L’agriculture biologique est une agriculture durable fondée sur les bonnes pratiques agricoles et d’hygiènes respectueuses de l’environnement, et permet d’assurer une qualité sanitaire des produits. L’agriculture biologique en Algérie est une opportunité pour la valorisation des produits locaux à l’international. La certification biologique de la datte trouve son intérêt dans cette logique où des efforts en matière de certification et d’accompagnement des producteurs sont indispensables pour son développement.
The organic agriculture is a lasting agriculture which based on good respectful practices to the environnement’s safety, it also ensure healthy quality of the products.In Algeria, the organig agriculture is an opportunity for the valorization of the local products at an internationnal scale. For instance the organic certification of the date finds its interest in this logic. In fact, efforts in terms of certification and products support are essential for its development
Sommaire
Abréviations
Liste des figures
Liste des tableaux
Introduction générale
Chapitre I : L’agriculture biologique, concepts et caractéristiques
I-1 - Caractéristiques de l’agriculture biologique
I-1-1 Naissance et développement de l’agriculture biologique
1.1.2. Définitions du concept de l’agriculture biologique
1.1.3. Agriculture biologique entre innovation et réseau social
1.1.4. Les apports de l’agriculture biologique
1.1.5. Caractéristiques techniques de l’agriculture biologique
1.1.6. Processus de conversion vers l’agriculture biologique
1.1.7. Le cahier des charges et les organismes certificateurs
1.2. Importance économique de l’agriculture biologique
1.2.1. L’agriculture biologique dans le monde
1.2.1.1. L’agriculture biologique en Europe
1.2.1.2. L’agriculture biologique en méditerranée
1.2.1.3. L’agriculture biologique en Afrique
1.2.2. Les marchés du bio dans le monde
conclusion
Chapitre II : L’agriculture biologique en Algérie
II.1. Agriculture biologique au Maghreb
II.2. Les terres agricoles biologiques en Algérie
II.2.1. Evolution des superficies
II.2.2. Répartition des exploitations certifiées bio en fonction des produits
II.3. Les actions des pouvoirs publics pour le développement et la promotion de l’agriculture bio en Algérie
II.3.1. Les formations et les événements scientifiques
II.3.2. La politique de soutien au développement et à la promotion des produits à intérêt particulier
II.3.3. Le cadre légal et les textes juridiques relatifs à l’AB
II.4. Le système national de labellisation
Conclusion
Chapitre III : Etude de cas, Valorisation de la datte BIO en Algérie
III. 1. Place de la phoeniciculture dans le monde
III. 1.1. La superficie
III. 1.2. La production
III.2. La Phoeniciculture en Algérie
III.2.1. Evolution de la superficie phoenicicole en Algérie
III.2.2 La production de datte en Algérie
III.2.3 Mesures institutionnelles pour la promotion de la phoeniciculture
III.3. Le marché de la datte
III.3.1. Mesures institutionnelles pour la promotion de l’exportation des dattes
III.3.2. Production de la datte bio dans le monde
III.4 Valorisation de la datte bio de Biskra
III-4-1 Historique de l’agriculture biologique à Biskra et acteurs socioéconomiques
III.4.2 Evaluation de la proximité technique de la production de la datte bio
III.4.2.1 Le cahier des charges légal
III.4.2.1.1 Les pratiques culturales appliquées au niveau des exploitations avant certification AB
III.4.2.1.2 Les pratiques culturales appliquées au niveau des exploitations certifiées AB
III.4.2.3 Les nouvelles implications techniques liées à la certification AB
III.5. Analyse des limites de généralisation du mode de production AB pour la datte
Conclusion
Conclusion générale
Références bibliographiques
Annexes
REMERCIEMENTS
Nous tenons, en premier lieu, à rendre grâce à ALLAH le tout Puissant de nous avoir donné ta force et ta patience pour accompir ce travail.
Nous remercions, du fond du cœur, nos deuxfamiCCes et a.mi(e)s respectifs, qui nous ont toujours soutenus, épauCés et qui ont cru en nous.
Nous tenons égaCement à adresser nos sincères remerciements à notre promotrice Mme OUNNACIL. pour avoir accepté de nous enca,drer.
Nous voudrions égaCement Cui témoigner notre gmtitude pour sa pcLtience, sa rigueur et son soutien qui nous ont été précieuxafin de mener notre travaiCà ßonport.
Nos vifs remerciements vont égaCement auxmemßres du jury pour ľintérét quits ont porté à notre travail· en a,ccepta,nt de ľexaminer.
Nous sommes reconnaissants pour Ce temps et ľaide qui nous ont été accordés par Ces différentes institutions, agricuCteurs et tous ceux qui nous ont fa,ciCité ta tâche Cors de nos différents déplacements.
On voudrait remercier aussi toutes Ces personnes qui ont pa,rticipé de près ou de Coin à ľéCa6oration de ce mémoire.
Dédicaces
On dédie ce modeste travail:
A tous ceuxqui nous sont chèrs, nos parents respectifs pour leurs précieuxconseils, leur patience et leurs encouragements,
A tous nos proches et nos ami(e)s, qui nous ont accompagnés, aidés et soutenus tout au long de la réalisation de ce mémoire.
Leticia & Misńpsa
Liste des Abréviations
AB : Agriculture biologique.
ALGERAC : L’Organisme Algérien d’Accréditation
ALGEX : Agence Nationale de promotion du Commerce Extérieur
AOC : Appellation d’Origine Contrôlée
AOP : Appellation d’Origine Protégée
BIO : Biologique
BPP : Bonnes Pratiques de Production BPH : Bonnes Pratiques d’Hygiène
CAW : Chambre d’Agriculture de la Wilaya
CNA : Chambre Nationale d’Agriculture
CRSTRA : Centre de Recherche Scientifique et Techniques sur les Régions Aride.
DFRV : Direction de la Formation de la Recherche et de la Vulgarisation
DSA : Direction des Services Agricoles
FAO : Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture
FiBL : l'Institut de recherche de l'Agriculture Biologique
FNRDA : Fonds National de Régulation et Développement Agricole
FSPE : Le Fonds Spécial pour la Promotion des Exportations.
Ha : Hectares
IAM : Institut Agronomique Méditerranéen
IFOAM : International Federation of Organic Agriculture Mouvements (Fédération internationale des mouvements d'agriculture biologique.)
IGP : Indication Géographique Protégée
INPV : Institut National de la Protection des Végétaux.
INRA : Institut National de la Recherche Agronomique
INVA : Institut National de la Vulgarisation Agricole
ITCMI : Institut Technique des Cultures Maraîchères et Industrielles
ITDAS : Institut Technique de Développement de l'Agronomie Saharienne.
ITGC : Institut Technique des Grandes Cultures
ITMAS : Institut de Technologie Moyen Agricole Spécialisé
JORA : Journal Officiel de la République Algérienne démocratique et populaire.
MADR : Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural
OADA : Organisation Arabe de Développement Agricole
OMC : Organisation Mondiale du Commerce
ONCV : Office National de Commercialisation des produits Vitivinicoles
ONFAA : Observatoire National des Filières Agricoles et Agroalimentaires
PNDA : Plan National de Développement Agricole
SAU : Superficie Agricole Utile
SGG : Secrétariat Générale du Gouvernement
STG : Spécialité Traditionnelle Garantie
Liste des figures
Figure n°01 : Historique de l’agriculture biologique
Figure n°02 : Temps de conversion vers l’agriculture biologique
Figure n°03 : Procédure et temps de conversion pour une culture annuelle
Figure n°04 : Procédure et temps de conversion pour une culture pérenne
Figure n°05 : Les etapes du processus de certification
Figure n°06 : Répartition des surfaces et exploitations bio par continents (certifiées et en conversion) dans le monde
Figure n°07 : Part de la surface bio dans le monde
Figure n°08 : Cultures pérennes bio dans le monde
Figure n°09 : Répartition des terres biologiques en Europe
Figure n°10 : Évolution des opérateurs et des surfaces certifiées bio de 1995 à 2015
Figure n°11 : Répartitions des produits bios par filière (cas de France)
Figure n°12 : Progression du marché bio (cas de France)
Figure n°13 : Répartition des surfaces et des exploitations bio dans les pays méditerranéens
Figure n° 14 : Développement de l’agriculture biologique en Afrique
Figure n° 15 : Les grandes superficies d’agriculture biologique en Afrique
Figure n° 16 : Le nombre de producteurs bio dans les pays d’Afrique
Figure n° 17 : Evolution du marché alimentaire bio mondial
Figure n° 18 : Répartition des achats de produits biologiques
Figure n° 19 : Répartition des superficies certifiées et en conversion dans les différentes régions de l’Algérie
Figure n°20 : Nombre d’exploitations agricoles biologiques
Figure n°21 : Répartition des produits bio en Algérie
Figure n°22 : Evolution de la superficie phoenicicole et des rendements des palmiers dattiers dans le monde
Figure n°23 : La production mondiale de dattes en tonnes
Figure n°24 : Evolution de la superficie phoenicicole en Algérie
Figure n°25 : Répartition de la superficie phoenicicole en Algérie par wilaya en 2014
Figure n°26 : Evolution de la production phoenicicole en Algérie
Figure n°27 : Production nationale de dattes par wilaya en 2014
Figure n°28 : Production des dattes en Algérie par wilayas en 2014
Figure n°29 : Les principaux clients importateurs de la datte Algérienne
Figure n°30 : Valeur des exportations de la datte algérienne pour 2015 et 2016
Figure n°31: Fruits tropicaux et subtropicaux cultivés en bio en 2012
Figure n°32 : Annonce pour le projet de conversion des palmeraies vers l’AB
Figure n°33 : Environnement socio-économique de la datte bio à Biskra
Figure n°34 : Fertilisation et travaux du sol
Figure n° 35 : Traitement contre BOUFAROUA et autres parasites
Figure n° 36 : Ensachage Plastique
Figure n°37 : Arrachage des palmes sèches
Figure n°38 : Espacement entre les palmiers avec un figuier en intercalaire
Figure n°39 : Espacement entre les palmiers avec une plante à fleur en intercalaire
Figure n°40 : Pollinisation manuelle
Figure n°41 : Régime ciselé
Figure n°42 : Fertilisant bio fournis par L’INPV
Figure n°43 : Ensachage par les palmes
Figure n°44 : Palmeraie biologique bien entretenue
Figure n° 45 : Dattes commercialisées sous label AB
Figure n°46 : Diagramme d’Ishikawa pour l’analyse des limites de la généralisation du mode de production AB
Liste des tableaux
Tableau n°01 : Les apports de l’AB sur le plan économique, social et écologique
Tableau n°02 : Les différents organismes certificateurs dans le monde
Tableau n°03 : Les différents Logos bio dans le monde
Tableau n°04 : Répartition de l’agriculture biologique dans le monde
Tableau n°05 : Comparaison des données sur l’agriculture bio au Maghreb
Tableau n°06 : Subventions accordées à l’agriculture biologique
Tableau n°07 : Mesures d'appui et d'accompagnement dans le secteur phoenicicole
Tableau n° 08 : Guide de lecture production végétale
Tableau n°09 : Calendrier cultural des palmerais après la certification
Tableau n°10 : Les différentes températures de conservation de la datte bio
Tableau n°11 : Calendrier cultural après certification
Tableau n°12 : Les nouvelles pratiques exigées pour l’adoption de l’AB
INTRODUCTION GENERALE
Les consommateurs s’intéressent de plus en plus à la qualité des produits agricoles et alimentaires, et en particulier recherchent des produits typiques par rapport à leurs spécificité d’un point de vue nutritionnel, gustatif, visuel, ou par rapport à leurs modes de production qui les différencies du produit standard sur le même marché (Amsallem et Edith, 2009).
Les signes de qualité et de l’origine constituent des outils de développement rural préservant les valeurs locales, l’environnement et permettent de promouvoir le développement agricole par une valorisation des caractéristiques liées au terroir, ainsi que les modes de production et le savoir-faire humain (Duval et Carral, 2007). Le terme général de signe regroupe l’ensemble des outils qui sont : les marques, les certifications et les signes officiels (AOC, AOP, IGP, STG, AB ...) (Cavois, 2009).
