Dans cette œuvre scientifique, l’objectif général est celui de comprendre et d’appréhender les réalités de la représentation des jeunes de la ville de Matadi par rapport à leurs participations aux élections de 2018.
De nos jours, de plus en plus, on fustige le fait que les jeunes ne s’intéressent pas du tout à la politique. Pourtant, cette frange de la population, au vu de plusieurs statistiques, demeure majoritaire dans le tableau démographique du pays. Cette posture prédispose la jeunesse de la République Démocratique du Congo à se hisser en statut de l’un des acteurs majeurs de la scène politique.
Les élections du 30 décembre 2018 n’ont pas été marquées par des progrès significatifs pour les jeunes congolais en général, et ceux de la ville portuaire de Matadi, en particulier. En effet, dans la ville de Matadi, comme partout ailleurs en R.D.C., le réel rôle que joue la jeunesse dans la politique, tout comme la préparation des jeunes dans le leadership et la formation politique, sont des sujets qui devraient préoccuper plus d’un. Il est anormale qu’au lieu d’engager et de former les jeunes, les hommes politiques les utilisent comme des manifestants manipulables et des caisses de résonnance pour répondre ou s’attaquer à des adversaires politiques, ou tout simplement comme troupeaux d’électeurs. Est-ce vraiment à cela que devrait s’arrêter l’engagement politique des jeunes ?
L’engagement et la participation de la jeunesse congolaise se résument de nos jours à deux choses : soit on est militant d’un mouvement citoyen, et très peu comprennent les limites entre mouvement citoyen apolitique et mouvement politique ; soit on est membre d’une ligue des jeunes d’un parti politique. Dans ce deuxième cas, la plupart des gens n’y sont que pour des postes politiques.
A notre avis, les grands défis d’une société, comme celle de la République Démocratique du Congo, sont entre autres le développement socio-économique, la paix et la stabilité, les réformes institutionnelles ainsi que la restauration de l’autorité de l’Etat. Tout cela se règle et se mesure dans la durée, sur le long terme. Ce sont des projets d’avenir et de société qui doivent être entamés dès aujourd’hui, poursuivis demain et mis en œuvre après-demain. Il est donc primordial que la jeunesse y approprie demain, et cela à travers un réel engagement politique.
DEDICACE
A mon père NGOMA KINTAUDI NOWA Sammy A ma mère NKADULU NKUELO Yvonne,Pour d'énormes efforts, sacrifices et amour inégalables ayant doté un sens a mon etre par leur éducation de première nécessité et qui rend ce jour inoubliable.
REMERCIEMENTS
Au terme de notre cycle de Graduat en Sciences Politiques et Administratives, a la faculté des Sciences Sociales, Politiques et Administratives de l'Université Kongo, nous voulons nous acquitter d'un devoir sacro-saint, celui de remercier tous ceux qui, de près ou de loin, d'une manière ou d'une autre, nous ont été d'un grand appui pour la réalisation de ce travail.
De prime abord, nos remerciements vont tout droit a notre directeur, le professeur Tungisa Kapela Danny, qui, en dépit de ses multiples occupations, a accepté de nous guider dans la rédaction et la réalisation de ce travail. Nous pensons également a notre co-directeur, le Chef de Travaux Bembo Dilusiela Faria, pour son encadrement et le nettoyage de ce travail.
Nous exprimons notre gratitude a l'ensemble des Professeurs, Chefs de travaux et Assistants de la faculté qui, tous, avez guidé et nourri, chacun a sa manière et dans son domaine respectif, nos pas et connaissances, sanctionnés durant ce parcours de trois années, aujourd'hui, par le présent travail de fin de cycle. Nous vous serons infiniment reconnaissant.
Nous tenons a exprimer toute notre reconnaissance a nos frères et sreurs : Kintaudi Valérie ; Kintaudi Yannick ; Ambongo Istèle ; Kintaudi Arnold ; Ambongo Laudry ; Ambongo Merveille ; Ambongo Synthiche ; Kintaudi Phoebe ; Kintaudi Daniel ; Kintaudi Daniela, Kintaudi Fortune, Kiangebeni mawete Jeta et a ma fille Kintaudi Ngoma Donciel, pour le meme sang qui nous unit. Qu'ils trouvent a travers ces lignes l'expression de notre profonde gratitude pour l'amour et l'affection qui nous caractérisent.
