´Dans une échelle d´évaluation les lecteurs occidentaux considèrent la littérature japonaise souvent comme peu attirante ou même ennuyante. Si on cherche à
comprendre ce fait-là il faut jeter un regard intensif sur le style des oeuvres littéraires
japonaises en comparaison avec celles de l´Occident. La part de l´ombre joue un rôle
très important dans le monde littéraire japonais. Plus qu´une action de plus en plus
progressive l´écrivain japonais se sert des implicites de tous niveaux pour créer un
monde esthétique dans laquelle on s´immerge en lisant.
L´art japonaise est pleine d´images et d´allusions qu´il faut déchiffrer pour que l´on
puisse vraiment l´apprécier. Il faut faire des efforts pour comprendre la signification
invisible et éloignée de l´apparence imminente.
Au Japon de l´ère Edo naquit un style d´art populaire du nom d´Ukiyo-e. Il s´agit des
images bonnes marchées montrant des scènes de la vie quotidienne qu´on appelait le
monde flottant. Ce terme émergea d´un jeu de mots ironique sur le terme bouddhique
pour le monde matériel, le « monde attristant ». D´après Le Petit Robert l´adjectif
flottant est utilisé pour désigner quelque chose qui n´est pas fixe, qui ne s´applique, ne
s´arrête à rien de précis. Comme contraires sont cités « assuré », « fixe », « précis »,
« résolu », « sûr ».
Dans la littérature japonaise s´est développé un style d´écriture qu´on appelle L´écriture
flottante. D´après Donald Keene, le premier à plaider qu´on se serve de la suggestion
comme principe esthétique, c´était Kenkô. Celui-ci n´était pas le créateur de ces
préférences mais Kenkô était le premier à en faire un principe explicite. Il niait l´idéal de
l´Occident visant un point culminant tout en favorisant l´idéal japonais se concentrant
plutôt sur les débuts suggérant ce qui va arriver aussi bien que les fins récapitulant ce
qui s´est passé. C´est ainsi que l´imagination se libère et surmonte les faits en tant que
tels jusqu´à un point où elle touche les limites de la capacité du lecteur.
CONTENU
I INTRODUCTION : L´ECRITURE FLOTTANTE – CARACTERISTIQUE DE LA LITT ERAT URE JAPONAISE.
II PARTIE PRINCIPALE
1. L´ombre
a) La perception occidentale
b) La perception japonaise
c) Conclusion
2. Tanizaki Jun´ichirô
a) Sa vie et son oeuvre
b) Motifs et thèmes principaux
c) Son style
d) Le Journal d´un Vieux Fou
e) L´ombre chez Tanizaki
3. L´écriture flottante dans Le Journal d´un Vieux Fou.
a) Niveau de l´Histoire
b) Niveau du Discours
c) Niveau de la Structure .
d) Références biographiques
e) Où l´idée tanizakien de l´ombre se montre dans le niveau textuel
III CONCLUSION
I INTRODUCTION : L´ ECRITURE FLOTTANTE – CARACTERISTIQUE DE LA LITTERATURE JAPONAISE
Dans une échelle d´évaluation les lecteurs occidentaux considèrent la littérature japonaise souvent comme peu attirante ou même ennuyante. Si on cherche à comprendre ce fait-là il faut jeter un regard intensif sur le style des œuvres littéraires japonaises en comparaison avec celles de l´Occident. La part de l´ombre joue un rôle très important dans le monde littéraire japonais. Plus qu´une action de plus en plus progressive l´écrivain japonais se sert des implicites de tous niveaux pour créer un monde esthétique dans laquelle on s´immerge en lisant.
L´art japonaise est pleine d´images et d´allusions qu´il faut déchiffrer pour que l´on puisse vraiment l´apprécier. Il faut faire des efforts pour comprendre la signification invisible et éloignée de l´apparence imminente.
Au Japon de l´ère Edo naquit un style d´art populaire du nom d´ Ukiyo-e. Il s´agit des images bonnes marchées montrant des scènes de la vie quotidienne qu´on appelait le monde flottant. Ce terme émergea d´un jeu de mots ironique sur le terme bouddhique pour le monde matériel, le (( monde attristant >>. D´après Le Petit Robert1 l´adjectif flottant est utilisé pour désigner quelque chose qui n´est pas fixe, qui ne s´applique, ne s´arrête à rien de précis. Comme contraires sont cités (( assuré >>, (( fixe >>, (( précis >>, (( résolu >>, (( sûr >>.
