Apport de l’état Nigérian dans la lutte contre le Boko Haram. Causes, conséquences, réaction de la communauté internationale

Travail de Recherche , 2023 , 25 Pages

Politique - Région: Afrique

Etant donné que le Boko Haram a été qualifié de terroriste par plusieurs instances, à la fois acteurs Etatiques et non Etatiques, y compris l'union européenne et les États-Unis l'Etat Nigérian n'a pas fermer les yeux face à cette menace terroriste ou conflictuelle. Ce précis raisonné, ouvre un débat sur l'apport de l'Etat Nigérian face au Boko Haram. Origine, causes et conséquences de ce groupe terroriste n'ont pas manqué des précisions dans cette contribution.

La région du centre et du Nigéria a été le théâtre de violences politiques, intercommunautaires et motivées par le sectarisme depuis le retour à la démocratie au moins, en 1999, qui auraient couté la vie à des milliers de civils. Les visions ethniques et religieuses dans ces raisons correspondent souvent à la distinction effectuée sur le plan constitutionnel entre les autochtones (personnes considérées comme résidant dans leur Etat d’origine) et à la population allogène ou migrante (de nouveaux arrivants qui peuvent avoir vécu dans l’Etat en question depuis plusieurs décennies).

Ces violences sont principalement d’une lutte pour le pouvoir politique et l’accès aux ressources, notamment entre les groupes autochtones et migrants. En effet, dans certain cas principalement dans les régions du centre du Nigéria, les attaques attribuées au groupe BOKO HARAM ont peut-être été à l’origine d’effrontément intercommunautaire. Toutefois, ces attaques ont été commises dans un contexte différent de celui des affrontements intercommunautaires dans les Etats du centre et du nord du pays et font par conséquent l’objet d’une analyse distincte.

Toute tentative de définition de Boko Haram soulève invariablement des débats car elle pose la question de la violence légitime et du droit à la résistance d’une part, et de l’illégitimité de la violence étatique de l’autre. L’appellation terrorisme utilisée par les Etats, les institutions ou les partis politiques est hautement péjorative, et toujours contestée par ceux qu’elle désigne ainsi comme l’individu ou groupes ennemis.

Sommaire

Résumé

Introduction

I. Précisions sur ce que sont le Boko Haram
I.1. Naissance et développement
I.2. Idéal politique de Boko Haram : la création d'un califat
I.3. Structures, commandements et opérabilité de Boko Haram

II. Apercus sur le Nigerian
II.1. Géographie et histoire
II.2. Économie
II.3. Politique
II. 4. Diplomatie

III. Boko Haram au Nigerian
III. 1. Causes
III.2. Conséquences

IV. Apport de l'Etat Nigérian dans la lutte contre le Boko
IV. 1. Apports et stratégies
IV. 2. Politique et stratégie de sécurité nationale
IV. 3. Jeux et enjeux de stabilité sociale et de sécurité politique

V. Réaction de la communauté internationale jugée inopérante a l'aune du droit international
V.1. Traites internationaux violes
V.2. Recommandations spécifiques pour un semblant d'intervention de la communauté internationale
V.3. Base exploitable contre Boko Haram

Conclusion

Bibliographie

Résumé

Etant donné que le Boko Haram a été qualifié de terroriste par plusieurs instances, a la fois acteurs Etatiques et non Etatiques, y compris l'union européenne et les États-Unis l'Etat Nigérian n'a pas fermer les yeux face a cette menace terroriste ou conflictuelle. Ce précis raisonné, ouvre un débat sur l'apport de l'Etat Nigérian face au Boko Haram. Origine, causes et conséquences de ce groupe terroriste n'ont pas manqué des précisions dans cette contribution.

Mots clés : État Nigérian ; Boko Haram

Abstract

Given that Boko Haram has been classified as a terrorist by several authorities, both State and non-State actors, including the European Union and the United States, the Nigerian State has not turned a blind eye to this threat. Terrorist or confrontational. This reasoned precis opens a debate on the contribution of the Nigerian State to Boko Haram. Origin, causes and consequences of this terrorist group has not lacked details in this contribution.