L’agriculture biologique est un mode de production agricole spécifique, assurant qu’un ensemble de pratiques agricoles sont respectueuses des équilibres écologiques et de l’autonomie des agriculteurs visant à la préservation des sols, des ressources naturelles, de l’environnement et au maintien des agriculteurs. L’agriculture biologique est souvent considérée comme un ferment de l’agriculture durable. (Laurence Bérard 2005)
Le sous-développement de l’agriculture intensive sur le continent Africain est un atout pour le développement de l’agriculture biologique. En effet, selon les conclusions de la conférence (FAO,2007) sur l’agriculture biologique, les rendements de cette dernière sont plus élevés dans les régions qui utilisaient initialement peu de produits synthétiques.
L’agriculture biologique en Algérie peut s’avérer comme une alternative intéressante pour valoriser les ressources locales, d’autant plus que le marché mondial ne cesse de croître, pour faire face aux crises alimentaires. La durabilité, la rentabilité de cette agriculture et la proximité des marchés européens en croissance sont également des facteurs favorables à l’épanouissement de ce modèle agricole en Algérie. (Hadjou et cheriet,2013)
Il existe de nombreux produits du terroir à valoriser en Algérie, on distingue particulièrement la Deglet nour qui est un véritable produit du terroir qui ne peut être reproduit ailleurs. Les conditions climatiques assez particulières et le savoir-faire développé patiemment depuis des siècles font de la Deglet nour, notamment celle de la région de Tolga, un produit de qualité par excellence. Face à ce constat, une nouvelle stratégie de développement s’impose. Il s’agit en particulier de s’inscrire dans un processus de spécification et de différenciation des dattes Algériennes. (Lamara, 2014). Dans cette logique, et dans le cadre de la réalisation de notre mémoire de master, nous nous sommes posés la question suivante :
Quelles sont les contraintes à l’adoption du mode de production AB par les producteurs de dattes en Algérie ?
Pour répondre à cette question, nous avons formulé les hypothèses suivantes :
Hypothèse 1 : Les nouvelles pratiques exigées par l’AB sont contraignantes pour les agriculteurs.
Hypothèse 2 : Le marché local est un frein à l’adoption de l’AB en Algérie.
L’objectif principal de ce travail est d’identifier les bonnes pratiques agricoles et d’évaluer la proximité des techniques de production adoptées par les producteurs de la datte bio de celles pratiquées habituellement, d’identifier les freins au développement de l’agriculture biologique à travers l’identification des acteurs socioéconomiques de cette filière. Ainsi d’estimer le potentiel à l’exportation de la datte.
Afin de bien mener ce travail nous avons organisé ce manuscrit comme suit :
- Chapitre 01, On a essayé d’expliquer ce qu’est l’agriculture biologique, ses avantages et son importance économique ;
- Chapitre 02, On a évoqué l’agriculture biologique en Algérie, exploitations et produits cultivés ainsi que les mesures étatiques pour promouvoir cette agriculture ;
- Chapitre 03, On a essayé de déterminer les nouvelles pratiques adoptées par les producteurs des dattes bio à Biskra et d’identifier les freins à la généralisation de ce mode de production.
CHAPITRE I
L’Agriculture biologique, Concepts et caractéristiques
Introduction
Ces dernières années, nous entendons parler de plus en plus de l’agriculture biologique, effet de mode ou vertus thérapeutiques reste à prouver. Nous allons tenter dans ce chapitre de cerner la notion de l’agriculture biologique à travers le mode de production alternatif, la qualité supérieure, ses caractéristiques, ses exigences et son importance économique.
I-1 - Caractéristiques de l’agriculture biologique
I-1-1 Naissance et développement de l’agriculture biologique
Historiquement, l’agriculture biologique trouve ses origines à la suite d’une critique éthique et spirituelle du monde industriel au dépend de la fertilité des sols. Ainsi la naissance de l’AB comme mouvement moral peut être associée à d’autres réactions contre la société industrielle (Bellon, 2016). Les concepts fondamentaux de l'agriculture biologique ont été tirés en grande partie des principes de l'agriculture biodynamique décrits par le philosophe autrichien Rudolf Steiner. L'agriculture biologique et l'agriculture biodynamique partagent une approche holistique de l'agroécosystème qui met l'accent sur l'alignement des processus agricoles et naturels en vue d'améliorer la santé humaine et l’environnement. Dès 1928, la société de commercialisation coopérative de Brandebourg « Demeter » fut créée pour distribuer les produits biodynamiques. En 1940, Albert Howard défini dans son ouvrage « le testament agricole » l’observation des cycles naturels pour garantir la fertilité de la terre. Sous son influence « Soil Association » fût créée, ce courant est appelé agriculture organique. En Suisse, dès 1930, H. Muller, homme politique, insiste sur la nécessité d’autarcie des producteurs et de circuits courts, mais c’est surtout le biologiste Hans Peter Rusch dans les années 60 qui mettra au point la méthode biologique et la présentera dans son livre « la fécondité du sol », 1964. Entre temps, l’agriculture naturelle ou « sauvage » est née au Japon à partir des années 1930, suite à des observations de Mr Fukuoka, consignées dans son livre « la révolution d’un seul brin de paille ».
Les premières associations d’agriculture et d’organisations d’AB ont été créées dans les années 40, notamment le premier label biologique Bioland, ainsi que Natureland et Demeter en Allemagne, Bio Suisse en confédération helvétique, Nature et Progrès en France et Soil Association au Royaume Unis.
Pour essayer de coordonner ces mouvements associatifs qui se sont créés, des associations de cinq pays — la Grande-Bretagne, la Suède, les États-Unis, l’Afrique du Sud et la France — créent l’IFOAM à Paris en 1972. Durant la même année, le premier cahier des charges a fait son apparition. La France a fait partie des précurseurs, en reconnaissant dès 1980 une agriculture sans produits chimiques de synthèse, puis en homologuant et en harmonisant en 1981 les cahiers des charges privés existants. 1991 a été une année importante pour l’AB avec l’adoption d’un règlement au niveau européen pour la production végétale. Cette réglementation vient harmoniser les pratiques des différents états membres.
Des marchés de l’AB se sont créés suite à plusieurs déterminants, l’élévation du pouvoir d’achat moyen et surtout, le niveau d’éducation des classes populaires, le changement des pratiques alimentaires et les crises sanitaires qui ont joué des rôles clés dans le développement du marché de l’AB.
La reconnaissance de l’AB par les politiques publiques instituées par l’Union Européenne au début des années 1990 a deux aspects :
- La création d’un signe de qualité public (logo AB).
- L’utilisation du logo AB passe par la certification obligatoire d’une tierce-partie. Il s’agit d’une caractéristique essentielle du marché spécifique de l’AB tel qu’il est régi par cette réglementation. C’est un changement dans les formes de coordination qui fait passer l’AB du réseau à l’industrie. (Sylvander, 1997).
Le même type de dynamique s’est opéré aux USA et au niveau international avec l’installation, depuis la mise en place de l’OMC, d’un régime de normalisation néolibéral des signes commerciaux de qualité et en particulier de l’AB (Fouilleux et Loconto, 2016). Dans ce régime, les standards sont des outils de différenciation des marchés qui, certes se réfèrent à une doctrine, mais qui se réduisent en tant que support de transactions marchandes à des obligations de moyens, qui doivent être aisément contrôlables par un certificateur (Allaire, 2010)
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Source : Lounis/Sahmi
Figure n°01 : Historique de l’agriculture biologique
I.1.2. Définitions du concept de l’agriculture biologique
L’Agriculture biologique s’appuie sur la volonté de conserver la fertilité naturelle des sols tout en produisant des produits de qualité, favoriser l’autonomie des exploitations agricoles (vis-à- vis des firmes d’intrants notamment), renouer des liens avec les consommateurs, et préserver l’environnement (N. Chapellon, 2006). Selon la définition du Codex Alimentarius : L’agriculture biologique est un système de gestion de production holistique qui favorise et met en valeur la santé de l’agroécosystème, y compris la biodiversité, les cycles biologiques et l’activité biologique du sol. L’IFOAM l’a défini comme un système productif qui allie tradition, innovation et science au bénéfice de l’environnement commun et promeut des relations justes et une bonne qualité de vie pour tous ceux qui y sont impliqués.
Ainsi la Commission européenne définit l'agriculture biologique comme étant un système de production fondé sur une approche de gestion des agro écosystèmes qui exploite aussi bien le savoir traditionnel que les connaissances scientifiques. L'AB offre un large éventail d'avantages économiques, environnementaux, sociaux et culturels aux pays en développement. L'Agriculture biologique apporte également une contribution précieuse à la société en dehors des marchés, que les produits commercialisés soient certifiés ou non (P. Dittrich, 2012).
L’agriculture biologique est le management des organismes vivants dans le sol et dans le milieu aérien. Bien gérée, l’action globale et interdépendante de tous ces organismes est génératrice d’énergie et permet la croissance autarcique des cultures, c’est-à-dire sans apport de complément d’engrais ni de traitements (Carné-carnavalet, 2011)
Ainsi l'agriculture biologique est un mode de culture basé sur l'observation et le respect des lois de la vie, qui consiste à nourrir non pas directement les plantes avec des engrais solubles, mais les êtres vivants du sol qui élaborent et fournissent aux plantes tous les éléments dont elles ont besoin. D'un point de vue réglementaire, l'agriculture biologique est un mode de culture comprenant des pratiques autorisées ou interdites, consignées dans des cahiers des charges officielles. Les producteurs sont soumis à des contrôles annuels de leur production pour ensuite être certifiée (C. Aubert, 1970)
I.1.3. Agriculture biologique entre innovation et réseau social
L’Agriculture biologique est une innovation qualité et une création de valeur qui ont permis à cette marque d'être plus visible sur le marché, de rester compétitive et de faire évoluer son territoire. Elle a satisfait les attentes des consommateurs et a influencé leur demande. Pour la distribution ; l'innovation favorise la rotation des produits (les produits innovants tournent mieux et sont plus faciles à référencer).
Longtemps, la diffusion des innovations a été appréhendée comme un processus linéaire : une technique est lancée d’un centre producteur pour être ensuite adoptée par les agriculteurs, conçus comme de simples récepteurs. Il est considéré que l’adoption de techniques et pratiques nouvelles, introduites par les agriculteurs dans leur système productif, correspond à une forme de processus de négociation : c’est là le jeu d’influences réciproques entre agriculteurs et agriculteurs et entre agriculteurs et autres acteurs concernés, chacun avançant et défendant une idée, une option technologique (Darré et al, 1989 ; Darré, 1996). Plus généralement, le succès d’une innovation dépend certes de ses qualités intrinsèques mais également de sa capacité à susciter l’adhésion de nombreux alliés (Callón, 1986). L’innovation se définit alors comme la construction de liens inédits entre des acteurs disjoints ; ces liens sont le résultat d’une série d’opérations d’intéressement et de désintéressement sans lesquelles l’innovation serait nulle (Akrich et al, 1988).
L’AB présente ensuite un enjeu social fort de par ses choix de production. Le mouvement bio souhaite en effet fournir une alimentation saine aux consommateurs tout en revalorisant le lien producteur - consommateur, que le développement de la grande distribution tend à oublier. Même si les circuits longs et semi-longs existent en bio, la vente directe reste une valeur fondatrice en termes de stratégie commerciale. Le choix des circuits courts est parfaitement en accord avec les objectifs environnementaux puisqu’il contribue à diminuer les flux de marchandises et ainsi réduire l’effet de serre dû aux transports. (N.Chapellon , 2006). Selon Duvernay (F. Eymard-Duvernay, 1993), la construction de repères collectifs de qualité peut emprunter deux voies : « l’introduction d’institutions collectives qui établissent des règles de qualité et se donnent les moyens du respect de ces règles ; la reconnaissance de formes et de liens locaux entre acteurs ».