Dans la littérature japonaise s´est développé un style d´écriture qu´on appelle L´écriture flottante. D´après Donald Keene2, le premier à plaider qu´on se serve de la suggestion comme principe esthétique, c´était Kenkô. Celui-ci n´était pas le créateur de ces préférences mais Kenkô était le premier à en faire un principe explicite. Il niait l´idéal de l´Occident visant un point culminant tout en favorisant l´idéal japonais se concentrant plutôt sur les débuts suggérant ce qui va arriver aussi bien que les fins récapitulant ce qui s´est passé. C´est ainsi que l´imagination se libère et surmonte les faits en tant que tels jusqu´à un point où elle touche les limites de la capacité du lecteur.
II PARTIE PRINCIPALE
1. L´ombre
L´ombre est un phénomène ambigu qui a des effets très différents sur l´homme. C´est par exemple impossible d´enfoncer un clou dans un mur avec l´ombre d´un marteau tandis que c´est l´ombre même d´une ombrelle qui fait refroidir la place à la plage. Et puis, si on se met entre un mur et une lampe tout en dirigeant l´index sur la tête c´est sa silhouette qui touche le profil de la tête avant le doigt réel y arrive.
a) La perception occidentale
Une des définitions du mot « ombre >> données par Le Petit Robert3 est la suivante :
<< Zone sombre créée par un corps opaque qui intercepte les rayons d´une source lumineuse ; obscurité, absence de lumière (surtout celle du soleil) dans un telle zone. >>
À part cela on y oppose l´ombre à la clarté, l´éclairage, la lumière et n´oublie pas de remarquer que le mot « ombre >> est souvent utilisé dans un contexte négatif ou qu´on ressent des connotations négatives si l´on entend. C´est tout d´abord le cas si on regarde des locutions comme
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Aussi trouve-t-on une référence au mystère et au secret.
En ce qui concerne la relation entre l´Occidental progressif et l´ombre, on peut constater que les Occidentaux firent toujours des efforts d´améliorer leur destin. De la chandelle ils passèrent à la lumière au pétrole, de la lumière au pétrole à celle au gaz, de là à la lumière électrique. Jamais cessèrent-ils à chercher une lumière encore un peu plus claire, à supprimer le moindre ombre. Pour l´Occident l´ombre appartient souvent au passé. Dans les années Soixante aux Etats-Unis l´ombre était omniprésent dans la menace imminente d´une guerre atomique aussi bien que dans une mort plus lente par la conformité, ce qui s´exprimait par exemple dans les œuvres sombres des poètes qu´on appelait « Beatnicks >>. Le destin de l´homme du XXe siècle était de vivre avec la mort à partir de l´adolescence jusqu´à la vieillesse.
En Europe, la lumière et l´ombre sont des antagonistes. Il s´agit même d´une sort d´inimité entre l´obscurité et la lumière. Le Siècle des Lumières fit disparaître l´ancienne Europe et les réverbères se sont dressées pour combattre les sombres régions sauvages qu´on croyait être le domicile du Mal. Les lumières changea complètement la relation entre l´homme et l´ombre. En plus, en Occident, l´ombre est souvent le synonyme du danger, si on parle du « royaume des ombres >> c´est la mort. Les côtés à l´ombre sont les mauvaises ou maudites qualités de quelqu´un, et s´il mène une existence dans l´ombre, il n´y a pas de joie. Ce qu´on apprend très tôt dans la vie, c´est de parler d´une manière claire en nommant les choses au lieu d´essayer de parler sur quelque chose sans le nommer.
Il y a certainement beaucoup d´explications pour la question d´où viennent toutes ces images négatives de l´ombre et de l´obscurité. Une d´elles c´est qu´une lueur extérieure pourrait chercher de cacher une obscurité du cœur.
b) La perception japonaise
Au Japon, le « royaume des signes >>, existent deux homonymes du mot kage (« ombre >>). Les deux ont pour signifié dans le sens saussurien l´ombre. D´après le « Gendai Shin Kokugo >> 4 l´un des deux signes fait référence à la zone sombre qui se montre près d´un objet qui est touché par un rayon de lumière, l´autre peut être quelque chose de sombre, mais aussi la lumière du soleil, de la lune ou d´un feu, aussi bien qu´une réflexion d´un objet ou d´un homme soit dans un miroir, soit dans l´eau. Déjà ces définitions montrent qu´au Japon il n´y a pas seulement des associations négatives et sombres par rapport au terme japonais correspondant au mot français « ombre >>. Cependant, ce ne sont pas seulement des personnes d´origine japonaise qui savent apprécier ces deux côtés de l´ombre.
[...]
1 Josette Rey-Debove et Alain Rey: Le Nouveau Petit Robert. Paris : Dictionnaires de Robert 1996. p. 937.
2 Donald Keene: The Pleasures of Japanese Literature. New York: Columbia University Press 1988. p. 7 ff.
3 Josette Rey-Debove et Alain Rey: Le Nouveau Petit Robert. Paris : Dictionnaires de Robert 1996. p. 1530.
4 Gendai Shin Kokuko, in: Canon Wordtank IDF-3000.
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