Keywords: Nigerian State; Boko Haram

Introduction

La région du centre et du Nigéria a été le théâtre de violences politiques, intercommunautaires et motivées par le sectarisme depuis le retour a la démocratie au moins, en 1999, qui auraient couté la vie a des milliers de civils. Les visions ethniques et ou religieuses dans ces raisons correspondent souvent a la distinction effectuée sur le plan constitutionnel entre les autochtones (personnes considérées comme résidant dans leur Etat d'origine) et a la population allogène ou migrante (de nouveaux arrivants qui peuvent avoir vécu dans l'Etat en question depuis plusieurs décennies). Ces violences sont principalement d'une lutte pour le pouvoir politique et l'accès aux ressources, notamment entre les groupes autochtones et migrants. En effet, dans certain cas principalement dans les régions du centre du nigérian, les attaques attribuées au groupe BOKO HARAM ont peut-etre été a l'origine d'effrontément intercommunautaire. Toutefois, ces attaques ont été commises dans un contexte différent de celui des affrontements intercommunautaires dans les Etats du centre et du nord du pays et font par conséquent l'objet d'une analyse distincte.

Toute tentative de définition de Boko Haram soulève invariablement des débats car elle pose la question de la violence légitime et du droit a la résistance d'une part, et de l'illégitimité de la violence étatique de l'autre. L'appellation « terrorisme » utilisée par les Etats, les institutions ou les partis politiques est hautement péjorative, et toujours contestée par ceux qu'elle désigne ainsi comme l'individu ou groupes ennemis¹.

De nos jours, les menaces terroristes sont encore plus complexes, fluides et mobiles qu'auparavant. Les groupes et les terroristes tels Qu'Al-Qaida Daech et les terroristes soutenus par l'Iran constituent a nous cibler, ainsi que nos alliés et partenaires².

Nul n'ignore que le BOKO HARAM constitue le principal sujet de discussion dans l'actualité de l'Afrique de l'ouest, surtout au Nigéria. Souvent qualifie le groupe terroriste, secte ou mouvement islamiste, il faut souligner qu'en réalité, BOKO HARAM ne représente qu'une appellation populaire par facilité de langage, son vrai nom étant jama'atu Ahlis Sunnah Lidda'awati wal jihad. Avant de présenter l'évolution temporaire de BOKO HARAM, il est important de signaler les facteurs qui ont permis son élan. Pour certains, BOKO HARAM est fortement inquiétant, surtout parce qu'il se développe dans un pays qui, au fil des années, a connu des importantes tensions religieuses.

La principalement cause de l'émergence de de ce groupement est en fait la misère que les Nigeria est doivent endure chaque jour. Selon les données fournies par L'organisation mondiale de la santé, l'espérance³. La raison d'etre de Boko Haram au Nigérian est le grave problème de corruption qui mine le pays⁴.

En autre plusieurs entreprises ont été impliquées dans de gros scandales. Malgré le fait que les différents présidents ont fait des promesses en disant que de réforme seraient mises en place afin de stopper le phénomène de corruption, le Nigérian reste encore déficitaire dans ce secteur⁵. La répression trop dure de la part des Autorité qui a culminé avec l'assassinat de Mohammed Yusuf, a également fait basculer l'organisation dans le champ de la radicalisation⁶.

Face a cette situation qui frappe a plein le Nigérian, une question fondamentale nous est apparue importante et se présente de la manière que voici :

J Comment est la lutte de l'Etat Nigérian face au Boko Haram, pourquoi ?