Que nos condisciples de la promotion : Bangani Malula Boaz ; Dimputu Mayamona Grace ; Iloko Ndombe Benedicte ; Ilunga Nyembo Marcy ; Kiakanda Ndongala Gloire ; Lumbi Vinu Judith ; Lumbu Muyongwa Bienvenue ; Munde Kiuka Abigael ; Ngoy Muanakasongo Reagan ; Nkedi Makani Jovine ; Ntoya Kizinga Davinelle ; Semua Badika Semy ; Tuba Mavuela Metabelle ; Vanadiaku Kikobia Aimegrace, trouvent ici l'expression de notre profond attachement pour les moments de joie et de peine endurés durant les trois années du cycle de graduat.
Que les membres de la famille Sobibord trouvent dans ce travail l'expression de notre gratitude. Nous pensons notamment a : Matondo Merveille ; Djedje Daniel ; Mbodo Manassé ; Mata Guylit; Matondo Dieu-Merci et Mengi Hussein.
A tous, amis et connaissances, dont les noms ne sont pas repris ici, qu'ils soient rassurés de notre profonde reconnaissance.
INTRODUCTION GENERALE
i. ETAT DE LA QUESTION
Nous nous sommes inspiré ici d'une réflexion scientifique qui stipule que « il n'existe pas des connaissances ex-nihilo », qui veut dire qu'il n'existe pas d'activités intellectuelles visant a savoir la compétence de quelque chose tiré du néant. L'honneteté scientifique nous pousse a avouer que nous ne sommes pas le premier a pouvoir nous intéresser a cette question délicate qui est les élections et la gouvernance en République Démocratique du Congo. Dans nos lectures, certaines littératures nous ont plus intéressés pour l'élaboration de ce travail. Citons parmi elles: Elie Phambu Ngoma-Binda1 dans « la participation politique : éthique civique et politique pour une culture de paix, de démocratie et bonne gouvernance ».
L'auteur est arrivé a conclure que, pour que le peuple congolais réussisse a organiser des bonnes élections, il doit intérioriser, mettre en pratique les exigences du civisme car le comportement civique de chacun des citoyens, gouvernés et gouvernants, est le moteur du développement des nations, et qui dit développement, dit une bonne organisation des élections.
Cet auteur a mis l'accent sur la pratique du civisme pour une bonne organisation des élections qui constitue la divergence ; alors que la convergence résulte dans le fait de la volonté de la population de participer activement dans la gestion de la République Démocratique du Congo.
La jeunesse est un élément hyper important pour développer un Etat ou une société. Pour ce faire, les dirigeants politiques devraient entretenir cette une génération glorieuse, remplie d'ambition et de créativité, mais affaiblie par une puissance qui l'empeche de s'épanouir sur le plan intellectuel et spirituel. Cette puissance que nous l'appelons la « corruption », agit dans tous les domaines de la vie nationale.
Les jeunes ne sont plus considérés et reconnus ; et voire meme que les choix qu'ils portent lors des élections ne sont parfois pas respectés. Alors que dans leur entendement, les jeunes se mobilisent pendant la période électorale pour élire un guide et/ou un représentant (Président de la république, député, etc.) qui apporterait son expertise et ses connaissances pour le développement national. En d'autres termes, ce représentant élu devrait d'abord se préoccuper de l'intéret général en satisfaisant les besoins collectifs ressentis par le peuple.
A cet effet, nous ne pouvons en aucun cas prétendre que notre travail soit l'unique ou le premier a parler de la participation politique des jeunes sur les processus des élections. Beaucoup d'autres chercheurs nous ont précédés dans ce thème.
La jeune génération explose dans le monde et particulièrement en Afrique, un tiers de la population est âgé de 18 a 35 ans. De meme, les jeunes ont tendance a se désengager du processus démocratique. Les jeunes votent moins fréquemment, se portent moins souvent candidats et restent sous-représentés dans les fonctions de gestion électorale. Les organes de gestion des élections(OGE) jouent un role crucial dans la promotion de la participation des jeunes aux processus électoraux. Les OGE doivent élaborer des stratégies créatives pour s'attacher l'inclusion et l'engagement des jeunes. Les expériences d'OGE déja engagées dans cet agenda doivent etre communiquées a la communauté des praticiens. Pour les OGE non encore pleinement engagées, les présentes expériences réussies peuvent représenter une importante source d'inspiration pour les initiatives adaptées a leur contexte historique2.
