Dans cette étude, on se demande jusqu’à quel point l’intégration européenne a permis de réaliser l’ambition de l’Union économique et monétaire d’assurer un développement harmonieux par la convergence européenne. Ci-après, on se concentre au rapprochement des économies nationales pendant les dernières décennies en termes de leur croissance économique. La croissance économique peut s’analyser au regard de plusieurs indicateurs, nous pour cette étude le Produit Intérieur Bruite (PIB) par habitant.
Initialement, un des objectifs de la création de l’Union économique et monétaire était de poursuivre l’intégration par la convergence des économies européennes. Théoriquement, l’hypothèse de la convergence des pays sert à décrire un processus de nature macroéconomique selon laquelle les pays avec des caractéristiques proches devraient voir leur taux de croissance économique converger vers un taux régulier proche.
L’idée qui prévaut est que par la convergence nominale des économies qu’adviendra progressivement leur convergence réelle. Compte tenu de ces considérations, le Traité de Maastricht subordonne l’adoption de la monnaie européenne au respect de plusieurs critères de convergence nominale qui abaissent les primes de risques en fixant le taux d’inflation, la maîtrise des taux d’intérêts, la bonne gestion des finances publiques et la taux de change dans l’espoir qu’ils engendreraient une convergence réelle entre les pays membres.
L’idée que les pays en voie de développement évoluent rapidement et finissent par arriver à un niveau quasi-égal à celui des pays développés sert à expliquer dans une large mesure l’attractivité de l’Union Européenne pour les Etats « non-membres ». En recevant un soutien financier pour adapter plus facilement leurs structures économiques, les pays nouveaux entrant voient leur situation s’améliorer par rapport au cœur de l’Union, connaissant une croissance plus rapide que les pays développés.
Introduction
Conformément à l’article 2 du Traité de Maastricht, signé par les chefs d’Etat et de gouvernement en février 1992, l’Union Européenne a pour mission :
« par l’établissement d’un marché commun, d’une union économique et monétaire [...] de promouvoir un développement harmonieux, équilibré et durable des activités économiques dans l’ensemble de la Communauté, […] un haut degré de compétitivité et de convergence des performances économiques ».
Initialement, un des objectifs de la création de l’Union économique et monétaire était donc de poursuivre l’intégration par la convergence des économies européennes. Théoriquement, l’hypothèse de la convergence des pays sert à décrire un processus de nature macroéconomique selon laquelle les pays avec des caractéristiques proches devraient voir leur taux de croissance économique converger vers un taux régulier proche. A ce sujet il faut différencier entre la convergence nominale et la convergence réelle : la convergence réelle désigne la convergence des structures de production, des cycles d’affaires et des grandeurs réelles comme la productivité et le taux de change réel alors que la convergence nominale désigne la convergence des grandeurs nominales comme les prix et les agrégats monétaires.[1] L’idée qui prévaut est que par la convergence nominale des économies qu’adviendra progressivement leur convergence réelle. Compte tenu de ces considérations, le Traité de Maastricht subordonne l’adoption de la monnaie européenne au respect de plusieurs critères de convergence nominale qui abaissent les primes de risques en fixant le taux d’inflation, la maîtrise des taux d’intérêts, la bonne gestion des finances publiques et la taux de change dans l’espoir qu’ils engendreraient une convergence réelle entre les pays membres. L’idée que les pays en voie de développement évoluent rapidement et finissent par arriver à un niveau quasi-égal à celui des pays développés sert à expliquer dans une large mesure l’attractivité de l’Union Européenne pour les Etats « non-membres ». En recevant un soutien financier pour adapter plus facilement leurs structures économiques, les pays nouveaux entrant voient leur situation s’améliorer par rapport au cœur de l’Union, connaissant une croissance plus rapide que les pays développés.
Dans cette étude, on se demande jusqu’à quel point l’intégration européenne a permis de réaliser l’ambition de l’Union économique et monétaire d’assurer un développement harmonieux par la convergence européenne. Ci-après, on se concentre au rapprochement des économies nationales pendant les dernières décennies en termes de leur croissance économique. La croissance économique peut s’analyser au regard de plusieurs indicateurs,[2] nous pour cette étude le Produit Intérieur Bruite (PIB) par habitant.