L'étude révèle que l'apport de L'Etat nigérian de lutter contre le Boko Haram est l'adoption d'une approche militariste de la lutte contre le terrorisme, préférant prendre contre Boko Haram des mesures militaires et unilatérales, et par le bais de la FMM, qui est dirigée par un officier nigérian. Toutefois, la stratégie nationale de lutte contre le terrorisme de 2016 et le plan d'action nationale de 2017 pour la prévention de l'extrémisme violent, comportent ders engagement s pour réformer le système de justice pénale, reconnaitre que le respect du droit international et des droits de l'homme comme élément clé d'efforts plus larges visant a lutter contre le terrorisme et l'extrémisme. Pourquoi ? Un État doit faire confiance a son armée dans la lutte des menaces qui obstrues son organisation et sa gestion, en Afrique beaucoup d'Etats ne font pas confiance a leurs forces de dissuasion ils préfèrent recourir a l'étrange proche, origine des divers conflits. L'apport militariste du Nigérian face au Boko Haram est d'une nécessité primordiale malgré la non pacification totale du pays face au terrorisme dü au Boko Haram.

En effet, pour aboutir a une conclusion scientifique, nous avons recouru a la théorie réaliste de relations internationale, précédé par la méthode historique. Ainsi le réalisme est défini comme une théorie de relations internationales qui soutient l'idée de répondre par la force. Ceci signifie que les réalistes entendent faire dériver la sécurité d'une domestication de la violence par ma menace d'une contre-violence ; ils entendent la force par la division de la force contre elle-meme. Ils optent pour la sécurité par la dissuasion⁷. La méthode historique nous a permis de comprendre le BOKO HARAM dans une dimension historique.

Le Nigérian figure parmi les pays ou les attribuées au groupe Boko Haram ont peut- etre été a l'origine d'affrontements intercommunautaires, cause de pertes des vies humaines. En effet, dans cette optique, cette dissertation se propre de dégager l'apport du Nigérian dans la lutte contre Boko Haram.

I. Précisions sur ce que sont le Boko Haram

I.1. Naissance et développement

Le Boko Haram est une combinaison de la langue haoussa et de l'arabe. « Boko » en haoussa signifie « éducation occidentale » tandis que « haram » en arabe veut dire « péché » et encombinant les deux, « Boko Haram » signifie « l'éducation occidentale est un péché ». Pour les membres de la secte, ce nom est péjoratif et ne reflète pas leur idéologie. C'est pourquoi ils préfèrent l'appellation arabe Jama 'at ahl al-sunna li'l-da'wa wa'l-jihad, c'est-a-dire « La communauté des fidèles dévoués a la propagation des enseignements de la tradition du Prophète et du Jihad »⁸. Pour notre part Boko Haram c'est un mouvement ou groupe terroriste.

Etant donné que Boko Haram a été qualifié de terroriste par plusieurs instances internationales, a la fois acteurs étatiques et non-étatiques, y compris par l'Union européenne et les États-Unis, on a décidé de prendre comme référence les définitions officielles britannique et américaine : La définition britannique du terrorisme met en évidence les éléments suivants : « le terrorisme est l'usage de la force a des fins politiques et inclut n'importe quel usage de la violence dans le