Lorsque la seule définition de la qualité ‘bio’ était fondée sur une coordination domestique, les textes réglementaires avaient finalement peu d’importance car peu instrumentés dans leurs application, seule la nature des relations entre acteurs fondait en réalité une définition de l’agriculture biologique.
Les acteurs n’ont pas tous les mêmes stratégies, la majorité appartenant à la tendance réseau sont prudents sur les conditions du développement et défendent une position de résistance à la tendance industrielle, il s’agit souvent d’agriculteurs vendant en direct leurs productions sur des circuits courts (marché, vente directe) et qui redoutent la concurrence des circuits longs. Des petits transformateurs ont également ce type de position. Ces opérateurs ne misent pas sur un développement du marché qui en tout état de cause est vu comme la source d’un dévoiement de l’agriculture biologique. (Bertil Sylvande ,2016).
I.1.4. Les apports de l’agriculture biologique
L’agriculture biologique apporte un certain nombre d’avantage sur les plans économique, social et écologique.
Tableau n° 01 : Les apports de l’AB sur le plan économique, social et écologique
Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten
Source : IFOAM (2014)
I.1.5. Caractéristiques techniques de l’agriculture biologique
L’agriculture biologique exige des techniques spécifiques et leurs bonnes maîtrises, parmi ces techniques on retrouve :
- La rotation des cultures en alternant cultures nettoyantes et salissantes afin de maintenir les terres propres, de conserver, voire améliorer la richesse des sols et réduire la pression parasitaire et les risques de maladies. Les travaux du sol sont généralement superficiels pour ne pas altérer la fertilité physique, chimique et biologique des sols ;
- La fertilisation interdit les engrais chimiques de synthèse et valorise des matières organiques issues de la ferme (fumiers, composts, etc.).
- La mise en avant du désherbage mécanique ou thermique pour la maîtrise des adventices.
- L’utilisation de semences, de matériels de reproduction végétative et de plants biologiques, L’utilisation d’organismes génétiquement modifiés, de clonage et de produits ayant subis un traitement par ionisation sont interdits.
- La protection phytosanitaire est une caractéristique de l’agriculture biologique par la prévention, le choix d’espèces et de variétés appropriées, la bonne date d’implantation, le choix de la rotation, et la lutte biologique par la prophylaxie.
Enfin, si un danger menace la production, l’agriculteur biologique est autorisé à utiliser certains produits d’origine naturelle figurant dans une liste positive.
Les auteurs, tel B.Nicolardot (2007) mettent en cause le faible accompagnement technique qui freine le développement de l’agriculture biologique. En effet une spécificité de l’agriculture biologique réside dans une complexité des systèmes de culture qui génère des besoins très diversifiés. Par ailleurs, l’interdiction d’apport d’engrais rend difficile la gestion de la fertilisation sur le court et le long terme, compte tenu d’une plus forte dépendance sur le fonctionnement du sol et des différents besoins entre cultures.
I.1.6. Processus de conversion vers l’agriculture biologique
On appelle conversion à l’agriculture biologique, ou parfois transition, le processus de changement entre la situation initiale d’agriculture dite conventionnelle, et la situation finale certifiée dénommée « agriculture biologique ». Le passage à l’agriculture biologique implique un changement de gestion des ressources mais aussi un changement de raisonnement. L’opérateur suit les règles de production de l’agriculture biologique sous le contrôle d’un organisme certificateur. Cette période est de 2 à 3 ans à partir du début de la conversion. (H.Ben Alaya et al 2006)
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Figure n°02 : Conversion vers l’agriculture biologique
Pour une culture annuelle la periode de conversion est egale au moins à 2 ans avant l’encemencement, les produits de la periode de conversion peuvent etre commercialisé sous la denomination produits en conversion vers l’agriculture biologique et ca durant la deuxiéme année de conversion et comme produit biologique a partir de la 3éme année.
Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten
Source FIBL/FAO (2014)
Figure n°03 : Procédure et temps de conversion pour une culture annuelle
Pour une culture pérenne, La période de conversion est égale au moins à trois ans avant la première récolte. Les produits récoltés durant la deuxième et la troisième année de conversion sont commercialisés sous la dénomination de produits en conversion vers l’agriculture biologique et portent la marque AB au bout de la 4éme année.
Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten
Source : FAO/FIBL(2014)
Figure n°04 : Procédure et temps de conversion pour une culture pérenne
Cette période de conversion peut être réduite ou prolongée par l’organisme de contrôle et de certification après avis de l’autorité compétente.
I.1.7. Le cahier des charges et les organismes certificateurs
Le plan réglementaire exige la tenue d’un cahier des charges établi par des professionnels et homologué par l’Etat, des vérifications sont effectuées par des organismes de certification. Pour pouvoir commercialiser leur récolte en tant que production biologique, les agriculteurs et les entreprises doivent avoir recours aux services d’un organisme de certification afin de confirmer que les produits en question sont conformes aux normes établies par divers partenaires commerciaux nationaux et internationaux. En effet, plusieurs labels bio existent, chacun avec son propre cahier des charges. Les producteurs doivent choisir le label qu’ils souhaitent apposer à leurs produits en fonction du marché visé.
La certification : est une procédure par laquelle une tierce partie, l’organisme certificateur, donne une assurance écrite qu’un système d’organisation, un processus, une personne, un produit ou un service est conforme à des exigences spécifiées dans une norme ou un référentiel, toute entité peut s’engager dans une démarche de certification. Dans certains cas, la certification est une exigence réglementaire. Pour délivrer une certification, l'organisme certificateur doit être accrédité. (Ecocert, 2012).
L’organisme de certification envoie un inspecteur qui visite les producteurs sur le terrain afin de pouvoir accorder la certification biologique. Avant de pouvoir obtenir la certification, la ferme doit passer par une période de conversion de deux à trois ans entre le système conventionnel et le système biologique, dépendamment des pays (IFAD, 2003). Par la suite, une inspection annuelle est effectuée pour assurer la conformité à long terme (De Loel, 2009).
Un produit peut porter la mention « biologique » lorsque les règles spécifiques à la production biologique définies dans l’un des règlements reconnus par la communauté internationale sont respectées, et que l’opérateur a obtenu un certificat valide pour ce produit. Pour cela, chaque opérateur doit s’engager à être contrôlé par un organisme tiers indépendant accrédité selon la norme guide ISO 65. (Ecocert 2012)
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Source : Ecocert 2010
Figure n°05 : Les étapes du processus de certification
Il existe plusieurs organismes certificateurs dans le monde, les plus importants sont des organismes européens. Tout comme on constate l’émergence de certains organismes africains.
Tableau n°02 : Les différents organismes certificateurs dans le monde
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Source : nous même
Les organismes certificateurs ont le droit d’activer dans plusieurs pays et ont pour rôle de contrôler et d’inspecter la chaîne de production et l’examen du produit fini afin de pouvoir aboutir à une certification.
Un produit bio issus de l’agriculture biologique porte toujours une marque, ce qu’on appelle un logo qui le spécifie des autres produits et ce qui lui accorde une garantie de qualité. On dénombre dans le monde plusieurs logos bio. Le tableau suivant nous renseigne sur les logos les plus connus
Tableau n°03 : Les différents Logos BIO dans le monde
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Source: IFOAM 2015 et AB Tunisie /Hortitec news
Ces logos sont des signes de garantie que le producteur a l’origine du produit a suivi la méthode de l’agriculture biologique, ils sont apposés sur le produit afin que le consommateur le reconnaisse.
I.2. Importance économique de l’agriculture biologique
I.2.1. L’Agriculture biologique dans le monde
La surface mondiale cultivée suivant le mode biologique (certifiée et en conversion) a été estimé à près de 43,7 millions d’hectares fin 2014 (estimation réalisée d’après les données de l’IFOAM). Elle représentait 0,99 % de l’ensemble du territoire agricole des 172 pays enquêtés. Près de 2,3 millions d’exploitations agricoles certifiées bio ont été enregistrées en 2014. 87 pays s’étaient dotés d’une réglementation pour l’agriculture biologique en 2015.
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largement sous estimé
Source : Agence BIO d'après FIBL/IFOAM et différentes sources européennes - 2014
Figure n°06 : Répartition des surfaces et exploitations BIO par continents (certifiées et en conversion) dans le monde
Le tableau ci-dessous montre la repartition des surfaces , nombre de fermes et differentes cultures dans differentes regions du monde
Tableau n°04 : Répartition de l’agriculture biologique dans le monde.
Source : Agence BIO d'après FIBL/IFOAM et différentes sources européennes (2014)
Les surfaces bio certifiées ou en conversion sont réparties un peu partout dans le monde, l’Océanie prend la première place en nombre d’hectares suivie d’Europe, Amérique latine, Asie, Amérique du nord et enfin de l’Afrique pour différentes cultures.
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Source : Agence BIO d'après FIBL/IFOAM -2013
Figure n°07 : Part de la surface bio dans le monde
Près de 2.6 millions Ha de cultures pérennes bio dans le monde, dont près d’un quart des surfaces bio sont consacré au café, plus d’un cinquième était couvert par des oliveraies.
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Source : Agence BIO d’après FIBL/IFOAM (2013)
Figure n°08 : Cultures pérennes bio dans le monde
I.2.1.1. L’agriculture biologique en Europe
Fin 2015, 268 665 exploitations agricoles cultivaient plus de 11,2 millions d’hectares selon le mode biologique dans l'Union européenne (y compris les surfaces en conversion). Le bio représentait 6,2 % de la surface agricole utile européenne en 2015.
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Source : Agence BIO d’après différentes sources européennes (2015)
Figure n°09 : Répartition des terres biologiques en Europe
En fin d’année 2016, la SAU est estimée à plus de 1,5 millions d’hectares, ce qui représente un accroissement de plus de 20% des surfaces conduites selon le mode biologique par rapport à 2015. La part de la SAU française en bio a atteint ainsi 5,8 % de la SAU totale.
La France est le pays européen ayant une grande part de terres biologiques (1.322.202 Ha) après l’Espagne et l’Italie et compte un marché des produits bio développé et en croissance.
Fin 2015, 42 412 opérateurs (producteurs, transformateurs, distributeurs et importateurs) étaient engagés dans la production biologique, soit une augmentation de 7,1 % par rapport à fin 2014.
En 2016, l’agriculture biologique en France comptait : 31 880 producteurs, soit + 10 % par rapport à fin 2015.
14 300 opérateurs de l’aval (transformateurs, distributeurs et importateurs), soit + 6 % par rapport à fin 2015.
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Figure n°10 : Évolution des opérateurs et des surfaces certifiées bio en France de 1995 à
L’offre des produits biologiques en France se développe et se diversifie et touchent toutes les filières alimentaires ;
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Figure n°11 : Répartitions des produits bio par filière (cas de France)
Les produits de boulangerie, pâtisseries et pâtes alimentaires occupe 52% de la production biologique suivie des boissons avec 8% et de la viande et des fruits et légumes avec 6% chacun.
I.2.1.1. a. Evolution du marché du bio en France
Le bio est un marché en plein essor en France, le chiffre d’affaires des produits biologiques est en augmentation remarquable de 2007 à 2014, les chiffres sont montrés par la figure ci-dessous :
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Figure n°12 : Progression du marché bio (cas de France)
Le chiffre d’affaire est passé de 2070 millions d’euros en 2007 jusqu’à 5021 millions d’euros en 2014. En 2015, la consommation des produits alimentaires issus de l’agriculture biologique est estimée à 5,76 milliards d'euros. Ces produits bio d’origine de France représentent 76 % des produits consommés dans le pays. Parmi les produits importés plus de 55% viennent des pays de l’Union Européenne et l’autre moitié du reste du monde. Près de la moitié des importations est constituée de produits exotiques et de spécialités gastronomiques que l'on ne produit pas en France. 1/5 des produits bio importés sont très peu disponibles en France avec des perspectives d'augmentation de l'offre française à moyen terme. (Agence Bio 2016)
I.2.1.2. L’agriculture biologique en méditerranée
En 2011, L’agriculture biologique dans les pays du pourtour méditerranéen couvrait 4.9 millions d’hectares cultivés dans plus de 173 500 fermes.