I. Existe-t-elle une convergence économique en Europe ?
A. Le développement significatif
La création de ce qu’est aujourd’hui l’Union Européenne a été inspirée par l’idée qu’il fallait, pour éviter de nouveaux conflits, unifier les pays qui la composent par des processus de coopération, collaboration, cohésion, d’harmonisation dans l’optique de rapprocher tous les pays à différents niveaux ; que ce soit par l’établissement de normes ou l’obligation de respecter certaines conditions ou critères. Robert Schuman dans son discours le 9 mai 1950 avait partagé l’idée que « l’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d’abord une solidarité de fait ». Dès l’écriture du Traité de Rome en 1957 les pays signataires que sont la France, l’Allemagne, l’Italie et le Benelux (composé de la Belgique, du Luxembourg et des Pays-Bas) avaient conscience que les divergences économiques existantes entre ces pays allaient être un obstacle à l’intégration européenne, ainsi l’intégration économique a été conçue afin de permettre le rattrapage des économies en retards ou moins avancées. L’un des objectifs prévus dans le Préambule du Traité de Rome est de renforcer l’unité des économies au sein de la Communauté économique européenne (CEE) « et d’en assurer le développement harmonieux en réduisant l’écart entre les différentes régions et le retard des moins favorisées ». L’intégration économique européenne a été conçue de manière à permettre aux États qui souffraient d’un certain « retard » de se rattraper mais ces différentes phases de rattrapage n’ont pas eu le même rythme ni les mêmes résultats. Afin de répondre à la question de savoir si l’objectif de convergence des croissances économiques au sein de l’Union Européenne a été atteint nous allons nous pencher sur une période s’étendant sur 50 ans, c’est-à-dire depuis la création de la CEE en 1957 jusqu’en 2007/2008 où nous pouvons déplorer le début de la crise économique.
Pour rendre compte de l’existence d’une convergence nous avons choisis la croissance du PIB par habitant des pays de l’Union Européenne comme indicateur. Le processus de convergence s’est révélé avoir été très important jusqu’à la fin du XXème siècle, période où il a doucement commencé à ralentir pour mener à une divergence.
1. Avant 1999
De 1957 à 1990, le processus de convergence reste hétérogène mais sans égal.
Ce graphique présente les variations du Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant en dollars américain constant entre 1960 et 1999 pour les pays membres de l’Union européenne durant cette période. Le PIB par habitant est un indicateur du niveau d’activité économique, c’est le Produit Intérieur Brut d’un pays divisé par sa population en milieu d’année. Entre 1960 et 1973 le processus est à son apogée, le PIB par habitant des pays qui compose l’Union européenne évolue de manière constante selon un point de départ très proche voire identique selon les pays. Le PIB par habitant le moins élevé en 1960 est celui du Portugal et est égal à 360,5$, quant à celui le plus élevé (si l’on ne prend pas en compte le Luxembourg car la croissance de son PIB par habitant est beaucoup plus importante que la moyenne de l’Union européenne ce qui fait qu’il est difficile de rendre compte du phénomène de convergence en s’y référant) il est à 1 354,52$ pour le Danemark. Bien qu’il existe une différence de près de 1 000$ cela reste très proche et continu de l’être jusqu’en 1973. Ainsi, même si la convergence reste plus ou moins hétérogène on assiste à des phases de rattrapage marquées jusqu’en 1973 et d’autres moins homogènes jusqu’en 1999.
Cependant, si on prend l’exemple de l’Irlande, qui ne commence son processus de rattrapage que dans les années 1980, on constate que le pays considéré comme l’un des plus pauvres lors de son adhésion, en 1973, est aujourd’hui l’un des pays les plus riches de l’Union. Selon la Commission européenne dans son rapport sur la cohésion économique et sociale, PIB par habitant de l’Irlande correspondait à 63,6% de la moyenne de l’UE-15 (Allemagne, Belgique, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Danemark, Irlande, Royaume-Uni, Grèce, Espagne, Portugal, Autriche, Finlande et Suède) en 1983, contre 89,9% en 1995. L’Irlande est l’exemple le plus significatif du phénomène de convergence mais si on regarde l’évolution du PIB par habitant du Portugal (adhésion en 1986) on remarque que celui-ci est passé de 55,1% de la moyenne de l’UE-15 en 1983 à 68,4% en 1995 et que l’Espagne (adhésion en 1986) a atteint en 1995 les 76,2%.[3] Ces pays, avec la Grèce, étaient alors considérés, lors de leur adhésion, comme les pays les plus pauvres de l’Union Européenne, ainsi on peut constater que leur rattrapage, plus ou moins conséquents, montre un rapprochement de leur PIB par habitant avec les autres pays de l’Union européenne.