Les élections constituent la caractéristique principale de la démocratie représentative; elles permettent au peuple de régulièrement choisir leurs dirigeants et leurs programmes politiques.
Elles n'en sont pas moins des processus compétitifs pouvant provoquer des conflits qui, s'ils ne sont pas gérés de manière constructive, peuvent potentiellement déstabiliser les États et les sociétés.
En effet, dans ce travail, nous chercherons a analyser la manière dont les jeunes de la ville de Matadi ont participé politiquement sur les processus des élections de 30 décembre 2018, tout en chassant leur motivation et aussi leur attente par rapport au choix auquel ils ont porté.
2. PROBLEMATIQUE
De nos jours, de plus en plus, on fustige le fait que les jeunes ne s'intéressent pas du tout a la politique. Pourtant, cette frange de la population, au vu de plusieurs statistiques, demeure majoritaire dans le tableau démographique du pays. Cette posture prédispose la jeunesse de la République Démocratique du Congo a se hisser en statut de l'un des acteurs majeurs de la scène politique.
Les élections du 30 décembre 2018 n'ont pas été marquées par des progrès significatifs pour les jeunes congolais en général, et ceux de la ville portuaire de Matadi, en particulier.
En effet, dans la ville de Matadi, comme partout ailleurs en R.D.C., le réel role que joue la jeunesse dans la politique, tout comme la préparation des jeunes dans le leadership et la formation politique, sont des sujets qui devraient préoccuper plus d'un. Il est anormale qu'au lieu d'engager et de former les jeunes, les hommes politiques les utilisent comme des manifestants manipulables et des caisses de résonnance pour répondre ou s'attaquer a des adversaires politiques, ou tout simplement comme troupeaux d'électeurs. Est-ce vraiment a cela que devrait s'arreter l'engagement politique des jeunes ?
L'engagement et la participation de la jeunesse congolaise se résument de nos jours a deux choses : soit on est militant d'un mouvement citoyen, et très peu comprennent les limites entre mouvement citoyen apolitique et mouvement politique ; soit on est membre d'une ligue des jeunes d'un parti politique. Dans ce deuxième cas, la plupart des gens n'y sont que pour des postes politiques.
A notre avis, les grands défis d'une société, comme celle de la République Démocratique du Congo, sont entre autres le développement socio-économique, la paix et la stabilité, les réformes institutionnelles ainsi que la restauration de l'autorité de l'Etat. Tout cela se règle et se mesure dans la durée, sur le long terme. Ce sont des projets d'avenir et de société qui doivent etre entamés dès aujourd'hui, poursuivis demain et mis en reuvre après-demain. Il est donc primordial que la jeunesse y approprie demain, et cela a travers un réel engagement politique.
Mais la triste réalité congolaise c'est que ces jeunes non formés politiquement se trouveront un jour aux commandes sans aucune formation. Ils répèteront les memes erreurs que leurs prédécesseurs, et ce cycle vicieux n'en finira jamais.
Dans les démocraties matures, les politiques forment la jeunesse en la préparant a la pratique démocratique, aux débats et a la gestion de la chose publique. Les organisations politiques de la jeunesse sont les tremplins pour le recrutement soit d'un personnel politique professionnel (assistant parlementaire, cabinet ministériel ou entreprise publique), soit d'un personnel stricto sensu qui va aux élections. La jeunesse congolaise doit dès maintenant se lever et prendre les devants, car l'enseignement commence maintenant. Les jeunes devraient dire non a n'etre que des outils des politiciens, sans jamais etre préparés a etre des leaders a leur tour. « Ne demande pas a ton pays ce qu'il peut faire pour toi, mais demande- toi plutot ce que tu peux faire pour ton pays ». Cette déclaration de l'ex président américain Kennedy, devra servir de le^on a la jeunesse, qui doit s'assumer.
Au regard de ce qui précède, nous nous soumettons aux questionnements ci- après :
- Quelle fut la proportion de la participation politique des jeunes de Matadi aux élections de 2018 ?
- Quel fut le niveau d'engagement des jeunes de Matadi a ces élections ?
- Quelles furent les dividendes politiques tirés par la jeunesse de la ville de Matadi dans ces élections ?
C'est autour de ces questions que trouvera notre réflexion, lesquelles questions nous obligent a formuler nos hypothèses que nous aurons soit confirmer, soit infirmer, soit encore nuancer ou compléter tout au long de cette étude.