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Source: Agence BIO ď a pre s F!B L/l FOAM et differentes sources europeennes - 20 U
Figure n° 13 : Répartition des surfaces et des exploitations bio dans les pays méditerranéens
C’est l’Espagne qui occupe la première place en nombre d’exploitations BIO dans la région méditerranéenne avec 30502 exploitations et une surface de 1610129 Ha suivie de l’Italie et la France respectivement. L’agriculture biologique s’est développée considérablement dans la région nord contrairement à la région sud a l’exception de la Tunisie en vue de l’importance qu’ils accordent à l’agriculture biologique et de la forte demande des consommateurs des pays du nord de la méditerranée.
I.I.3. L’Agriculture biologique en Afrique
La superficie des terres d’agriculture biologique en Afrique a été multipliée par plus de 20 entre 2000 et 2011, passant de 50.000 à 1,2 million d’hectares. Les pays bénéficiant aujourd’hui des plus grandes surfaces agricoles biologiques sont l’Ouganda, la Tanzanie, l’Éthiopie, et la Tunisie, avec des cultures consacrées particulièrement aux cultures de rente comme le café, le coton, le cacao et l’huile de palme. Le cas de l’Ouganda est frappant ; ce pays représentait en 2010 21% des terres d’agriculture biologique du continent, avec le plus grand nombre de producteurs et un système institutionnel bien organisé.
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Source : FiBL-IFOAM-SOEL 2001-2014
Figure n° 14 : Développement de l’agriculture biologique en Afrique
On constate une forte progression de la surface certifié AB en Afrique, qui est passée de 0.05 millions d’hectares en 2000 jusqu’à 1.15 millions d’hectares en 2012.
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Source : FiBL-IFOAM (2014)
Figure n° 15 : Les superficies d’agriculture biologique en Afrique
On constate que l’Uganda occupe la première place au niveau africain avec une superficie de 231.157Ha de terres biologiques, suivi respectivement de la Tanzanie et de l’Éthiopie grâce à la conversion des exploitations familiales, puis des pays de l’Afrique du nord la Tunisie et l’Égypte grâce aux efforts institutionnels.
L’Afrique a d’énormes atouts pour profiter de la demande mondiale en produits biologiques, la faible contribution de l’Afrique dans la production biologique contraste avec ses potentiels. Contrairement à l’intuition, le sous-développement de l’agriculture intensive sur le continent est un atout pour le développement de l’agriculture biologique. En effet, selon les conclusions de la conférence de la FAO (2007) sur l’agriculture biologique, les rendements de cette dernière sont plus élevés dans les régions qui utilisaient initialement peu de produits synthétiques (notamment les pesticides).
La structure actuelle du système agricole africain, caractérisé dans beaucoup de pays par une agriculture vivrière où peu de produits synthétiques sont utilisés dans les terres, ce qui est très favorable à l’adoption de l’agriculture biologique.
Cet avantage est renforcé par la disponibilité des terres agricoles sur le continent. Selon les statistiques de la FAO, seulement 40% des terres agricoles ont été utilisées en Afrique en 2011.
En effet, les atouts et potentiels de l’Afrique dans l’agriculture biologique peuvent être utilisés pour diversifier et différencier l’offre de produits agricoles du continent sur les marchés internationaux. Si seulement ces potentiels étaient transformés en performances, à l’instar de l’Ouganda, l’agriculture biologique pourrait être d’une part une source d’entrée de devises grâce aux exportations et d’autre part un moyen de réduction de la pauvreté grâce à l’augmentation des revenus des paysans. (G.V Houngbonon , 2017)
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Source : FiBL-IFOAM (2014)
Figure n° 16 : Le nombre de producteurs bio dans les pays d’Afrique
Les pays de l’Afrique centrale se place parmi les pays qui ont le nombre le plus important de producteurs bio. L’Uganda occupe la première place au niveau africain avec 189 610 producteurs, suivi de la Tanzanie et de l’Éthiopie devançant majoritairement les autres pays africains.
I.2.2. Les marchés du bio dans le monde
Le marché du bio a été multiplié par 5 en 15 ans, atteignant 82.6 milliards de dollars en 2014. La consommation de produits bio en Europe et en Amérique du nord représente plus de 9/10e de la consommation mondiale.
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Figure n° 17 : Evolution du marché alimentaire bio mondial
L'Amérique du Nord représente près de 48 % du marché bio mondial : les Etats-Unis en première position avec près de 44 % du marché bio mondial (près de 36 milliards $ en 2014 et 39,8 en 2015) et le marché bio canadien évalué à 3,3 milliards $ en 2014, suivie de l’Union européenne qui représente près de 38 % du marché bio mondial, et c’est l’Allemagne qui prend la deuxième place au plan mondial avec 11 % du marché bio en 2014. En 2015, le marché bio allemand a progressé entre 2008 et 2014 atteignant 9,38 milliards $. Le marché bio asiatique a connu une forte progression ces dernières années, estimé à 7,5 milliards $ en 2014. Quant à l’Océanie ses deux principaux marchés bio sont l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Le marché australien connaît un important développement entre 2010 et 2014. Les consommateurs dans ces pays ou le bio est développé sont souciant de la qualité de leurs aliments et ont un bon niveau de vie. En Afrique, le marché bio est assez peu développé et les productions bio sont avant tout destinées à l’exportation.
Les marchés bio se trouvent aujourd’hui un peu partout dans le monde. Le bio prend de plus en plus une place importante dans les habitudes alimentaires des populations.
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Source : Bvatuaoon de la consommation alimentaire biologique - Agence BIO/AND-l · 2016
Figure n° 18 : Répartition des achats des produits biologiques
Les achats de produits biologiques augmentent d’année en année et touchent plusieurs filières surtout les épiceries avec 23%, suivie des fruits et légumes frais et les produits laitiers avec 18% d’achat chacune, les boissons alcoolisées avec 12% d’achat, les viandes avec 11% d’achat et beaucoup d’autres produits.
Conclusion
L’agriculture biologique offre au consommateur et à l’environnement de nombreux bénéfices. Les produits bio sont de plus en plus demandés, en effet l’évolution des ventes est prévue de passer de 4556 millions d’euros en 2013 jusqu'à environs 6717 millions d’euros en 2018. Le marché du bio est prometteur avec un grand potentiel de développement.
CHAPITRE II L’Agriculture biologique en Algérie
Introduction
Plusieurs écrits d’auteurs (Abdellaoui, 2012, L. Hadjou, F.Cheriet et A. Djennane,2013) avancent les possibilités de développement de l’agriculture biologique en Algérie à travers notamment les potentialités économiques, les proximités des techniques de production et des marchés européens demandeurs. Ils s’accordent aussi sur le potentiel et les atouts de développement de l’agriculture biologique en Algérie bien que le nombre d’exploitations certifiées ne dépasse pas la centaine : 59 selon Abdellaoui et 81 selon l’Agence bio (2012) et couvrent une superficie de seulement 1118 hectares.
A travers ce chapitre nous allons voir les superficies des terres agricoles biologiques, le nombre d’exploitations et leurs répartitions par filière.
II.1. Agriculture biologique au Maghreb
L’agriculture biologique au Maghreb s’est développé dans certains pays plus que d’autres, la Tunisie s’est lancé assez tôt dans ce mode de production pour devenir l’un des leaders régionaux dans la production bio suivie du Maroc qui a considérablement amélioré et développé ses compétences et son volume de production prend de l’ampleur d’année en année. L’Algérie quant à elle reste encore dans un stade embryonnaire.
Tableau n°05 : Comparaison des données sur l’agriculture bio au Maghreb
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Source : Agence BIO, H-Abdellaoui et actualisé par nous.
L’Algérie a un retard important dans le développement de l’agriculture biologique par rapport aux pays voisins malgré l’effort institutionnel et l’adoption d’une législation en 2008 et 2013. Ce retard peut être expliqué par l’absence d’organisme de recherche et de vulgarisation qui sont présents dans les pays voisins et l’inexistence de cahiers des charges et d’organisme certificateur en Algérie.
L’agriculture biologique est plus développée au Maroc qu’en Algérie malgré le faible soutien de l’état et l’élaboration de la loi sur l’AB qu’en 2012.
II.2. Les terres agricoles biologiques en Algérie
II.2.1. Evolution des superficies
Les premières initiatives de conversion en bio ont commencé en 2000 suite à l’institution du PNDA. Elles concernent quatre principaux produits : les dattes avec 40% de la superficie bio suivi par l’olive de table avec 34% et enfin les vins et l’huile d’olive avec respectivement 16% et 10% de la superficie bio (H-Abdellaoui). La majeure partie des superficies certifiées et en conversion se localisent au niveau de quatre région du pays ; Biskra, Relizane, Mascara et Mila.
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Source : H. Abdelaoui,2012
Figure n° 19 : Répartition des superficies certifiées et en conversion dans les différentes régions d’Algérie
Biskra regroupe à elle seule près de 50% des superficies, soit plus de 490 Ha de superficie certifiée en bio (et 6Ha en conversion) suivi ensuite de Rélizane avec 294 Ha, Mascara avec 204 Ha et enfin Mila avec 124 Ha.
En 2012 l’Algérie comptait 59 exploitations agricoles biologiques réparties essentiellement dans les quatre wilayas comme suit ;
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Source : H.Abdellaoui, 2012
Figure n°20 : Nombre d’exploitations agricoles biologiques
En 2012, Biskra détient le nombre le plus important d’exploitations certifié bio avec 48 exploitations, suivi respectivement de Mascara avec 9 exploitations, Relizane et Mila avec 1 exploitation chacune.
II.2.2. Répartition des exploitations certifiées bio en fonction des produits
Les exploitations certifiées Bio sont reparties selon 4 principaux produits avec différentes proportions montrées par le graphe ci-dessous :
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Source : H. Abdellaoui,2012.
Figure n°21 : Répartition des produits bio en Algérie
La datte occupe une grande part des superficies agricoles biologiques basé à Biskra avec 3960 tonnes de production, suivie par l’olive de table avec 17834 quintaux produit à Relizane, la vigne avec une production de vin qui es de 772 hectolitres et l’huile d’olive avec une production de 104 hectolitres à Mila.
II.3. Les actions des pouvoirs publics pour le développement et la promotion de l’agriculture bio en Algérie
L’agriculture biologique en Algérie s’inscrit dans une stratégie de valorisation des produits du terroir menée à travers le plan national de développement agricole et rural en 2000 par le Ministère de l’agriculture et du développement rural.
La valorisation des produits du terroir consiste à promouvoir ces produits, en les protégeant contre toute imitation et notamment préserver les savoirs faire locaux, les recettes traditionnelles nécessaires à leur production. Le MADR en 2008 retient la labellisation par les signes officiels de qualité et d’origine comme le meilleur moyen de la valorisation de ces produits et appel à la participation et la mobilisation de tous les acteurs. Ainsi, les actions conduites dans cette logique sont représentées à travers :
II.3.1. Les Formations et les événements scientifiques
Un programme de formation a été initié et engagé par les pouvoirs publics afin de soutenir les politiques de valorisation des produits de qualité agricole et alimentaire. L’essentiel de ces formations s’est déroulé au début des années 2000 avec la mise en œuvre du programme du PNDA et dispensé auprès des professionnels du secteur agricole.
Les itinéraires techniques et les savoirs faires sont en outre les thèmes retenus dans les formations des agriculteurs avec l’objectif de concilier production et qualité.
Afin d’accompagner ces agriculteurs et de vulgariser la nouvelle approche du programme PNDA, les cadres du secteur agricole ont bénéficié aussi de formations et de stages de perfectionnement.
