Une histoire parabolique dans laquelle un individu cherche un objet perdu pendant la nuit sous une lanterne est indicative de l’état actuel des approches interculturelles. Lorsqu’un passant demande au chercheur de l’objet perdu, où il pense avoir perdu l’objet en question plus exactement, ce dernier répond « là-bas, un peu plus loin ». Le passant répond en demandant pourquoi il ne cherche pas là-bas, à quoi le « chercheur » répond, qu’il cherchait ici, puisque la visibilité était meilleure dans la lumière de la lanterne.
Eh bien, le chercheur interculturel est comparable au chercheur de l’objet perdu de cette petite histoire didactique, puisque le premier poursuit sa recherche avant tout dans le domaine du connu et rarement explore de nouveaux horizons inconnus, qui jetteraient une nouvelle lumière sur son objet de recherche.
La question culturelle – est-elle mal posée?
Γνῶθι σεαυτόν - Connais-toi, toi-même!
Dicton de Delphi et Injonction de Socrate
Une histoire parabolique dans laquelle un individu cherche un objet perdu pendant la nuit sous une lanterne est indicative de l’état actuel des approches interculturelles. Lorsqu’un passant demande au chercheur de l’objet perdu, où il pense avoir perdu l’objet en question plus exactement, ce dernier répond: « A quelques pas d’ici! ». Le passant répond en demandant pourquoi il ne cherche pas là-bas, à quoi le « chercheur » répond, qu’il cherchait ici, puisque la visibilité était meilleure dans la lumière de la lanterne.
Eh bien, le chercheur interculturel est comparable au chercheur de l’objet perdu de cette petite histoire parabolique, puisque le premier poursuit sa recherche avant tout dans le domaine du connu et rarement explore de nouveaux horizons inconnus, qui jetteraient une nouvelle lumière sur son objet de recherche. En fait, on peut quantifier et sophistiquer le connu ad infinitum et néanmoins rester dans le domaine des sentiers battus par les pionniers de la recherche culturelle et interculturelle, sans jamais atteindre l’eldorado visé par ces pionniers. Cet eldorado de la recherche interculturelle consisterait dans une maîtrise plus évoluée du culturel dans l’intérêt de l’humanité toute entière lorsque l’ère globale se dessine de plus en plus nettement avec les défis culturels inhérents à cette ère de la mondialisation croissante du premier siècle du troisième millénaire, qui contrairement aux espoirs, semble être caractérisé par la convergence technologique planétaire, parallélisée toutefois par la divergence culturelle globale.
Vu sous cet angle on peut au moins formuler l’hypothèse que la question culturelle et plus spécifiquement celle du management culturel est mal posée dans le sens qu’elle est formulée incomplètement, ce qui mène aussi à des réponses incomplètes, qui ne permettent pas de résoudre l’éventail des questions culturelles dans toutes leurs facettes et à la racine. Donc, le chercheur devrait reformuler la question en tenant compte de cette racine du culturel. Car, si l’on ne perce pas on fond de la matière on tournera toujours en rond en dorant la cage qu’on s’est construite tout en se croyant libre et maître des questions culturelles, sans jamais être capable de trouver la clé qui permettrait l’ouverture de cette cage, toutefois dorée et sophistiquée, mais avec ses limites. Il faut être capable de connaître la cage dudit conditionnement et aussi de le transcender et de se libérer de celui-ci le cas-échéant, quand les solutions dans les limites du connu de la cage ne mènent pas au résultat souhaité. Ce mécanisme d’éjection des orbites culturelles dans lesquelles nous bougeons peut être nécessaire pour prévenir un crash culturel et pour assurer que le navire de l’humanité ne risque pas un naufrage sur les rochers de la non-maîtrisabilité dans les turbulences des vagues culturelles, lorsque les tempêtes prévisibles s’annoncent.