3. HYPOTHESE
Au regard des questions posées a la problématique, nos hypothèses vont du postulat selon lequel la jeunesse de la ville de Matadi n'avait pas massivement participé aux élections de 2018. Le manque d'intéret a ces scrutins serait justifié par le fait que les jeunes de Matadi n'avaient pas cru a la sincérité de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), voyant dans cette structure des calculs politiciens visant a faire gagner les candidats du régime Kabila.
En plus de cela, beaucoup d'électeurs de la ville de Matadi n'auraient pas retrouvé leurs noms sur les listes affichées, ce qui éliminerait sans nul doute le nombre de participants, notamment de jeunes. Pire encore, le jour meme du vote, on assiste dans les communes de Mvuadu et Kikanda a des tirs a balles réelles des policiers qui exprimaient leur mécontentement par rapport a l'omission de leurs noms des fichiers. Cette réalité serait également l'une des causes de la faille participation des jeunes aux élections de 2018.
Quant au niveau d'engagement, force est de faire savoir que, la moindre participation des jeunes a ces élections a cause des raisons susmentionnées, aurait en des répercutions sur l'engagement des jeunes de Matadi qui se disaient etre dé^us par la mauvaise organisation des élections.
Enfin, par rapport a la troisième question, nos enquetes ont démontré qu'une minorité de jeunes aurait tiré les dividendes politiques par le fait qu'ils ont été embauchés a la CENI, soit qu'ils ont été témoins des candidats et donc rémunérés par ces derniers afin de les motivés. Mais le constat général serait que la majorité des jeunes de Matadi.
4. OBJECTIF DE L'ETUDE
4.1. GENERAL
Dans cette reuvre scientifique, l'objectif général est celui de comprendre et d'appréhender les réalités de la représentation des jeunes de la ville de Matadi par rapport a leurs participations aux élections de 2018.
4.2. SPECIFIQUE
- Identifier les motivations des jeunes a la participation des élections de 20i8 ;
- Relever les attentes et les craintes des jeunes de Matadi par rapport aux élections de 20i8 ;
- Analyser les niveaux de satisfaction des jeunes de Matadi par rapport a leur participation aux élections de 20i8 : quant au déroulement et a la publication des résultats de ces élections ;
- Selon leur niveau d'instruction et de leur appartenance politique, les jeunes s'exprimeraient différemment par rapport a leur participation aux élections.
5. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le choix de notre sujet n'est pas aléatoire, il part de l'idée selon laquelle tout Etat dans le monde se focalise. Pour un avenir prospectif dans son organisation et bonne gouvernance sur une jeunesse efficiente, travailleuse et consciente, qui, interviendrait a titre principal et de manière directe dans la gestion de la res publica.
C'est pourquoi, nous voulons comprendre dans ce travail, les motivations mais aussi les attentes de la jeunesse de Matadi, laquelle jeunesse représente un avenir prospectif dans l'organisation du pays, sur la responsabilité du choix portée a un guide ou un autre représentant, dans le but de satisfaire les besoins collectifs ressentis par le peuple (les jeunes).
Ainsi donc, tout au long de nos investigations nous avons relevé trois intérets, a savoir :
- L'intéret général repose sur le fait que la jeunesse Congolaise doit contribuer, d'une manière ou d'une autre, au développement du Congo Kinshasa, dans le souci d'accomplir sa mission première, celle de porter un bon choix (Président, Députés, etc.) pendant le moment des élections, et aussi s'abstenir a toute sorte de corruption de la part de certains candidats machiavéliques.
- L'intéret particulier que nous attachons a notre travail réside dans notre ambition de devenir un Haut-cadre et responsable d'un service public ou encore une autorité du pays appelée a asseoir une meilleure gestion qui permettra aux jeunes et a la population toute entière d'hériter d'une gestion efficace. C'est a nous, politologues, que revient la responsabilité de contribuer tant soit peu a l'émergence de ce pays.
- L'intéret scientifique réside dans le fait que ce travail constitue un document de référence pour les générations futures qui souhaiteraient aborder la question ayant trait a la participation des jeunes aux élections organisées en RD Congo, d'avoir les données de premier plan qu'elles pourront enrichir ou compléter.
