuvius in 1766: in a letter of the honourable William Hamilton, His Majesty ’s envoy extraordinary at Naples, Philos. Trans. R. Soc. London, London 1766, p. 45
25 Citation entretien Julie Rousselet : touriste française qui est allée en Côte du Vésuve en août 2016.
26 Le “miglio d’oro » est une frange du littoral de la riviera vésuvienne qui s'étend depuis Herculano à Torre del Greco. Il est considéré d’or pour sa richesse historique, naturelle ainsi que architectonique, en y ont été recensé 122 villas, dites vésuviennes, construites à partir du XVIIIe siècle par les Bombons.
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- Marialuisa Serpico (Author), 2017, Le sous-développement économique dans le Sud de l’Italie, Munich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/439122
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