Les traditions des grandes civilisations à travers le temps nous recommandent à juste titre de considérer l’homme dans sa totalité pour le comprendre dans sa totalité et par cela de résoudre ses problèmes dans leur totalité en tenant compte de leurs causalités et axiomatiques plus profondes. Un tour d’horizon de l’espace-temps des cultures et civilisations en suivant à peu près l’évolution du soleil sur son orbite illustre ceci. Loin d’être une analyse de philosophie comparée exacte, il peut servir à sensibiliser l’esprit à un espace plus étendu de la conscience:
1. La civilisation de l’Inde célèbre une supposée vraie connaissance de soi dans le terme « vidya » par opposition à avidya, aussi bien que dans la notion de la « conscience-témoin ».
2. La civilisation chinoise célèbre la « vraie connaissance de soi » dans le dicton de Sun Tzu, selon lequel cette vraie connaissance de soi rendrait l’homme invincible, de même que dans le « wuwei », qui transcende l’activité intellectuelle.
3. La civilisation japonaise nous offre le concept de la conscience « hishiryo », de l’immobilité d'une conscience qui et comparable aux notions indiennes et chinoises.
Les civilisations de l’Asie (voir 1 à 3) semblent considérer le mental comme une composante de l’ensemble de la conscience, qui est transcendée par une dimension plus vaste. Or, ce n’est pas étranger à la civilisation judéo-chrétienne, bien qu’il soit formulé différemment.
4. Le Talmud relativise la question de la connaissance en disant que nous ne voyons pas le monde comme il est, mais comme nous sommes. Il semble prendre en considération le conditionnement qui constituerait un filtre par lequel on perçoit le monde.
5. La Grèce ancienne insiste sur le besoin de connaître soi-même dans le dicton de Delphi « homme connais-toi, toi-même et tu connaitras l’univers et les dieux » et l’injonction de Socrate « gnôthi seautón » ou « connais-toi, toi-même ».
6. La civilisation romaine réitère cette injonction dans le dicton « nosce te ipsum ».
7. Et à l’autre bout du monde, en suivant la trajectoire du soleil, on réitère ce « mantra » dans les programmes de formation des leaders à l’Université de Harvard. Ed Schein, le psychologue de la Harvard University, insiste sur cette « self-awareness » ou connaissance de soi pour le management des interactions interculturelles. Plus près de nous dans le monde anglophone le psychanalyste Britannique R. D. Laing formule l’impact de la question de la connaissance de soi sur les affaires de l’homme dans ces termes: “the range of what we think and do is limited by what we fail to notice, and because we fail to notice that we fail to notice, there is little we can do to change, until we notice how failing to notice shapes our thoughts and deeds.” (Citation de DICM Université de Cambridge 2004)
8. Les « interculturalistes » intègrent la notion de la connaissance de soi dans le cycle de toute formation interculturelle, qui dès lors comporte les phases suivantes:
A. connaissance culturelle de soi-même et par là de l’autre – B. Savoir culturel – C. Compétence culturelle – D. Pratique et feedback de celle-ci comme input dans ce cycle qui devient une spirale de l’évolution culturelle continue, qui libère le cycle
Diversité – créativité – innovation – prospérité pourvu que la diversité soit bien gérée.
9. La physique quantique nous instruit déjà depuis le début du siècle passé de tenir compte des aspects complémentaires de la réalité pour la comprendre de façon plus globale. Je me réfère au principe de la complémentarité, de la dualité onde-particule, découverte par le Danois Niels Bohr dès 1909 pour la description de la matière et de l’énergie, que l’on peut traduire métaphoriquement à d’autres domaines de la connaissance, puisqu’ils n’échappent pas entièrement à la logique de l’énergie et de la matière. Même la division du physique et du psychique, du conscient et du subconscient semblent être des constructions culturelles.
10. Une contextualisation plus étendue du culturel et la compréhension des lois régissant celui-ci sur la base de l’acquis culturel de l’humanité sont l’objectif de cet exposé, ce qui nous mène a une nouvelle approche du culturel, dit le Transculturel ou le Management Transculturel.