Le Boko Haram Fondé en 2002 par Ustaz Mohamed Yusuf a Maiduguri (État de Borno), le groupe pröne un islam obscurantiste et l'application stricte de la charia a l'ensemble du Nigérian alors que 12 des 36 États de ce pays de 160 millions d'habitants l'appliquent déja. De 2002 a 2004, il se cantonne au domaine religieux et au preche, puis a partir de 2004, le leader charismatique commence a avoir des revendications politiques, notamment la mise en place d'un système éducatif basé sur les écoles coraniques. De fait, a partir de 2006, il met en place dans l'État de Borno (Nord-Est) un système éducatif islamique parallèle en ouvrant des écoles, lycées et des universités coraniques, accueillant les exclus d'un système public ultra sélectif et inspiré du modèle britannique, et lance son slogan « Boko Haram ». Au cours de cette période, le groupe se radicalise et des heurts souvent violents opposent ses militants aux forces de sécurité. En décembre 2003, l'organisation lance sa première attaque d'importance contre les forces de police. C'est a cette époque aussi que date les premières attaques de commissariat pour récupérer armes et munitions⁹. En 2006, Mohamed Yusuf fait l'objet d'une enquete pour activités supposées illégales, mais l'instruction est abandonnée. Il est arreté a plusieurs reprises, notamment le 13 novembre 2008, pour « rassemblements illégaux » et « troubles a l'ordre public », mais relaxé sur décision judiciaire. L'été 2009 est le tournant majeur de l'organisation. Le 26 juillet 2009, le groupe islamiste lance une attaque simultanée dans quatre États du nord­est du Nigerian (Borno, Bauchi, Yobe et Kano) après que des militants aient été blessés lors d'un contröle de police. Les combats les plus durs se déroulent a Maiduguri (capitale de l'État du Borno) ou les islamistes affrontent la police pendant 4 jours avant que l'armée n'intervienne. Le 30 juillet, l'armée écrase dans le sang la rébellion islamiste. On dénombre entre 700 et 1500 victimes dont au moins 1000 dans les rangs des islamistes. 3 parmi lequel le fondateur de Boko Haram, Mohamed Yusuf, arreté par l'armé et exécuté sommairement par la police. Les rescapés s'enfuient et entrent en clandestinité¹⁰.

En juillet 2010, après une lutte interne pour la succession de Mohamed Yusuf, Abubakar Shekau apparait dans une vidéo dans laquelle il se proclame le nouveau leader de Boko Haram et promet la poursuite des combats. Depuis l'été 2009, les rescapés de Boko Haram se sont réorganisés et implantés dans la foret de Sambisa d'ou ils lancent en septembre 2009 un raid sur la prison de Bauchi et libèrent plus de 700 prisonniers dont 150 de leur militants¹¹. A partir de 2010 et sous l'impulsion d'Abubakar Shekau, la secte religieuse devient un groupe armé fondamentaliste islamiste aux pratiques radicales et sanguinaires : attaques de villes et de villages, attentats, enlèvements, recrutement forcé, etc. Boko Haram aurait fait plus de 13 000 victimes depuis 2009. De juillet a novembre 2010, plus d'une cinquantaine de policiers, soldats, religieux, chefs locaux et politiciens sont tués a Maiduguri, par des hommes de Boko Haram circulant a moto. A partir de la fin 2010, Boko Haram introduit la pratique des attentats et vise spécifiquement les chrétiens pendant les fetes religieuses chrétiennes. Ainsi le 24 décembre 2010, la secte mène des attaques, incendies et assassinats ciblés contre des églises qui font plusieurs dizaines de morts, notamment 32 victimes dans la ville de Jos au cours de 7 explosions. Boko Haram poursuit des objectifs de plus en plus clairs : déstabiliser l'État en attisant les tensions inter-religieuses et en s'en prenant aux symboles de l'État. Le groupe armé entend aussi démontrer que ses objectifs et ses ambitions se sont étendus : il s'agit de pouvoir toucher les centres névralgiques du pouvoir jusque dans la capitale, Abuja et non plus uniquement dans les États a majorité musulmans du Nord et du Nord-est du pays. Ainsi a partir d'avril 2011, le groupe multiplie les attentats a la bombe contre des églises chrétiennes, des gares, des hotels, débits de boisson et des bâtiments officiels. L'élection présidentielle de mai 2011 et la victoire de Good Luck Jonathan sont l'occasion d'autres attentats. Le 30 mai, 18 personnes sont tuées par des bombes après l'investiture du président Good Luck Jonathan, dans la banlieue d'Abuja et dans les provinces du Nord, Borno et Bauchi. Le 21 juin, une dizaine d'hommes armés attaque la ville de Kankara, dans l'État de Katsina , incendie un poste de police, libère les détenus et pille une banque, tuant 7 personnes dont 5 policiers¹². Le 16 juin 2011, Boko Haram mène son premier attentat-suicide contre le quartier général de la police a Abuja « pour montrer notre capacité d'action a tous ceux qui en doutent », indique le mouvement dans un communiqué qui affirme par ailleurs que « notre cible était l'Inspecteur général remplir de la police Hafiz Ringim »¹³. Le 26 aoüt, un kamikaze parvient a s'introduire et faire exploser la représentation des Nations unies a Abuja tuant 23 personnes¹⁴.