La Banque mondiale quant à elle estime qu’il a existé un bon niveau de convergence, que le processus était bien lancé, jusque dans les années 1980, date à laquelle la « vitesse de convergence entre les régions européennes a fortement diminué » : entre 1978 et 1992 le taux de convergence entre les pays de l’Union européenne n’est plus qu’à 1,3%.[4] Selon Bouvet en 2010[5] des phases alternatives de convergence et divergence prendront place à partir de 1982 ; la première phase de divergence aurait débuté en 1983 et fini en 1986, la deuxième en 1990 et fini en 1992 (date du Traité de Maastricht) et la dernière aurait duré de 1998 à 2000. Ces phases alternatives témoignent d’un ralentissement du phénomène de convergence comme il l’a été constaté depuis le début des années 1980. Pour remédier à ce ralentissement de la convergence au sein de l’Union européenne et favoriser une meilleure cohésion le Conseil européen annonce, en 1988, vouloir instaurer une union économique monétaire (UEM). C’est une étape décisive dans le processus d’intégration économique. Cette union économique passe par la coordination des politiques économiques et fiscales, une politique monétaire commune et une monnaie unique (qu’est l’euro) et tend à favoriser la stabilité économique, la croissance et l’emploi. Tous les États de l’Union européenne y participent, mais certains vont encore plus loin en adoptant l’euro, dans la mesure où ces pays respecteraient les critères de convergence établit par le Traité de Maastricht, qui consacre également l’Union économique et monétaire de l’Union européenne.
La politique monétaire de l’UEM prévoit l’introduction de l’euro à partir de 1999, ce qui est un pas de plus vers l’intégration économique et l’objectif de convergence des économies. Ainsi à partir de 1992, année où les critères de convergence ont été instaurés, on a de nouveau assisté à une harmonisation au sein de l’Union européenne mais une fois l’introduction de l’euro au sein des pays composant la Zone euro, le processus s’est de nouveau ralenti. La mise en place de l’euro avait pour objectif de favoriser les échanges entre pays et de faire converger les économies puisque son introduction était soumise au respect des critères de convergence. Seulement il est « accusé » de n’avoir fait qu’accroitre les divergences.
2. À partir de 1999
Le constat fait par beaucoup d’auteurs est qu’à partir de 2000 le phénomène de convergence s’accélère, la croissance du PIB par habitant s’accélère dans beaucoup des pays de l’Union européenne. Entre 2000 et 2007 les pays de l’Union européenne (ou les pays dont l’adhésion est déjà soit négociée soit prévue) ont vu leur PIB réel par habitant augmenter de façon régulière, pour ne quasiment jamais reculer jusqu’à 2008.[6] Le PIB réel par habitant de l’Allemagne est passé de 27 900€ en 2000 à 31 600€ en 2007, la France a suivi de très près son évolution. Le PIB réel par habitant de l’Irlande est quant à lui passé de 32 500€ à 40 700€ entre 2000 et 2007, ce qui se rapproche beaucoup de l’évolution de la Suède. Enfin, les pays dont l’adhésion a commencé à être négociée à la fin du XIXème siècle ont également vécu une belle évolution de leur PIB réel par habitant ; c’est le cas de l’Estonie où il a presque doublé entre 2000 et 2007 ou de Chypre où il est passé de 20 400€ en 2000 à 24 200€ en 2007.
Malgré une accélération et une augmentation (plus ou moins) constante du niveau de PIB réel par habitant entre 2000 et 2007 au sein des pays de l’Union européenne, il est difficile de constater qu’il existe une tendance claire en matière de convergence. Les pays d’Europe centrale et orientale (PECO : rassemble tous les pays ayant fait partie du bloc soviétique et d’autres pays d’Europe centrale et de l’est, dont une partie a intégré l’Union européenne : la Bulgarie, la République Tchèque, l’Estonie, la Croatie, la Lettonie, la Lituanie, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie, la Slovénie et la Slovaquie) ont toutefois gagné du terrain et ont prit un rythme de croissance plus rapide que les pays avancés ; en 1997 le PIB par habitant des PECO était égal à 44% du niveau européen contre plus de 50% en 2005 et leur taux de croissance est presque deux fois plus élevé que celui de l’Union européenne. Cependant la convergence de ces pays, selon la Commission européenne, pourrait être lente et prendre au moins 35 ans, à l’exception de la Pologne, pour qui, le phénomène de convergence pourrait prendre plus de 50 ans. Bien que ces pays aient prit le pas dans le processus de convergence, les adhésions successives vers l’est se sont révélées être une faiblesse pour l’Union européenne et ont entrainé depuis 30 ans un ralentissement de la dynamique de convergence et une augmentation des inégalités régionales.