En fait, on continue à répéter le mantra de la connaissance de soi, générale aussi bien que culturelle, de façon étourdissante et anesthésiante, sans jamais vraiment aller au bout de l’injonction et en se bornant à regarder l’univers de l’homme par un petit trou, que l’intellect s’est forgé sur la base des limites et de l’aridité de son seul intellect tout en croyant pouvoir réduire la totalité du visible potentiel à ce que cette optique permet de percevoir. Hors, le produit de cette perception des choses est limité par l’optique sur le réel que l’intellect, lui-même une partie de la totalité - qui aussi comporte le cœur et l’esprit - et culturellement conditionnée, permet.
Benedict XVI, l’actuel Pape, a parlé ces jours-ci du « désert de l’intellect », indiquant par là une notion déficitaire de l’homme, ce qui conduit à un relativisme éthique généralisé, qui multiplie les crises culturelles terminant dans une crise de la civilisation. Sa totalité intègre le cœur et la raisonou, dans la terminologie de la Dr. Thérèse Brosse, une structure trinitaire noétique-psycho-somatique intégrée de haut en bas par les lois de la subordination fonctionnelle et de l’intégration structurelle. La sagesse des civilisations, les sciences de la nature et de l’homme ainsi que la position du Pape et celle de la cardiologue contribuent à jeter les bases d’une nouvelle science de la culture et de l’interculturel.
La philosophie et la psychanalyse ont depuis longtemps compris cet état des choses, comme le petit tour d’horizon de la connaissance de soi de l’homme indique, mais elles n’ont pas pu trouver une issue pratique du labyrinthe de l’intellect avec sa logique inhérente de conflit et de dialectique. Enfin, on a perçu le problème, on a su mener le cheval à l’eau sans toutefois être capable de le faire boire.
Néanmoins, sous l’angle de la compréhension du principe de la complémentarité cité ci-dessus, qui dit que le détecteur de particules perçoit la nature comme particules, pendant que le détecter d’ondes lit la nature comme ondes, on peut dire que c’est donc l’instrument de l’observation qui détermine l’observé. Analoguement on pourrait argumenter que l’observateur détermine l’observé. Ceci nous ramène en fait au sage J. Krishnamurti qui dit que l’observateur est l’observé. Dans cet effet de la conscience de l’observateur pourrait consister un effet culturel quantique métaphorique dans le sens que la conscience codétermine la réalité culturelle observée. Ceci ramène toute la question culturelle à la conscience créatrice et introduit une nouvelle responsabilisation et éthique dans l’interculturel.
Les diverses générations de la recherche interculturelle culminent apparemment dans cette perception quantique du culturel, dans une conscience culturelle quantique métaphorique, bien-entendu, et ceci avec un délai d’un siècle par rapport à l’avènement du changement de paradigme du déterminisme newtonien à l’indéterminisme et aux notions de complémentarité et d’incertitude (introduites par N. Bohr et W. Heisenberg respectivement) dans la compréhension de la nature sous-atomique. Voilà, ci-après, un modèle des générations successives de la recherche interculturelle, qui renvoie le ballon pour la compréhension de soi et de la vie de plus en plus de l’extérieur, d’une compréhension mécanistique du culturel, vers l’intérieur de la conscience du chercheur et manager interculturel, qui par cela acquière, pour ainsi dire, un statut transculturel. Cela introduit un continuum comprenant la conscience du sujet et de l’objet avec la déterminante créatrice du positionnement du sujet à l’intérieur de la conscience. Ceci m’a amené à modeler la structure psychologique du manager global en tenant compte de de cette logique, au moins comme une hypothèse de travail et dans le but d’une compréhension et contextualisation plus complète, qui était et continue à être notre quête.
Bref, j’ai créé un Profiler ou modèle de management transculturel intégrant trois niveaux principaux :
1. Le domaine de l’interculturel (le connu)
2. L’évolution de l’interculturel vers le transculturel
3. Le transculturel proprement dit (le nouveau)
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- D.E.A./UNIV. PARIS I Gebhard Deissler (Autor), 2011, La question culturelle - est-elle mal posée?, Múnich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/179818
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