I.2. Idéal politique de Boko Haram : la création d'un califat

Dans les médias, les membres Boko Haram sont pergus comme des malades mentaux qui ne savent pas ce qu'ils veulent. Cependant, ils défendent toute une série de revendications parmi lesquels quatre sont essentielles pour eux : ils veulent une application plus étroite du droit islamique soit l'implémentation de la sharia, la liberté d'exercer le controle des mosquées, extirper la mauvaise influence des occidentaux et la libération des prisonniers. Pour ce qui relève de la mauvaise influence des occidentaux, l'ancien chef spirituel de Boko Haram, Mohammed Yusuf, estimait que l'école occidentale anéantissait140 la culture islamique. En outre, il interdisait a ses membres de fréquenter les établissements d'inspiration coloniale. Selon lui, meme si toutes les inventions et la technologie occidentale ne sont pas mauvaises, de nombreux livres mettent en avant des valeurs artificielles¹⁵.

Après l'exécution de Mohammed Yusuf en 2009, Sanni Umaru142 a déclaré devant la presse que Boko Haram ne s'opposait pas a « l'éducation moderne », mais a « un processus d'occidentalisation perverti ». En fait, le modèle éducationnel hérité de l'époque coloniale est remis en cause par beaucoup d'Africains, qu'ils soient musulmans ou chrétiens. Donc le reproche de Boko Haram contre le modèle éducatif occidental ne représente pas du tout une nouveauté¹⁶. De nombreux salafistes ont remis en cause ce modèle en invoquant les fausses valeurs telles que l'homosexualité, les expérimentations chimiques, l'érosion de l'environnement¹⁷ ou bien la ségrégation sociale. Concernant la libération des prisonniers, on remarque cette revendication surtout dans les discours d'Abubakau Shekau. Il manifeste expressément cette demande dans les deux vidéos qu'il envoie a l'Agence de Presse Frangaise, le 5 et le 12 mai. Shekau menace de vendre sur le marché les jeunes filles kidnappées de Chibok qui n'ont pas été converties a l'islam si les forces gouvernementales ne sont pas d'accord de libérer les prisonniers politiques. Dans son discours, il reproche aux autorités le fait d'avoir tué de nombreux fidèles de Boko Haram durant leur emprisonnement¹⁸.

En ce qui concerne l'implémentation de la charia, la problématique est beaucoup plus complexe qu'on pourrait croire. Afin de mieux comprendre les enjeux d'une telle revendication, il est nécessaire d'analyser le passé colonial du Nigeria. Il existe une méconnaissance a l'égard de la charia, souvent alimentée par deux points de vue complétement erronés. Tout d'abord il s'agit d'une ignorance d'ordre historique : souvent on a tendance a dire que la charia est une création islamique, alors qu'elle n'est rien d'autre qu'un pilier fondamental de la religion musulmane, comme le Coran. Ensuite une deuxième incompréhension limite la charia a une application pénale en évoquant des peines meurtrières. Avant de continuer l'analyse, il convient d'expliquer la notion de charia. Ainsi, la plupart des spécialistes du monde islamique se sont mis d'accord en disant que « la charia se contente d'etre un code de conduite qui gouverne la vie des musulmans de la naissance jusqu'a la mort »¹⁹.