Initier et attirer de jeunes investisseurs dans le métier d’agriculteur a aussi été pris en charge par le secteur agricole afin de faciliter leurs transitions et garantir leurs reconversions à travers des formations primaires tels ; création et gestion d’une unité de services et formations techniques sur les créneaux d’activités choisis.
Dans le domaine de l’agriculture biologique une première promotion s’est vue diplômé en 2001 de l’institution IAM de Bari suite à une formation spécialisée en agriculture biologique. D’autres organismes tel ONCV et institutions tels INRA, CNA, ITGC...ont soutenus la promotion de l’agriculture biologique à travers l’animation de séminaires et de journées d’étude et de vulgarisation des techniques de la mise en place de l’AB.
II.3.2. La politique de soutien pour le développement et la promotion des produits à intérêt particulier
L’Algérie, exprime un intérêt particulier à travers la politique du renouveau agricole et rural à la promotion des produits à avantage comparatif tels ceux issus de l’agriculture biologique et les produits du terroir qui peuvent faire l’objet d’exportation. Pour encourager les professionnels de ce secteur à suivre cette logique des efforts sont déployés principalement autour du financement de l’activité et de la promulgation de lois adoptées.
1. Financement de l’activité agriculture biologique
Les actions de soutien financier à l’agriculture biologique s’inscrivent dans le cadre des subventions à la production retenue dans le programme FNRDA et de la promotion de l’exportation à travers le FSPE. Ainsi le tableau suivant nous indique le niveau et l’importance de ses subventions.
Tableau n°06 : Subventions accordées par l’Etat à l’agriculture biologique.
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Source : Chambre national de l’agriculture (2015)
Selon la chambre nationale de l’agriculture des subventions sont accordés pour l’agriculture biologique avec des soutiens allant de 2000 à 5000 DA/l’hectare pour le développement de la production et de la productivité. Ces subventions concernent principalement les travaux du sol, la fertilisation, la lutte biologique et l’acquisition des semences bio.
2. Soutiens à l’exportation
Dans le cadre des accords de l'OMC, l'accord sur l'agriculture autorise deux mesures de soutien à l'exportation pour les pays en développement pendant la période de mise en œuvre :
- Octroi de subventions pour réduire les coûts de la commercialisation des exportations de produit agricoles, y compris les coûts de la manutention, de l'amélioration de la qualité et autres coûts de transport et du fret international.
Le fond spécial pour la promotion des exportations est destiné à apporter un soutien financier aux exportateurs dans leurs actions de promotion et de placement de leurs produits sur les marchés extérieurs. L'aide de l'État par le biais du FSPE est octroyée à toute entreprise résidente productrice de biens ou services et à tout commerçant régulièrement inscrit au registre de commerce œuvrant dans le domaine de l'exportation. Le montant de l'aide accordée est fixé par le ministre du commerce selon des pourcentages déterminés à l'avance, en fonction des ressources disponibles.
Le FSPE permet une couverture des coûts afférents au transport, au transit des échantillons, à la location d’emplacement d’exposition et aux frais de publicité spécifique à la manifestation avec des seuils de financement.
- À un taux de 25% pour tous les produits fabriqués ou transformés pour toutes les destinations.
- À un taux de 50% pour tous les produits agricoles pour toutes les destinations. (Ministère du commerce, 2014)
Les opérations susceptibles de bénéficier d'une aide du FSPE sont ; au titre de l’étude pour l'amélioration de la qualité des produits et services destinés à l'exportation, de l'élaboration du diagnostic export, de la création de labels, de protection des produits destinés à l'exportation avec 50% de frais de création de labels et 10% de protection à l’étranger des produits destinés à l’exportation, de la mise en œuvre de programmes de formation aux métiers de l’exportation, 50% des frais du transport international des produits agricoles périssables destinés à l'exportation. (FSPE, Y. Ouda,2016)
II.3.3. Le cadre légal et les textes juridiques relatifs à l’AB
Le Ministère de l’agriculture et développement rural a mis en place un ensemble d’instances et d’actions pour définir le système de labellisation à travers :
- L’installation d’une cellule ministérielle par décision n°2884 du 09/12/2002, en 2002 qui a pour rôle d’élaborer la réglementation relative à l’agriculture biologique, contrôle et certification ;
- Un avant-projet de loi sur l’agriculture biologique a été élaboré en 2004. Rejeté par le SGG;
- Cet avant-projet de loi s’est vu modifié entre 2004 et 2005 par un avant-projet de décret englobant la labellisation des produits agricoles, la certification et l’agriculture biologique ;
Ces efforts ont fini par payer et la loi d’orientation agricole a été mise au point le 10 Aout 2008, cette loi stipule :
- Dans son article 32. Pour la valorisation et la promotion des produits agricoles et des produits d’origine agricole. Il a institué un système de qualité qui permet de les distinguer par leurs qualités ; d’attester des conditions particulières de leur production et/ou de leur fabrication et ce, notamment en matière d’agriculture biologique ; de définir des mécanismes de traçabilité prouvant et garantissant leur origine ou terroir ; d’attester que leur production et/ou leur fabrication a été opérée selon les savoir-faire et les modes de production qui leurs sont associés.
- L’article 33 quant à lui porte sur le système de qualité des produits agricoles ou d’origine agricole, institué par les dispositions de l’article 32 ci-dessus, comporte :
- Des labels agricoles ;
- Des appellations d’origine et des indications géographiques ;
- Des prescriptions permettant de déclarer le caractère de produits d’agriculture biologique ;
- Des mécanismes d’évaluation de la conformité aux règlements techniques ainsi qu’aux labels, aux appellations d’origine, et aux prescriptions relatives aux produits d’agriculture biologique ;
- Des mécanismes permettant leur traçabilité.
Le Ministère de l’agriculture et du développement rural fixe le système de qualité des produits agricoles ou d’origine agricole par l’établissement de décret exécutif n° 13-260 du 28 Chaâbane 1434 correspondant au 7 juillet 2013 relatif à la certification, labellisation, avec notamment le lancement des travaux de la caractérisation et ciblage de produits de qualité dans différentes régions du pays.
Il est entendu par système de qualité des produits agricoles ou d’origine agricole dans l’article 2, leur reconnaissance par les signes distinctifs suivants :
- L’appellation d’origine (AO) ;
- L’indication géographique (IG) ;
- L’agriculture biologique (AB) ;
- Les labels agricoles de qualité ;
Parmi les termes définis dans l’article 3, on retrouve : la définition des logos, sans préjudice des dispositions réglementaires en vigueur, le logo est la représentation graphique qui sert à identifier de manière unique un produit ayant bénéficié d’un des signes. Ainsi que l’agriculture biologique « AB », signe accordé aux produits répondant à des conditions de production biologique, prohibant les produits chimiques de synthèse et assurant la protection de l’environnement en conformité avec un cahier des charges d’agriculture biologique. Quant au label agricole de qualité est défini comme étant un signe d’identification matérialisé par un logo qui atteste que le produit possède des qualités et des caractéristiques spécifiques préalablement fixées par un cahier des charges de label agricole.
II.4. Le système national de labellisation
Le système national de labellisation est organisé selon l’article 4 en un comité national de labellisation, un secrétariat permanent, des sous-comités spécialisés et des organismes de certification.
a. Le comité national de labellisation
Institué auprès du ministre chargé de l’agriculture il regroupe les représentants d’administrations publiques, d’institutions techniques, ainsi que les représentants d’agriculteurs, de producteurs, de transformateurs, de distributeurs, d’artisans et de consommateurs.
-Pour les institutions administratives publiques :
- Ministre chargé de l’agriculture, président ;
- Ministère des finances ;
- Ministre chargé du commerce ;
- Ministre chargé de la pêche ;
- Ministre chargé de l’environnement ;
- Ministre chargé de la petite et moyenne entreprise ;
- Ministre chargé de la recherche scientifique ;
- Ministre chargé de la culture ;
- Ministre chargé de l’artisanat.
-Pour la profession :
- La chambre nationale d’agriculture ;
- Le conseil interprofessionnel agricole ;
- Associations œuvrant pour la promotion de produits agricoles ou d’origine agricole.
-Pour les organismes techniques, scientifiques et représentatifs :
- L’organisme chargé de la propriété intellectuelle ;
- L’organisme chargé de la normalisation ;
- L’organisme chargé de l’accréditation (ALGERAC) ;
- Le centre algérien chargé du contrôle, de la qualité et de l’emballage ;
- L’organisme chargé de la recherche (INRAA) ;
- La chambre algérienne du commerce et de l’industrie ;
- La chambre algérienne d’artisanat ;
- L’association de la protection des consommateurs.
b. Secrétariat permanent
Organisation et fonctionnement par arrêté du MADR, chargé de préparer les réunions du comité et des sous-comités spécialisés ; de la tenue du registre des reconnaissances ; de dresser les rapports et procès-verbaux des réunions du comité et des sous-comités spécialisés.
c. Des sous-comités spécialisés
Organisation, fonctionnement et composition par arrêté du MADR. Pour chaque filière de produit soumis à la labellisation, il est créé auprès du comité, un sous-comité spécialisé.
d. Organismes de certification
Selon le JORA, dans son article 15. L’organisme de certification est une personne morale de droit algérien, répondant à des conditions d’impartialité, d’indépendance et de compétence pour exercer les vérifications et les contrôles requis aux fins d’attestation de la conformité de produits agricoles ou d’origine agricole aux spécifications des cahiers des charges pour l’octroi du ou des signes distinctifs de qualité prévus par le système national de labellisation. Art. 16. L’organisme de certification ne doit être ni producteur, ni transformateur, ni importateur et ni commerçant de produits relevant de la filière dans laquelle il intervient en cette qualité. Art. 17. L’organisme de certification doit faire l’objet d’une accréditation auprès d’ALGERAC avant de demander son agrément au ministre chargé de l’agriculture. Art. 18. L’organisme de certification est agréé par arrêté du ministre chargé de l’agriculture.
Art. 19. Les conditions, protocoles, modalités, et procédures de vérification de la qualité des produits soumis à la certification de l’organisme de certification ainsi que les lieux et moments de son contrôle sont fixés par le cahier des charges. (MADR, JORA 2013).
Conclusion
Bien que des efforts ont été consentis pour valoriser les produits de qualité sur le plan organisationnel et légal. Aucune demande d’accréditation n’a été enregistré auprès d’ALGERAC.
On souligne l’absence de cahiers des charges concernant la certification produit due au manque d’organisation des filières et d’experts spécialistes nationaux.
ETUDE DE CAS
CHAPITRE III Valorisation de la datte Bio en Algérie
Introduction
La phoeniciculture est considérée comme le pivot central autour duquel s’articule la vie dans les régions sahariennes. Elle revêt une grande importance socioéconomique et environnementale dans de nombreux pays par l’emploi qu’elle procure et le volume de production qu’elle assure. Elle est importante par le produit financier qu’elle engendre notamment en tant que produit agricole phare à l’exportation. (Dubost, 1990).
III.1. Place de la phoeniciculture dans le monde
III.1.1. La superficie
Vu l’importance de la datte et ses qualités gustatives et nutritionnels la phoeniciculture prend une place considérable aujourd’hui avec des superficies importantes réparties un peu partout dans le monde ;
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Figure n°22 : Evolution de la superficie phoenicicole et des rendements des palmiers dattiers dans le monde
La superficie phoenicicole mondiale et les rendements évoluent proportionnellement depuis 2009 jusqu’en 2014. En 2009 avec 1.200.000 Ha et un rendement équivalent en Hg/Ha, ensuite enregistrant une légère baisse en atteignant environ 1.000.000 Hg/Ha en 2011, les superficies et les rendements ont depuis évolué jusqu'à 1.200.000 Ha et 1.200.000 Hg/Ha en 2014.