6. METHODES ET TECHNIQUES UTILISES
La méthode peut etre définie comme étant l'ensemble des démarches raisonnées, poursuivies pour parvenir a un but, démarche organisée rationnellement pour aboutir a un résultat. Madeleine GRAWITZ rajoute que, la méthode est un moyen de parvenir a un aspect de la vérité, de répondre plus particulièrement a la question « comment » liée au problème de lexplication.3
Toujours sur ce meme fil d'idée, YEMBI KUSA ponctue qu'une méthode peut etre considérée comme un procédé d'analyse et d'explication d'un phénomène donné.4
Pour notre étude, nous faisons usage de la méthode analytique et la méthode d'enquete. Elles nous permettront d'analyser et de collectionner les données mis en exergue a travers cette étude.
Cependant, dans l'élaboration de ce travail, nous avons par ailleurs fait recours a la technique documentaire qui nous a permis de consulter des livres, articles et autres documents ayant, de près ou loin, d'une manière ou d'une autre, des affinités avec le sujet sous examen.
7. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE
Le présent travail est délimité dans le temps et dans l'espace. Sur le plan spatial, notre étude a pour champ d'investigation la ville de Matadi.
Quant au temps, nous prendrons l'année 20i8, période au cours de laquelle on assiste a l'organisation de la Troisième élection de la troisième République.
8. DIVISION DU TRAVAIL
Ce travail est divisé en trois chapitres, hormis, bien évidemment, l'introduction et la conclusion. Le premier chapitre est consacré aux considérations générales et théoriques ; le deuxième se focalise a la présentation du champ d'investigation ; et le troisième s'est appesanti sur la présentation, la discussion et l'interprétation des résultats.
CHAPITRE PREMIER : CONSIDERATION GENERALE ET THEORIQUE
Tout au long de ce chapitre, nous allons nous efforcer d'aider nos lecteurs en définissant les différents concepts fondamentaux sur lesquels repose notre étude, afin de leur permettre de comprendre la direction que nous voulons prendre.
1.1. ELUCIDATION DES CONCEPTS FONDAMENTAUX
Dans cette section, nous allons définir les concepts suivants : Jeune, politique, élection.
1.1.1. JEUNESSE
La jeunesse est une phase au commencement de la vie d'un etre ou de son développement ; c'est ce qui n'est guère avancé en âge, en parlant des humains, des animaux ou des végétaux. C'est ce qui possède des caractéristiques de la jeunesse. Qui a encore quelque chose de l'ardeur, de la vivacité et de l'agrément de la jeunesse.
Depuis longtemps, la jeunesse est considérée comme un vecteur de changement social que l'on se place du coté des garants de l'ordre public, qui s'en inquiète ou du coté des progressistes ou des révolutionnaires, qui s'en réjouissent. Pour interroger la notion de jeunesse, il faut d'abord s'interroger sur sa définition ou son indéfinition, c'est-a-dire, prendre en compte ce qui précise la notion de jeunesse, mais aussi ce qui la rend floue.
Bourdieu définit la jeunesse comme un enjeu de lutte de pouvoir. Selon lui, les divisions entre les âges sont arbitraires. La frontière entre jeunesse et vieillesse est dans toutes les sociétés un enjeu de lutte. C'est, selon P. Bourdieu, par un abus de langage formidable que l'on peut établir un rapport entre des univers sociaux qui n'ont pratiquement rien de commun.
En fait, il y a bien une réalité sociale de la jeunesse comme âge de la vie, c'est-a-dire comme un passage plutot que comme un état, un passage entre deux âges, entre l'enfance et l'âge adulte.
Ce passage ne correspond pas bien sur qu'au simple franchissement de seuils démographiques, il a une signification sociologique, celle d'etre une phase préparatoire a l'exercice des roles adultes : c'est une définition tout a fait classique de la jeunesse, répondant a une définition tout aussi classique de l'âge adulte comme une phase de la vie définie par l'occupation de statuts et de roles sociaux, familiaux et professionnels essentiellement : avoir un travail, fonder une famille. Il faut dire un mot a ce sujet car certains sociologues contestent cette définition en prétendant que cette représentation classique du cycle de vie n'a plus aucune consistance sociale, a la fois parce que les jeunes n'aspireraient plus a occuper ces roles adultes et parce que ces roles adultes eux-memes se seraient en quelque sorte dissous. C'est l'argument souvent avancé de la montée d'une précarité généralisée et d'un éclatement du modèle familial.