L’adhésion au processus d’intégration économique a permis le rétablissement de la cohésion naturelle de ces pays, mise à mal par la planification soviétique jusqu’au début des années 1990. Leur forte croissance, 4,2% par an entre 1994 et 2008[7], est le fruit de l’apparition de la mondialisation dans ces économies. Malgré une forte croissance et une légère tendance à la convergence, les PECO conservent un décalage avec les pays qui composent l’Union européenne depuis ses prémices. Le décalage des PECO avec les pays dits du Nord n’est pas la seule épreuve à laquelle se confronte le processus de convergence à partir de début du XIXème siècle. On observe un ralentissement, voir une disparition de ce phénomène dans les pays du sud, ou périphériques à l’Union européenne qui décrochent vers le bas à partir de 2003[8]: la croissance de certain pays commence à diverger et prend une direction opposée. Ainsi, Mihaly Tamas Borsi et Norbert Metiu[9] ne parviennent pas à mettre en évidence qu’il y a effectivement eu une convergence du revenu réel par tête au sein de l’Union Européenne entre la fin du XXème siècle et 2010. Un certain niveau de convergence semble pourtant avoir fait son apparition à cette période.
3. Analyse de l’évolution de la convergence
Afin de rendre compte s’il existe un phénomène de convergence entre les différents pays qui composent l’Union Européenne, nous allons nous concentrer sur la période allant de 1999 à 2007. En effet cette période semble être plus représentative puisqu’à partir de 1998 les accords d’adhésion avec les PECO commencent à être négociés, ce qui les incitent et les obligent à faire en sorte de respecter certaines conditions et certains critères, dont ceux de convergence, pour se rapprocher des pays de l’Union Européenne en vue d’une future adhésion.
Ce graphique présente le niveau de PIB par habitant des pays de l’Union européenne entre 1999 et 2007 exprimé en dollars américains constant. Le Luxembourg n’apparait pas sur le graphique bien qu’il fasse partie de l’Union européenne depuis 1957 car son niveau de PIB par habitant trop élevé ne permettait pas que son appartenance à un des groupes de pays soit significative dans l’analyse du processus de convergence. À la lecture du graphique, qui représente le PIB par habitant pour les différents pays membres ou candidats à l’Union européenne entre 1999 et 2007, on remarque que 3 groupes de pays se forment distinctement.
Le premier groupe composé des pays dits du Nord regroupe : l’Irlande, le Danemark, la Suède, les Pays-Bas, la Finlande, le Royaume-Uni, l’Autriche, la Belgique, l’Allemagne, la France et l’Italie. Le Luxembourg ayant été retiré volontairement. En 1999 le PIB par habitant des pays allait de 21 945$ à 33 440$ contre 37 716$ à 61 218$ en 2007. Le deuxième groupe est composé des pays du Sud ou périphériques à l’Union européenne : l’Espagne, Chypre, la Grèce, la Slovénie et le Portugal. En 1999 le PIB par habitant de ces pays était compris entre 11 442$ et 15 859$ et entre 22 780$ et 32 709$ en 2007. Le dernier groupe est quant à lui composé des pays dits de l’Est est regroupe la grande majorité des PECO : la République tchèque, l’Estonie, la Slovaquie, la Lettonie, la Hongrie, la Croatie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie et la Bulgarie. Le PIB par habitant de ces pays en 1999, date à laquelle ils étaient seulement en procédure ou processus d’adhésion à l’Union se situe entre 1 583$ et 6293$ et entre 5 783$ et 18 333$ en 2007.
En analysant la situation groupe de pays par groupe de pays, on remarque qu’il existe une convergence plus ou moins marquée entre les pays d’un même groupe :
[...]
[1] « Convergence des économies européennes : vingt ans après », note d’analyse du CAS, n°286, 2012, p. 2 ; cf. Renou / Abdesselam, La convergence européenne: une approche multidimensionnelle, Juin 2010.
[2] Sur ce point : Ralle/Sicsic, PIB et bien être en Europe depuis vingt ans, l’économie francaise : coll. : INSEE Réferences, édition 2015 ; Dauderstädt, L a convergence en crise, avril 2015.
[3] Convergence et politiques régionales en Europe, la lettre CEPII, juillet 1997.
[4] Martin, Can regional polices affect growth and geography in Europe ?; Convergence et politiques régionales en Europe, la lettre CEPII, juillet 1997
[5] Cf. Dauderstädt, La convergence en crise, avril 2015.
[6] Données de l’ Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) et d’ Eurostat.
[7] Données des Instituts statistique nationaux.
[8] Données de l ’Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE).
[9] Borsi et Metiu, The evolution of economic convergence in the European Union ; cf. Dauderstädt, La convergence en crise, avril 2015.
- Citar trabajo
- Enno Mensching (Autor), Audrey Durante (Autor), Laura Fortin (Autor), 2015, L'intégration par la convergence économique entre les pays de l'Union Européenne, Múnich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/383029
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