III.1.2. La production
35 pays sont enregistrés comme producteurs de dattes mais 09 pays produisent plus de 100.000 tonnes et totalisent 43% de la production mondiale. L’Algérie occupe une place importante parmi les pays producteurs de dattes dans le monde avec 14% de production. (ONFAA,2017)
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Source : Algex
Figure n°23 : La production mondiale de dattes en tonnes
En 2013, l’Algérie a était classée en 4éme position avec 721.577 tonnes de dattes en enregistrant une amélioration par rapport à l’année précédente (600.000 T). L’Egypte est le premier producteur mondial de dattes avec 1.393.760 tonnes suivie de l’Iran avec 1.049.968 et l’Arabie Saoudite en 3éme place avec une production de dattes de 1.021.269 tonnes.
La Tunisie malgré sa faible production par rapport aux autres pays producteurs de dattes occupe la 1ère place des exportations mondiales de dattes en valeur. Malgré que l’Algérie produit 14% de la production mondiale de dattes, l’équivalent de plus de 4 fois la production tunisienne de dattes, la Tunisie a exporté l’équivalent de plus de 6 fois de plus de la valeur de dattes exportées par l’Algérie.
L’Algérie est le 8ème pays exportateur de dattes en quantité, avec une production de 934 377 tonnes en 2014, elle a exporté environ 3% seulement de sa production totale de dattes contre 44% de la production totale de dattes de la Tunisie en 2014. (ONFAA,2017)
III.2. La Phoeniciculture en Algérie
En Algérie, la phoeniciculture occupe une place de premier rang dans l’agriculture saharienne ; emploi, sédentarisation des populations, produits (Benziouche, 2008). Avec plus de 17 millions de palmiers et plus de 800 variétés, l’Algérie occupe une place importante parmi les pays producteurs et exportateurs de dattes dans le monde. Plus encore, elle se classe en première place en termes de qualité, grâce à la variété DegletNour.
La datte occupe une place particulièrement importante dans l’agriculture algérienne du fait qu’elle soit l’un des rares produits agricoles exportés. A ce titre, elle bénéficie d’un soutien comparable à celui apporté aux cultures stratégiques de large consommation.
Les palmeraies Algériennes commencent au piémont Sud de l’Atlas saharien, par les palmeraies de Biskra à l’Est, celles du M’Zab au centre et Beni-Ounif à l’Ouest.
III. 2.1. Evolution de la superficie phoenicicole en Algérie
D’après les statistiques du (MADR,2015) la superficie phoenicicole est en augmentation d’une année à l’autre. La palmeraie algérienne occupe actuellement une superficie totale de 165378 hectares, contre 147906 en 2005, avec un nombre de palmiers qui avoisine les 15.508 millions pieds. Cette croissance (Bouamar, 2009, cité par Benziouche et Chehat, 2010) s'explique particulièrement par l'instance de la mise en valeur de cette activité, qui a donné par la suite de nouveaux projets de rajeunissement et d’extension, essentiellement à partir de l'application du PNDA en septembre 2000.
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Données du MADR
Figure n°24 : Evolution de la superficie phoenicicole en Algérie
Selon les données du MADR, la superficie phoenicicole en Algérie augmente d’année en année pour passer de 100.000 Ha en 2001 a plus de 165.000 Ha en 2015.
Un quart de cette superficie est accaparé par la wilaya de Biskra avec 42.666 Ha (25.8%), vient en deuxième lieu la wilaya d’El Oued avec 36.335 Ha soit (21,97%), ces wilayas concentrent toutes les deux 47,76% de la superficie phoenicicole totale de l’Algérie en 2014, en troisième place vient la wilaya d’Adrar avec 16,87% puis Ouargla avec 13,21 %.
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Données du MADR
Figure n°25 : Répartition de la superficie phoenicicole en Algérie par wilaya en 2014
III.2.2 La production de datte en Algérie
La production totale de dattes en Algérie est en augmentation d’une année à une autre de telle façon qu’elle est passée de 5984270 quintaux en 2009 à 9343772 quintaux en 2014 et 10.000.000 quintaux en 2015 ;
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Figure n°26 : Evolution de la production phoenicicole en Algérie
Comme on peut le voir sur le graphe ci-dessus un taux d'évolution de 42% a été enregistré entre 2009 et 2015.Cette augmentation est due aux nouvelles plantations et rajeunissement des palmeraies réalisés dans le cadre du PNDA principalement à partir de 2010.
Cette production de dattes toutes variétés confondues est localisée principalement dans les wilayas de Biskra, El oued et Ouargla ;
Données du MADR
Figure n°27 : Production nationale de dattes par wilaya en 2014
La wilaya de Biskra se particularise par la production la plus importante, atteignant les 3770 milles Qx en 2014, suivie par la wilaya d’El- Oued avec une production d’environ 2052 milles Qx puis la wilaya d’Ouargla avec une production d’environ 1 252 milles Qx.
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Figure n°28 : Production des dattes en Algérie par wilaya en 2014
Les statistiques montrent que la production des dattes en Algérie est concentrée principalement dans la région sud-est qui est à l’origine de 78,5 % de la production nationale, la wilaya de Biskra occupe la première place avec 40,35 %, suivi en deuxième lieu par la wilaya d’El Oued avec 24,74 % puis Ouargla en troisième place avec 13.40% de production. Les spécificités édaphiques et pédoclimatiques de ces régions ainsi que l’alternance de la production, la conduite culturale et la valeur marchande des variétés ; expliquent les fluctuations plus prononcées de la production dans ces régions. (Benziouche et Cheriet, 2012).
Par ailleurs, dans les autres palmeraies du pays, la production est moins importante elle ne contribue qu’avec moins de 30% de la production totale.
III.2.3 Mesures institutionnelles pour la promotion de la phoeniciculture
L’Etat a classé la phoeniciculture parmi les filières stratégiques dans le cadre du renouveau de l'économie agricole et rurale. La production des dattes a été inscrite dans un programme spécial qui a été tracé pour la promouvoir « en filière stratégique vue son importance au niveau local comme activité productive et au niveau de l'exportation ».
Tableau n°07 : Mesures d'appui et d'accompagnement dans le secteur phoenicicole
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Source : chambre nationale d’agriculture (2015)
Pour le bon entretien du palmier plusieurs actions sont soutenues à différents niveaux, opération de réhabilitation des palmeraies, opération nouvelles plantations, opérations de protection, soutien à l’exportation et conditionnement des dattes pour l’exportation.
III.3. Le marché de la datte
L’Algérie compte de très nombreuses variétés de dattes dont les plus connues sont la Deglet nour, la Mech degla, la Degla Beidh et Loun el ghars. Dans la wilaya de Biskra près de 60 % de ses palmiers dattiers sont de la variété Deglet Nour, qui est la variété la plus prisée sur les marchés européens et sur laquelle portent essentiellement les exportations. Les dattes sont le deuxième produit agroalimentaire exporté par l’Algérie.
Durant la campagne 2015-2016, l’Algérie à exporter 13.819 T vers plusieurs pays, dont l'Europe de l'Ouest, l'Afrique du nord, l'Asie, l'Amérique du nord, l'Europe de l'Est, les pays arabes, l'Afrique subsaharienne et même l'Amérique du sud et l'Australie.
Au plan mondial et selon les statistiques de la FAO (2014), l’Algérie se classe en 3ème position en terme de production de dattes, derrière l’Égypte et l’Iran. L’Algérie produit environ 14% de la production mondiale de dattes et elle exporte moins de 3% de sa production soit 12.000 tonnes sur 600.000, alors que la moyenne mondiale se situe à près de 12% (Sidab1 2016). Cette situation s’explique par l’importance de la demande locale.
La France détient les plus grandes parts de marché de la datte Algérienne en 2015 avec près de 13.400 Tonnes qui représente 51%, suivi respectivement de la Russie avec une quantité de 3.300 Tonnes qui représente 14% et les Émirates Arabes Unis avec 1.600 Tonnes qui représente 8 % de part des marchés.
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Données d’ALGEX
Figure n°29 : Les principaux clients importateurs de la datte Algérienne
La France est l’un des plus importants partenaires économiques de l’Algérie pour sa proximité géographique et la présence d’une importante diaspora algérienne qui peut constituer un marché de niche pour les produits algériens. Les dattes biologiques sont très appréciées par les consommateurs étrangers compte tenu de leurs bienfaits sur la santé.
Il est à noter, une baisse d’exportation en valeurs des dattes a été enregistré entre 2015 et 2016 pour passer de 26 millions de dollars US à 24 millions de dollars US.
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Données douane algérienne
Figure n°30 : Valeur des exportations de la datte algérienne pour 2015 et 2016
On peut expliquer cette baisse par plusieurs raisons à savoir :
- Non-conformité avec les normes internationales ;
- Une clientèle très exigeante orientée sécurité alimentaire ;
- Demande élevée du marché national ;
- La présence d’une concurrence de plus en plus importante ;
- Conditionnement inapproprié ;
- Insuffisance des moyens de transport mis à la disposition des exportateurs par les compagnies nationales des transports aérien et maritime ;
- Inadéquation des infrastructures de stockage au niveau des ports et des aéroports avec la qualité périssable de ces produits agricoles ;
III. 3.1. Mesures institutionnelles pour la promotion de l’exportation des dattes
Bien que des efforts ont été consenti par les pouvoirs publics pour la promotion des exportations, deux mesures destinées à propulser les dattes sur les marchés extérieurs ont été décidées en 2002 dans le cadre du FSPE et du FNDRA. Le FSPE prend en charge à hauteur de 80 % le transport international et prévoit l'octroi d'une prime de valorisation (5DA/kg) pour la datte conditionnée en emballage de 1 kg, et moins, à l'exception de la datte branchette. Le FSPE offre des primes d'incitation à l'exportation de 5 DA/kg pour les dattes en vrac désinsectisées, triées et mises en boîte (12 kg) et de 8 DA/kg pour les dattes conditionnées en emballage divisionnaire d'un (01) kg et moins.
Le FSPE couvre aussi à 80% les coûts de transit, manutention, et de transport intérieur et international pour les dattes et ce pour toutes destinations de ce produit, avec octroi d’une prime de valorisation de 5DA/kg pour l’exportation de la datte conditionnée en raviers de 1kg et moins, à l’exception des dattes en branchettes. Et prise en charge des frais de manutention dans les ports et aéroports algériens.
En outre, parmi les autres mesures consacrées à la promotion de ce produit, on relève la bonification de 3% du taux d'intérêt du crédit par les banques et la facilitation du contrôle phytosanitaire sur site pour éviter le désagrément des formalités douanières au niveau des ports et aéroports. (MADR, Dispositif des soutiens de l’état dans le secteur agricole ,2014).
III.3.2. Production de la datte bio dans le monde
Selon les statistiques de l’agence BIO (2014), la datte figure dans les 218 000 ha de fruits tropicaux et subtropicaux cultivés en bio en 2012 avec 2% de production.
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Source : Agence BIO d'après FIBL/IFOAM (2014)
Figure n°31: Fruits tropicaux et subtropicaux cultivés en bio en 2012
La production bio de fruits tropicaux et subtropicaux tend à se diversifier. La banane prend la première place avec 36% de production suivie des avocats avec 20% et les mangues 10% de production.
III.4 Valorisation de la datte bio de Biskra
Partant du constat que la qualité des produits alimentaires à travers la certification devient une exigence sur le marché international, nous allons voir la faisabilité du standard AB pour la valorisation de la datte deglet nour par les producteurs locaux.
Un suivi des techniques de production au niveau de deux exploitations certifiées dans la région de BISKRA, l’une dans la commune de FOUGHALA et l’autre dans la commune de TOLGA a été réalisé par nous durant la période du 27/04 au 31/04 de l’année en cours afin de vérifier la proximité des techniques appliquées par rapports aux exigences du cahier des charges pour la certification AB.
III-4-1 Historique de l’agriculture biologique à Biskra et acteurs socioéconomiques
L’agriculture biologique dans la région de Biskra a vu le jour suite à un projet de coopération entre l’OADA (Organisation Arabe de Développement Agricole) et l’ITDAS (Institut Technique de Développement de l’Agriculture Saharienne) en 2004, qui a réunis 15 agriculteurs sélectionnés pour une formation en agriculture biologique à l’étranger et visite de fermes biologiques en Tunisie. Aujourd’hui les agriculteurs certifiés bio sont au nombre de 32 selon l’association des producteurs des dattes de Biskra qui regroupe 248 adhérents.