I.i.i.i. DIFFERENTES TRANCHES D'AGES DE LA JEUNESSE
Nous distinguons, dans ce travail deux catégories de tranches d'âges de jeunes, a savoir :
- jeune comme mineur, c'est-a-dire de 0 a i7 ans ;
- jeune comme majeur (jeunes adultes), c'est-a-dire de i8 a 35 ans.
I.i.i.i.i. Jeune Comme Mineur
I.i.i.i.i.i. L'enjeu développemental retenu comme le plus important dans le cas des enfants 0-5 ans
Sans nier l'importance devant etre rattachée a l'ensemble des champs de développement des tout-petits, le cadre conceptuel élaboré dans le cas des enfants 0-5 ans considère que l'enjeu développemental le plus important, a cette période spécifique de l'existence, réside dans la capacité de ces derniers a développer un lien d'attachement sécurisant. Dans cet esprit, assurer un projet de vie optimal a l'intention d'un tout-petit réfère a la nécessité de voir ce dernier résider dans un milieu de vie stable et permanent et a l'intérieur duquel il aura développé un lien d'attachement sécurisant avec a tout le moins une personne adulte significative, apte a assurer sa sécurité et son bon développement.5
I.1.1.1.1.2. L'enjeu développemental retenu comme le plus important dans le cas des enfants de 6 a 11 ans
Dans cette phase, le cadre conceptuel élaboré dans le cas des enfants appartenant a cette catégorie d'âge considère que l'enjeu développemental le plus important, a cette période spécifique de l'existence, réside dans leur capacité a se socialiser.
Dans cet esprit, assurer un projet de vie optimal a l'égard d'un enfant de 6 a 11 ans réfère a la nécessité de satisfaire les conditions identifiées ci-après : l'enfant appartenant a ce groupe d'âge réside dans un milieu de vie stable et permanent, tout en maintenant des liens affectifs significatifs avec les personnes en faisant partie; il s'est bien intégré a l'école en plus d'y vivre des succès; il s'est fait des ami(e)s; il éprouve du plaisir lors de jeux ou d'activités destinés a lui faire réaliser des apprentissages, de meme qu'a découvrir ses compétences.6
I.1.1.1.13. L'enjeu développemental retenu comme le plus important dans
le cas des jeunes de 12 a 17 ans
Sans également nier l'importance a rattacher a l'ensemble des champs de développement des adolescent(e)s, le cadre conceptuel élaboré dans le cas des 12 a 17 ans considère que l'enjeu développemental le plus important, dans le cas des jeunes appartenant a cette tranche d'âge, réside dans leur capacité a s'intégrer socialement. Dans cet esprit, assurer un projet de vie a un(e) adolescent(e) comporte une double nécessité : que le(la) jeune demeure dans un milieu de vie stable, permanent et conforme a ses besoins et qu'il(elle) se soit bien intégré(e) a d'autres milieux, groupes ou relations conformes a ses besoins, tels l'école, les loisirs, les amis, les relations amoureuses.
Dans cette première tranche, le jeune est considéré comme étant un innocent dans la société ; il n'a pas le plein pouvoir de trancher une décision importante dans sa vie. Bref, c'est une personne qui n'a point atteint l'âge prescrit par la loi pour disposer de sa personne, de son bien.
I.i.i.i.2. Jeune Comme Majeur (jeunes adultes)
Dans cette dernière phase, il s'agit de jeunes qui, eux, ont acquis les moyens de l'indépendance économique, mais qui repoussent le moment d'accéder aux responsabilités familiales. Ils acquièrent une certaine reconnaissance auprès de l'Etat de bien vouloir prendre une décision pour le bien-etre de sa société.
I.i.i.i.2.i. Disposition Mentale
La disposition mentale, voire meme intellectuelle des jeunes de la Rd Congo est médiocre. Une grande partie des jeunes vivent dans l'ignorance et manque d'une capacité intellectuelle, capable de prendre une décision réfléchie.
C'est l'une des raisons qui empeche l'épanouissement et le développement du pays. L'Etat congolais a le devoir de s'occuper et d'encadrer cette jeunesse, tout en attribuant les mécanismes nécessaires, et surtout améliorer le domaine éducatif. Car dit-on : « la jeunesse, est un projet prospectif pour une société ».
I.1.1.1.2.2. Jeune Politique
Selon A. Muxel, dans « La participation politique des jeunes : soubresaut, fractures et ajustement »7, explique les différentes raisons qui expliquent l'abstention des jeunes lors des élections. Ni la campagne de l'élection présidentielle du 30 décembre 2018, ni ses enjeux ne paraissaient beaucoup retenir l'attention des jeunes. De plus, 90 % des jeunes pensent que les hommes politiques sont corrompus.
