Der Roman "Hadriana in all meinen Träumen" (Hadriana dans tous mes rêves) ist auch der Geschichte des Heimatlandes des Autors, René Depestre, gewidmet. Die Arbeit beschreibt, wie mit jenem Roman kulturelle und historische Spezifika Haitis dargestellt werden, auch in Bezugnahme auf die über 200-jährige und damit unter den ehemaligen Kolonien längsten Unabhängigkeit des Landes.
Table des matières
1. Introduction
2. René Depestre
2.1. Ses poèmes
2.2. Des interviews avec Depestre
3. Hadriana dans tous mes rêves
3.1. Une mosaïque de l’histoire haïtienne
3.2. La structure musicale
3.3. Le vaudou et le zombisme
3.4. Le carnaval
3.5. Les éléments autobiographiques
3.6. Hadriana
4. Conclusion
5. Bibliographie
1. Introduction
Dans les deux premiers deux mois de l’an 2004, Haïti a fait la une des quotidiens internationaux. Les reportages nombreux n’ont guère eu pour sujet le bicentenaire de son indépendance. C’était plutôt la crise culminante dans le pays où les nouvelles ont montré la situation affreuse de Haïti à tous égards.
Début mars 2004, le président Jean-Bertrand Aristide s’est enfui vers Bangui, la capitale de la République Centrafricaine, une fois que les bandes militaires, dont une partie l’avait soutenu autrefois, l’eurent chassé du sol haïtien. Boniface Alexandre, le président de la cour suprême est devenu le leader intérim selon la Constitution. Vu la diminution du nombre des reportages, on peut supposer que la situation intérieure s’est calmée.
Sans aucun doute, Aristide a abandonné un pays complètement sinistré. Haïti est le pays le plus appauvri sur le continent américain : selon le FMI (Fonds Monétaire International), le PIB par personne s’est élevé à 400 dollars en 2003 ; le taux de chômage de 70% indique une économie quasi non existante. Les richesses ne sont distribuées qu’à 1% de la population. Aristide passe pour le personnage clé de l’histoire contemporaine de l’état antillais. Le Monde commentait en 2002 que l’ancien prêtre « incarnait l’espoir d’une vie meilleure » pendant son premier mandat dans les années quatre-vingt-dix.[1] A Aix-La-Chapelle, il reçut le Friedenspreis en 1993, un an avant d’être réintégré en tant que président par les Etats-Unis. Son troisième mandat commença en 2000 et ne fut pas légitimé par le peuple. Seuls 5% participèrent aux élections, suite aux intimidations de la police. Dans le nouveau siècle, il a délaissé « un état permanent de catastrophe » et « une image politique plus détestable que jamais », selon Christophe Wargny. (Wargny, 2004).
Evidemment, il faudrait analyser l’histoire pour mieux comprendre l’évolution récente. Mais si on voulait approfondir la connaissance de ce pays, il ne suffirait pas de connaître uniquement les données et les étapes historiques. Le chercheur devrait également consulter des ouvrages littéraires puisque les évènements les plus marquants y sont commentés et interprétés. Ainsi, on serait mieux éclairé que par de simples faits chronologiques.
L’écrivain Haïtien René Depestre a publié, en 1988, le roman Hadriana dans tous mes rêves qui « est dit être une métaphore de l’histoire haïtienne. » (Gauvin, 1997) Il va servir d’instrument d’analyse dans cet examen. On verra comment Depestre arrive à unir les caractéristiques d’une histoire vécue par un peuple, ce qui donne à l’époque présente une impression vivante.
2. René Depestre
2.1. Ses poèmes
Avant d’étudier son roman Hadriana dans tous me rêves, il serait judicieux de résumer quelques réflexions du grand poète René Depestre : il vaut la peine de citer des vers clés, qui mettent en relief son attitude face à l’histoire. Dans un de ses premiers poèmes « Me voici » de son premier volume Etincelles (1945), il écrit[2]:
« (…)
j’interroge le passé
je mutile le présent
j’enguirlande l’avenir
(…)
je cherche la lumière
je cherche la vérité
je suis amoureux de l’âme de ma patrie. »
Ces vers soulignent l’identification à son origine haïtienne, malgré l’exil à partir de 1946 qui le mena en France pour la première fois afin d’y poursuivre ses études universitaires et d’y rencontrer de célèbres poètes francophones comme Paul Eluard et Aimé Césaire. De plus, il affirme qu’il essaie de voir clair dans le passé mais aussi d’exercer de l’influence sur le présent et l’avenir. Sa biographie est pleine de combats pour un monde plus juste mais aussi pleine d’erreurs qu’il admet, notamment en ce qui concerne l’idéologie marxiste. Néanmoins, sa croyance au bonheur existe depuis ses débuts de poète.
Il a consacré un poème entier à son pays natal : Poème de ma Patrie Enchaînée dans Traduit du grand large de l’an 1952. Là, Depestre montre comment il s’est attaché à Haïti et comment il croit être imprégné de sa misère:
« J’ai senti la vigne malheureuse de ton frisson grimper comme un boa tout le long de mes veines.
J’ai senti l’unité de ta douleur bouger comme des jumeaux dans mon ventre. »
Finalement, le poème Nostalgie du recueil Journal d’un animal marin (1962) illustre sa vie, loin de ses racines et ose une rétrospective nostalgique de son enfance à Jacmel, le lieu de naissance, rempli de bonheur:
« (…)
Je me réveille loin de mes racines,
Loin de mon enfance,
Loin de ma propre vie.»
2.2. Des interviews avec Depestre
Dans les interviews accordées, René Depestre a énoncé quelques réflexions sur son existence qui réapparaissent dans le roman.
Il confie à Claude Couffon: « Le rythme de la danse, le rythme en toute chose est pour moi un élément fondamental de toute existence, de toute relation humaine. » (Couffon, 1986). Dans une autre interview, il prétend : « A mes yeux d’enfant la vie était une perpétuelle fête ». Il se réfère à sa mère qui avait dit qu’on devait avoir deux fers au feu : « le fer du chez-soi jacmélien, bien ancré dans Jacmel, et le fer du vaste tout-monde qui correspond à mon nomadisme existentiel ». Malgré ses sentiments nostalgiques, Depestre n’a jamais regretté d’avoir eu plus d’une racine. (Gauvin, 1997)
Dans un entretien avec Frantz Leconte[3], il confirme n’avoir « jamais eu le sentiment d’être un exilé. (…) J’emporte avec moi partout où je vais Haïti». Toutefois, son commentaire par rapport à sa patrie n’est point flatteur : « Haïti est en crise peut-être depuis toujours, si l’on peut dire. C’est permanent : une crise chronique. (…) On n’a jamais eu un État haïtien ». Sa proposition d’alléger cette interminable misère inclut la notion d’une double identité : « … de tenir les deux bouts de notre histoire, c’est-à-dire le chez-soi insulaire, le natif natal Haïtien, et le natif natal mondial. »
[...]
[1] Le Monde, édition du 31 janvier 2002
[2] citations des poèmes de Couffon, 1986
[3] site Internet (4)
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