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Figure n°32 : Annonce pour le projet de conversion des palmeraies vers l’AB
Pour mener ce projet de valorisation de la datte de Biskra, plusieurs acteurs ont été sollicités afin d’accompagner les producteurs dans la démarche bio à savoir :
1. L’institut technique de développement de l'agronomie saharienne qui a joué le rôle d’accompagnateur technique pour vulgariser la nouvelle pratique de production. Il à sensibiliser ainsi les agriculteurs aux questions de l’environnement et des bienfaits des produits bio sur la santé.
Sur le plan technique l’ITIDAS fournit le composte biologique et assure périodiquement des analyses du sol, de l’eau, et autres analyses exigés dans la certification biologique afin de bien mené le projet ;
2. L’institut national de la protection des végétaux qui joue un rôle dans la maîtrise des techniques de protection des cultures en privilégiant les solutions qui respectent l’environnement. De ce fait l’INPV fournie gratuitement les intrants biologiques, et contribue à la lutte biologique.
Suite aux demandes de producteur bio, à titre d’information l’INPV traite 1,5 millions de palmiers avec des traitements biologiques ;
3. La chambre d’agriculture de la wilaya quand a elle met en contact les acteurs de la filière. Elle met également en œuvre des programmes de formation au bénéfice des agriculteurs, facilite la diffusion de l’information scientifique, technique et économique, organise les foires, expositions et concours agricoles ;
4. ALGEX a pour mission de contribuer au développement des exportations algériennes hors hydrocarbures, en mettant à la disposition des exportateurs un dispositif de soutien au commerce extérieur algérien ;
5. Les exportateurs : on reconnaît le rôle primordial qu’a joué les exportateurs tel, Bionour et Amadagh pour le développement du bio dans la région de Biskra. En effet pour faire face à l’absence du marché bio local, ces exportateurs garantissent jusqu’à aujourd’hui l’écoulement de la marchandise bio sur le marché extérieur.
On note aussi que l’absence de certificateur en Algérie contraint ses exportateurs à sélectionner les certificateurs étrangers et supporter ainsi le cout de la certification ;
6. L’organisme certificateur : certifie le produit après contrôle des analyses du sol, l’eau, le palmier, la palmeraie et la datte à l’aide d’appareils de contrôle spécifique. L’expert de l’organisme certificateur rend des visites périodiques surprises. Le délai de la conversion est de 3ans, cette période de conversion peut être réduite par l’organisme de contrôle et de certification jusqu’à 1an. Cette durée de conversion peut être prolongée ou réduite, compte tenu de l’usage antérieur de la parcelle, mais jamais à moins de 12 mois ;
7. La DSA contribue au développement de l’activité agricole dans le sens de l’amélioration des potentialités existantes ;
8. Centre de Recherche Scientifique et Techniques sur les Régions Aride s’occupe de la diffusion de l’information.
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Figure n°33 : Environnement socio-économique de la datte bio à Biskra.
III.4.2 Evaluation de la proximité technique de la production de la datte bio
L’Agriculture biologiques implique de bonnes pratiques de production. Dans le but d’expliquer la proximité ou la divergence technique au niveau d’exploitations avant et après certification on a essayé d’évaluer ce paramètre en faisant référence au cahier des charges.
III.4.2.1 Le cahier des charges légal
Le cahier des charges est un document décrivant les attributs spécifiques du produit, le savoir- faire, au travers de la description du produit et de son mode d’obtention, fournissant les exigences en termes de modes de production mais aussi de transformation, conditionnement, étiquetage, etc.
Le cahier des charges est l’élément principal de la demande de reconnaissance. Il constitue l’aboutissement du consensus entre les acteurs de la filière sur la définition de leur produit. L’absence de certificateurs nationaux et la non disponibilité d’un cahier des charges légal nous ont contraint à prendre comme référence un guide de lecture2 « Production végétale » qui a été rédigé à l’intention des organismes certificateurs et de tous les opérateurs en agriculture biologique.
Tableau n° 08 : Guide de lecture production biologique
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III.4.2.1.1 Les pratiques culturales appliquées au niveau des exploitations avant certification AB
- Fertilité du sol
- Utilisation entre 200kg à 500kg de fumier de bovin ;
- Application d’environs 350g d’engrais azotés chaque mois pour les jeunes palmiers et 350g d’engrais azotés chaque 6 mois une fois que le palmier a atteint 2ans. Après la 5eme année on applique une dose de 200kg de fumier pour chaque palmier et par an. Ainsi que l’utilisation de lkg/palmier/an de super phosphate ;
- Fertilisation avec le fumier de volaille avec une dose qui avoisine les 20kg par palmier par an ;
- Utilisation de la fertilisation chimique par ammonitrate 21 (500gr) ;
- L’irrigation se fait souvent par les systèmes, aspersion, rigoles et goutte à goutte ;
- La pollinisation est pratiquée manuellement par les agriculteurs ou par utilisation de machine de pollinisation ;
- Ciselage consiste à supprimer les extrémités des épillets se trouvant au cœur du régime, selon certaines mesures bien étudiées et a des moments bien déterminés afin d’obtenir de gros fruits et aussi permettre une meilleure aération et un éclaircissage des fruits ;
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Source : I.Abdellaoui
Figure n°34 : Fertilisation et travaux du sol
- Protection des végétaux
- Utilisation de la chaux viticole, du souffre, du Phosalone comme traitement préventif ;
- Pulvérisation des régimes avec un traitement de soufre et chaux (3g de souffre + 3g de choux) contre Boufaroua ;
- Pulvérisation par 300g de soufre + 3g de Parathyon + 300g de chaux contre Myelois circumvoluta;
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Source : (D.R, Libérté)
Figure n° 35 : Traitement contre BOUFAROUA et autres parasites
- Semences, matériel de reproduction végétal et plants
- Espèce existante Deglet nour ;
- Production, transformation et conservation
- Ensachage plastique qui consiste à couvrir les régimes avec du plastique pour éviter leurs détériorations en cas de pluies automnales ;
- La récolte qui est effectuée d’une façon manuelle par les ouvriers sans exigences particulières
- La conservation, Pour garder les fruits en bon état on le stocke dans de bonnes conditions dans des chambres froides ;
- Nettoyage et toilettage du palmier, taille des palmes sèches et nettoyage à la base du stipe ;
Le nettoyage et le toilettage du palmier est pratiqué selon la disponibilité de main d’œuvre et ce ne sont pas toute les parties de la palmeraie qui en bénéficie.
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Source : I.Abdellaoui
Figure n° 36 : Ensachage Plastique
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Source : I.Abdellaoui
Figure n°37 : Arrachage des palmes sèches
- Commercialisation, étiquetage et publicité
Les dattes sont vendues en vrac ou dans des boites en carton de 1, 3 ou 5 Kg ;
Ainsi le calendrier cultural, représenté ci-dessous, adopté habituellement par les agriculteurs nous renseigne sur des principales pratiques agricoles des palmiers ; période de semis, plantation, irrigation, pollinisation, récolte, nettoyage.
Tableau n° 09 : calendrier cultural des palmeraies avant certification
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III.4.2.1.2 Les pratiques culturales appliquées au niveau des exploitations certifiées AB
Nous allons énumérer les implications de la certification AB à travers les bonnes pratiques de production d’hygiènes et de conservation au niveau des deux exploitations :
- Fertilité du sol
- Application de la rotation des cultures en introduisant des légumineuses tels la luzerne et l’orge ;
- Implantation de plantes à enracinement profond, tel le figuier ;
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Figure n°38 : Espacement entre les palmiers avec un figuier en intercalaire.
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Figure n°39 : Espacement entre les palmiers avec une plante à fleur en intercalaire.
- Association des cultures ;
- Utilisation d’engrais verts. Certains producteurs utilisent leur propre composte à base de fruits non commercialisés, les feuilles des palmiers séché, et de palmier arrivé à la fin de son cycle de vie ;
- Utilisation les fertilisants bio fournis gratuitement par l’INPV ;
- Usage de compostes et des matières organiques issus de la ferme. Le fumier en prévenance des élevages ovins est privilégier, et le fumier de volailles et à éviter car il se caractérise par une forte acidité, une dégradation rapide et donc un lessivage plus rapide ;
- Emplacement d’arbres fruitiers à grands feuillage (Abricotiers, grenadiers, vignes et les figuiers) en intercalaire permettent un ombrage suffisant pour permettre à la terre de garder son humidité pendant plusieurs jours même en plein été ;
- Espacement entre deux palmiers est 8*8 pour permettre au palmier de prendre de la hauteur en profitant amplement de l’eau et du soleil ;
- Analyses du sol périodique effectuées par l’ITIDAS ;
- Irrigation par systèmes de goutte à goutte et rigoles. La qualité de l’eau est contrôlée, le taux de salinité doit être inférieur à 3 g/l ; la détermination de la quantité et la fréquence d’irrigation dépend de l’âge du palmier et des caractéristiques physicochimiques du sol ;
Respect des doses et fréquences des irrigations de façon à maintenir une certaine humidité dans le sol pour assurer les besoins en eau au niveau de la palmeraie durant la saison humide et sèche. Ces besoins ont été estimés à 15000-18000 m3 /ha/an (I.T.D.A.S, 2007) ;
- La pollinisation doit être effectuée par temps calme, sec et chaud. La pollinisation se fait généralement de façon manuelle, Avec choix des meilleurs pollinisateurs expérimentés. Elle consiste en l’introduction de quelques épillets mâles contenant du pollen à l’intérieur de l’inflorescence femelle après l’éclatement de la spathe. Pour assurer une bonne pollinisation, la spathe femelle est rattachée immédiatement après la pose du pollen. Et les matériaux utilisés durant la pollinisation sont désinfectés à l’eau javel avant utilisation afin d’évité les contaminations ;
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Source : I.Abdellaoui
Figure n°40 : Pollinisation manuelle
- Ciselage, limitation du nombre de fruits par régime selon certaines mesures bien étudiées et a des moments bien déterminés afin d’obtenir de gros fruits et éviter la maturation trop échelonnée et aussi permettre une meilleure aération et un éclaircissage des fruits ;
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Source : I.Abdellaoui
Figure n°41 : Régime ciselé
- Limitation du nombre de régime, comme tout arbre fruitier le palmier dattier est sujet au phénomène de raisonnement ou alternance des rendements. On limite le nombre de régime à environ 15 ;
La fertilisation ainsi que l’irrigation sont enregistrés afin d’assurer la traçabilité ;
- Protection des végétaux
- Interdiction formelle d’utiliser des engrais de synthèse, des produits phytosanitaires chimiques et des OGM ;
- Une distance de 20m est recommandée entre une palmeraie bio et une palmeraie conventionnelle pour éviter toute contamination des produits chimiques volatiles ;
- Usage des plantes qui permettent de réduire la pression parasitaire et les risques de maladies ;
- Usage de l’insecticide biologique « Phéromone iab bt » ;
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Photo : Sahmi.M
Figure n°42 : Fertilisant bio fournis par L’INPV
- Adoption des pratiques de lutte biologique et protection phytosanitaire où et quand cela est possible avec l’appui de l’INPV ;
- Les exploitations biologiques sont suivies et contrôlées avec tenue des registres datés afin d’assurer la traçabilité de l’utilisation des produits phytosanitaires biologiques ;
- Semences, matériel de reproduction végétal et plants
- Conversion de l’espèce déjà existante Deglet nour ;
- Nouveaux plants biologiques ;
- Production, transformation et conservation
- Ensachage par les palmes de palmier dattier, nouvelle méthode dans la région, plus écologique et les dattes obtenues sont de qualité supérieur dans ces exploitations, mais l’ensachage plastique reste autorisé ;
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Source : I.Abdellaoui
Figure n°43 : Ensachage par les palmes
- La récolte qui consiste à couper à l’aide d’un bistouri nettoyé avec de l’eau javel, les régimes murs au niveau de la hampe, le contour du palmier doit être nettoyer avant de commencer l’opération. Le grimpant spécialiste doit porter des gants et il attache les régimes avec une corde et descend avec précaution son touché le sol afin de garder le régime dans son état naturel ;
- Un tri du fruit est recommandé juste après la récolte ;
- La conservation, la datte doit être conditionnée dans des chambres froides propres à différentes températures selon l’usage et la durée de conservation. (Voir tableau ci- dessous)
Tableau n°10 : Les différentes températures de conservation de la datte bio
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La datte bio ne doit pas être conservé avec des fruits et légumes à haute respiration tel la datte et la pomme de terre. Une ventilation convenable doit être assuré.