Selon elle, les hésitations des jeunes se porteraient davantage sur les contenus et les enjeux programmatiques que sur l'offre pourtant diversifiée des candidats. Pour P. Bourdieu, cette dépolitisation met en cause le système scolaire dans son ensemble. Pourtant, malgré les apparences, les jeunes ne sont pas dépolitisés, ils ont juste un rapport différent a la politique que les générations précédentes.
Les tentatives d'une politique de la jeunesse restent difficiles a réaliser. Ce qui ressort le plus de la tentative de mise en place de politique jeunesse reste le « controle social». Il faut occuper la jeunesse en l'encadrant pour la repérer et savoir ou elle est et ce qu'elle fait. Il faut aussi insérer la jeunesse dans la société, ce qui oriente les prises en charges et les politiques développées en direction de la jeunesse. Nous sommes aujourd'hui dans une société qui a peur de sa jeunesse. Lorsqu'on décide de développer des politiques en direction de la jeunesse, les pouvoirs locaux ou nationaux doivent se forger une représentation de la jeunesse. Il faut a la fois penser une définition de la jeunesse et donner une version plausible de la réalité des problèmes de la jeunesse. Cette notion permet de rendre visible le sens et les contenus de l'action publique et sa place vis- a-vis des autres catégories sociales. Chantal Guerin-Plantin propose quatre référentiels8:
- le modèle de la jeunesse citoyenne : on développe une croyance en l'éducation et la transmission des principes de la société adulte (partis politiques, mouvements de jeunesse, associations d'éducation populaire, etc.) ;
- Le modèle de la jeunesse dangereuse et en danger : en partant de l'idée que les jeunes criminels pourraient contaminer les autres jeunes. La jeunesse dangereuse ne représente qu'une infime partie dans les statistiques, pourtant c'est elle qui apparait comme la plus nombreuse. - Le modèle de la jeunesse messianique : les jeunes sont capables de changer, voire de sauver, le monde a partir de leurs propres règles. Les adultes attendent que la jeunesse fasse la Révolution. La jeunesse messianique fait rupture et refonde la société. Cette idée a orienté les idéologies et les expérimentations d'éducation alternative.
- Le modèle de la jeunesse fragile : la jeunesse a besoin d'etre protégé par une justice spécifique et une censure de la presse et des spectacles.
Ces quatre modèles se retrouvent de fa^on inégale ces dernières années. Depuis les dernières élections présidentielles, on a assisté a une mise en avant de la jeunesse dangereuse et en danger.
I.I.I.I.2.3. La Jeunesse Dangereuse
Le débat social actuel est nettement dominé par la peur de la jeunesse, ce qui repousse le modèle de la jeunesse citoyenne qui existe pourtant. Actuellement, le tempo sécuritaire est très présent dans les médias et dans le discours des candidats potentiels aux prochaines présidentielles. Eric Macé montre que depuis la fin des années 19909, le discours de référence se fonde sur une dépolitisation de la délinquance. On évacue les causes sociales et, en meme temps on affiche le double discours des victimes et de la police. La délinquance est un phénomène réel, mais il faut regarder les chiffres avec prudence. Il faut prendre en compte le changement de comportement des personnes. La police fait passer moins de fait en main courante et la justice est plus attentive a la délinquance des mineurs (médiation- réparation).
Laurent Mucchielli montre que la délinquance des jeunes issus de l'immigration est analogue a celles enregistrées pour les populations pauvres10. Les contenus des violences sont surtout des vols de voitures et des violences faites contre les porteurs de l'autorité et notamment les policiers. Cette notion de jeunesse dangereuse est aussi portée par la question des incivilités. Ce qui pouvait etre jugé comme des « betises » autrefois sont jugés comme des délits aujourd'hui. La jeunesse reste une menace potentielle. Ce principe n'est pas nouveau puisque Michel Foucault11 montre comment au XIXe siècle, on s'est servi de ce sentiment de menace pour mettre en place les maisons de correction dont la cible était les jeunes pas assez coupables pour aller en prison, mais pas assez innocent pour rester en liberté. Ces maisons de correction qui donnent naissance aux institutions rééducatives et judiciaires de la jeunesse vont introduire le thème « criminel » définit ensuite comme «classe dangereuse»12. Aujourd'hui, la criminalisation de la jeunesse tient lieu d'analyse sociale. Le développement de la jeunesse dangereuse est possible grâce a l'action des médias qui, en réalité, mettent en scène les jeunes, montrant une jeunesse dangereuse, surtout depuis les différents événements des banlieues (années 80, 90 et 2005), jeunesse dangereuse plutot étrangère et donc étrange.