- Nettoyage et toilettage des palmeraies ;
- Interdiction de bruler le pastique dans la palmeraie pour éviter toute contamination du palmier ;
- Ramassage de tous les résidus de végétaux et nettoyage efficace après la récolte et avant la pollinisation. Cette opération permet d’écarter les ravageurs qui causent des dégâts importants sur la production (I.N.P.V, 2011) ;
La palmeraie doit être propre, et nettoyé de tous résidus inorganiques.
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Photo : Sahmi.M
Figure n°44 : Palmeraie biologique bien entretenue.
- Commercialisation, étiquetage et publicité
Les dattes sont conditionnées dans des unités sous label AB ;
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Figure n° 45 : Dattes commercialisées sous label AB
Afin de bien voir les pratiques impliqués par la certification AB un tableau cultural d’une exploitation certifié AB a été dressé ci-dessous ;
Tableau n°11 : Calendrier cultural des palmeraies après certification
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Après comparaison des deux calendriers avant/après certification, En termes de pratiques culturales, il est clair que les exigences de l’agriculture biologique sont en phase avec les pratiques de l’agriculture traditionnelle et avec le savoir-faire ancestral en termes de respect environnemental et de gestion des ressources.
On constate que les pratiques sont pratiquement les mêmes à quelques différences.
III.4.2.3 Les nouvelles implications techniques liées à la certification AB
Sur le plan technique, la certification AB implique quelques nouvelles pratiques de production, d’hygiène et de conservation.
Tableau n°12 : Les nouvelles pratiques exigées par l’adoption de l’AB
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La maîtrise des techniques de production des dattes en Algérie est un savoir-faire transmis de génération en génération. Les techniques imposées par la certification bio sont loin d’être une exigence contraignante pour les producteurs locaux vu la proximité des techniques de production.
Les règles d’hygiène et de conservation quant à elles sont largement suivie suite au travail de sensibilisation joué par les institutions techniques.
III.5. Analyse des limites de généralisation du mode de production AB pour la datte
Le diagramme d’Ishikawa est un outil de management de la qualité qui a pour ambition d’identifier toutes les causes possibles d’un problème et surtout de les classer. Il est conduit autour de 5 catégories de causes qui commencent toutes par la lettre M : Milieu, Méthodes, Moyens, Matière, et Main d’œuvre. Cet outil graphique en arête de poisson servira de base de planification des actions à mener pour résoudre chacune des causes.
Pour répondre à la question, Pourquoi ce mode de production n’est pas plus généralisé que ça alors que la proximité technique est vérifié, on a dressé les causes possibles de la non adoption du mode de production AB :
1. Eloignement de l’organisme certificateur ;
2. Insuffisance du nombre d’exportateurs BIO ;
3. Inexistence d’un marché local bio ;
4. Faible exploitation du marché international pour les exportations de la datte bio ;
5. Manque de fertilisants bio et leurs couts élevés ;
6. Couts élevé de la certification ;
7. Conformité des analyses d’échantillons du sol, eau et produits ;
8. Besoin d’outils couteux ;
9. La charge des ouvriers ;
10. Adoption des bonnes pratiques de production et d’hygiène ;
11. Développement de la plasticulture ;
12. Couts élevé de la certification ;
13. Manque de coordination et de synergie entre les acteurs de la filière ;
14. Enregistrement de données liées à la production, traitement et commercialisation ;
15. Contrôles et audits ;
16. Respect du calendrier cultural ;
17. Absence d’un logo national et son cahier des charges ;
18. Besoin de former les ouvriers ;
Dans le domaine de la qualité et de la production, les 5M sont fréquemment utilisés pour cette tâche :
Main d'œuvre : les collaborateurs, leurs compétences, niveau de formation, la qualification et l’expérience ;
Matières : les matières concernées, la variété, les fertilisants bio, l’eau, le calendrier ;
Matériels : les moyens de production, les équipements ;
Méthodes : les techniques, les exigences AB, spécifications et règlements ;
Milieu : l’environnement, les conditions de travail, la concurrence, les acteurs de la filière AB ;
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Figure n°46 : Diagramme d’Ishikawa pour l’analyse des limites de la généralisation du mode de production AB
Afin d’énumérer les limites de généralisation du mode de production AB par les producteurs on a procédé par l’analyse des familles du diagramme d’Ishikawa ;
Mi : Matière, Conformité des analyses du sol, de l’eau et du produit (prises en charge par l’ITIDAS) aux normes exigés par le cahier des charges. Quant à la datte malgré sa sensibilité les agriculteurs arrivent a maîtrisé sa production ;
M2: Moyen, l’agriculture biologique n’exige pas d’outils sophistiqués et donc pas couteux et sont à la portée des producteurs. Le cout de la certification est à la charge de l’exportateur. La charge des ouvriers est un problème qui ne concerne pas uniquement les exploitations biologiques ;
M3 : Méthodes, Les agriculteurs maîtrisent les bonnes pratiques agricoles et d’hygiène. Pour la conservation des dattes l’existence de chambres froides est indispensable ; L’absence d’un cahier des charges et d’un standard AB sont parmi les principaux problèmes de la généralisation du mode de production ;
M4:Main d’œuvre sensibilisée et formée grâce à l’implication des institutions étatiques tel ;
- L’ITIDAS a organisé une formation à l’étranger et visite de palmeraies biologiques
- Des journées de vulgarisations sur les bonnes pratiques de production et d’hygiènes sont organisés par de l’INPV, la DSA et le CRSTRA au profit d’agriculteurs voulant se convertir,
Les institutions sont assez impliquées techniquement. Ainsi des journées de sensibilisation ont été organisés en plus des efforts de l’INPV, la DSA et le CRSTRA dans la vulgarisation de cette nouvelle pratique agricole.
M5 : Milieu, les facteurs du milieu cités dans le schéma ci-dessus ne sont pas encore assez structurés, ce qui freine la généralisation et le développement de l’AB.
- Les facteurs limitant la généralisation du mode de production AB sont principalement :
- L’Absence d’un cahier des charges national de l’AB ;
- Eloignement des organismes de la certification et du contrôle ;
- Faible exploitation du marché international pour les exportations de la datte bio ;
- Déficit d’organisation de la profession agricole dans le domaine bio ;
- Cout de la certification peut être élevé pour l’exportateur ;
- Le développement rapide de la plasticulture dans la région de Biskra peut engendrer des effets négatifs sur l’environnement étant donné que cette dernière consomme considérablement les produits phytosanitaires ;
- Consommateur Algérien peu ou pas soucient de la qualité de ses aliments ;
- Propositions pour généraliser le mode de production AB :
- Elaboration d’un cahier des charges national par des professionnels et des experts ;
- L’Etat doit élaborer une règlementation spécifique à l’AB ;
- Veiller à la conformité des analyses par rapport aux normes exigés dans le cahier des charges ;
- Sensibilisation du consommateur Algérien sur la qualité de ses aliments ;
- Aller vers de nouveaux marchés en apposant plusieurs logos de différents pays et optimiser l’exploitation des marchés ;
- Création d’une association/institut d’agriculture biologique afin de permettre une meilleure organisation et synergie entre les acteurs ;
- Présence d’organisme certificateur à l’échelle national activant dans la certification bio ;
Conclusion
L’état actuel des terres agricoles des palmeraies de Biskra et le savoir-faire des agriculteurs sont très favorable à l’adoption de l’agriculture biologique. L’agriculture biologique offre des perspectives importantes en termes de valorisation de la datte et de débouchés à l’exportation. L’Absence de cahier des charges national de l’AB, d’organismes de la certification à l’échelle nationale et la faible exploitation du marché international pour les exportations de la datte bio ainsi que l’inexistence d’un marché local bio constituent autant de freins pour la généralisation du mode de production AB.
Conclusion générale
Au terme de ce travail et après avoir réalisé une lecture bibliographique, concernant l’agriculture biologique à travers les exigences de son mode de production et les avantages de son adoption, nous retenons qu’elle tient une place importante dans le marché mondial de l’agroalimentaire en affichant une croissance continue des ventes et atteignant 82.6 milliards de dollars en 2014. En quelques années, les produits bio ont envahi les rayons des grands distributeurs et les étals des marchés.
Il apparait que de nombreux acteurs agricoles sont influencés par l’AB puisqu’elle privilégie certaines ouvertures d’avenir, mais il ne peut y avoir de développement du bio sans une formation initiale puis un accompagnement des conversions, car le passage en bio implique des changements économiques, organisationnels et humains très importants. Le secteur exige d’être bien structuré en matière de techniques, de marché (externe et interne), de recherche et de vulgarisation.
Les résultats de nos entretiens avec les producteurs certifiés bio nous permettent de confirmer que l’agriculture biologique en Algérie se rapproche techniquement de celle pratiquée habituellement, ce qui es un atout considérable en termes de simplification des apprentissages de nouvelles pratiques agricoles et de leurs adoptions. Cet argument est d’autant confirmé par la proximité technique que par les délais de conversion qui ne dépassent pas une année dans le cas de la datte Deglet nour. Le facteur social est aussi à considérer vu que le savoir-faire et la maîtrise de la technicité sont transmises de génération en génération laisse à penser que même nos aïeux faisaient du bio sans qu’ils soient certifié et labellisé.
Le mode de production AB n’arrive pas à se généraliser par absence d’un cahier des charges et d’organisme certificateur à l’échelle nationale ainsi que le manque d’organisation et de coordination entre les acteurs.
Le processus de valorisation est encore à son début en Algérie. L’agriculture biologique pourrait aussi répondre à la demande interne en faveur de produits de qualité.
L’offre des produits bio assurant la traçabilité, la qualité sanitaire peut faire naitre une demande locale non négligeable.
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Annexes
Classement des pays exportateurs de dattes
Deleted due copyright issues
Annexe 02
Principaux fournisseur de l’Allemagne en datte
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Nouvelle plantation biologique
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Annexe 03
Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten
Dattes biologiques de Biskra
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Résumé
L’agriculture biologique est une agriculture durable fondée sur les bonnes pratiques agricoles et d’hygiènes respectueuses de l’environnement, et permet d’assurer une qualité sanitaire des produits. L’agriculture biologique en Algérie est une opportunité pour la valorisation des produits locaux à l’international. La certification biologique de la datte trouve son intérêt dans cette logique où des efforts en matière de certification et d’accompagnement des producteurs sont indispensables pour son développement.
Mots clés : certification qualité alimentaire, Agriculture biologique en Algérie, bonnes pratiques agricoles, datte « Deglet nour » BIO.
Summary
The organic agriculture is a lasting agriculture which based on good respectful practices to the environnement’s safety, it also ensure healthy quality of the products.In Algeria, the organig agriculture is an opportunity for the valorization of the local products at an internationnal scale. For instance the organic certification of the date finds its interest in this logic. In fact, efforts in terms of certification and products support are essential for its development
Keywords: Food quality certification, organic farming in Algeria, good agricultural practices, date "Deglet nour" BIO.
1 Salon international de la datte algérienne à Biskra
2 Datant de 1991, pour l’application du règlement européen concernant le mode de production biologique
- Arbeit zitieren
- Missipsa Sahmi (Autor:in), Leticia Lounis (Autor:in), 2017, Agriculture biologique en Algérie. Dattes biologiques, München, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/416254
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