Cette mise en scène permet de faire oublier le chomage des jeunes et de créer un discours sécuritaire justifiant la nécessité d'une police des jeunes. Faire oublier le chomage des jeunes : on l'a déja vu, les jeunes nés après 1980 vivent moins bien que leurs parents. Le taux de chomage a fortement augmenté ces dernières années et l'avenir est de plus en plus incertain pour la jeunesse.
Comment penser une place pour la jeunesse quand on la représente comme criminelle ? Aujourd'hui, meme les « bons jeunes » peuvent devenir dangereux. La représentation de la jeunesse dangereuse obscurcit la vue sur la diversité et la complexité des situations juvéniles. La pensée sécuritaire positionne la police au
centre de l'action publique visant la jeunesse qui apparait, finalement, comme un groupe qui va mal.
I.1.2. PARTICIPATION POLITIQUE
La participation politique est l'ensemble des activités organisées par les individus ou les groupes qui sont susceptibles de donner aux citoyens une influence sur le fonctionnement du système sociopolitique. Ainsi définie, la participation est un acte organisé dans un but précis (influencer le fonctionnement du système) par des individus de la base (les gouvernés). Si elle ne se limite pas nécessairement aux actes autorisés par les gouvernants, eile ne s'étend pas a toutes les activités dont l'effet affecte le fonctionnement de l'Etat.[13]
La participation politique désigne aussi l'ensemble des activités d'ordre politique que peuvent avoir les individus au sein d'une société. Idéalement, elle renvoie a l'exercice d'une citoyenneté dynamique et réfléchie, mais une infime partie se mobilise activement pour la politique.
Cette faible participation s'explique par le cout inhérent a la mobilisation, cout en temps, mais aussi cout en termes d'information, car la participation nécessite une compréhension de ses enjeux. Cette participation, qui peut etre conventionnelle ou non conventionnelle, c'est-a-dire légale ou située a la marge de la légalité, trouve son explication dans un certain nombre de variables biologiques, sociologiques, économiques ou culturelles.
Mais depuis les années 80, on assiste a sa transformation, qui sous l'influence de la montée de l'individualisme et du niveau d'éducation, prend des formes moins institutionnalisées et plus circonstanciées.
[...]
1 Elie PHAMBU NGOMA-BINDA, la participation politique : éthique civique et politique pour une culture de paix, de démocratie et bonne gouvernance, ifep, Kinshasa, 2005, pp 565-572.
2Commission de l'Union africaine, Charte africaine de la Jeunesse, Juillet 2006, <http://africa-youth.org/policies/youth- charter.html>, disponible 10 octobre 2015
3 GRAWITZ M., Méthode de recherche en sciences sociales, Dalloz, Paris, 1999, p.448.
4 YEMBI K.H., Science Administrative, cours de G3 SPARI, Université Kongo, 2018-2019, inédit.
5 GALLAND O., Sociologie de la jeunesse. L'entrée dans la vie, 1991, Paris, Armand Colin.
6 GALLAND O., ibidem
7 ANNE MUXEL, la participation politique des jeunes : soubresauts, fractures et ajustements, Revue fran^aise de la science politique, 2002, vol. 52, n°5-6, pp. 521-544.
8 C.G. PLANTIN, Genèses de l'insertion : l'action publique indéfinie, 1999, Dunod, Paris
9 ERIC MACE, Le traitement médiatique de la sécurité, 2002, la découverte, Paris.
10 L. MUCCHIELLI, Crime et sécurité, l'état des savoirs, 2002, la Découverte, Paris.
11 M. FOUCAULT, Surveiller et punir, 1975, Gallimard, Paris.
12 L. CHEVALIER, Classes laborieuses, classes dangereuses, 2002, Perrin, Paris
- Arbeit zitieren
- Moïse Bayama (Autor:in), 2019, La représentation des jeunes de la ville de Matadi par rapport à leurs participations aux élections de 2018, München, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/1364252
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