I.3. Structures, commandements et opérabilité de Boko Haram

Boko Haram est composé a l'origine majoritairement de personnes issues de l'ethnie Kanuri (4% de la population du Nigeria) originaires des États du nord-est de Bauchi et du Borno. Le noyau dur des combattants estimé a une centaine de personnes après l'élimination de son leader Mohamed Yusuf en 2009, s'élèverait aujourd'hui a 15 000 combattants auxquels il faut ajouter des milliers de soutiens et de sympathisants, que certains estiment en totalité a 50 000 « membres »²⁰. Les estimations les plus basses montrent toutefois, que Boko Haram peut compter sur des effectifs similaires au groupe de Jabhat al-Nusra en Syrie, ce qui permet de prendre la mesure de ses capacités opérationnelles. Boko Haram serait dirigé par un Conseil de la Choura de trente membres qui dirigent d'autres cellules mais qui ne se rencontrent pas forcément, préférant communiquer par téléphone. Abubakar Shekau semble avoir un large pouvoir de décisions, meme sans en aviser le Conseil. « De toute évidence, cette structure laisse place a la possibilité de divisions et ne fournit pas de garantie lorsque quelqu'un prétend parier au nom du groupe, qu'il représente l'ensemble des factions. Shekau travaille avec quelques chefs de factions, et maintient très peu de contacts avec les combattants sur le terrain », décrit un rapport du Sénat américain en 2013²¹.

Si de nombreux observateurs assurent que ce leadership est contesté de l'intérieur, rendant ainsi plus difficile les possibilités de prévenir les actions, les avancées stratégiques de Boko Haram au cours de l'année 2013 et 2014 relativisent cette analyse et force est de constater que Boko Haram contröle aujourd'hui de larges portions de trois États du Nord et du Nord-est du Nigeria représentant plus de 20 000 km2. Cette progression fulgurante de Boko Haram s'est faite au prix d'une violence aveugle²².

II. Apercus sur le Nigérian

II.1. Géographie et histoire

Le Nigeria, qui tire son nom du fleuve Niger, se situe sur la cöte méridionale de l'Afrique de l'Ouest. Ses frontières bordent le Cameroun et le Tchad a l'Est, le Niger au Nord et le Bénin a l'Ouest. Depuis son accession a l'indépendance en 1960, le Nigeria est doté d'une structure fédérale, principalement parce qu'il s'agit d'un pays multiethnique et multiconfessionnel. Mais cette diversité a base territoriale s'oppose a la fois au fédéralisme et a la démocratie et a pour conséquence de favoriser, face aux forces centrifuges et séparatistes, un mode de gouvernement extremement centralisé sous l'autorité de régimes peu démocratiques, voire autocratiques, civils ou militaires²³. [...] Le Nigéria est un pays d'Afrique occidentale membre du Commonwealth et ouvert sur le Golfe de Guinée. Il est le pays le plus peuplé du continent Africain avec près de 182 millions d'habitants, son territoire couvre 923 768km[2] et sa capitale est Abuja²⁴.

[...]

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¹ Voir La strategie nationale du Président pour la lutte contre le terrorisme. Disponible sur https://ml.usembassy.gov/fr/ consulté le 18 mai 2022 a 10H00

² Idem

³ Perou de Montclos Marc-Antoine, Nigérian Watch : fourth report on violence in Nigérian, Nigérian stability and Reconciliation programme, 2014, p.5.

⁴ Ratatu, lulia-Simina, Boko Haram au Nigérian : une nouvelle forme de terrorisme ou mouvement militant religieux ? Master en science politique, orientation générale a finalité spécialisée en Relations internationales, Liege, 2015-2016 , p.32.

⁵ Perou de Montclos Marc-Antoine, Op. cit., p.6.

⁶ Idem

⁷ Esambu Matenda Jean-Bosco, Relations Internationales, Lubumbashi, 2021, p.21.

⁸ Bonaventure Cakpo Guedegbe, Boko Haram : bras armé du terrorisme international, déstabilisation du nigeria et reconfiguration géopolitique de la zone sahélienne, Fonctionnaire politique et ancien étudiant EAD, l'IRIS, 2015, p.2.

⁹ Niegerianle crime de masse de Boko Haram, Rapport Fidh, 2015, p.4.

¹⁰ Rapport Fidh , op. cit., p.5.

¹¹ AFP : Nigerian : plus de 700 détenus s'évadent après l'attaque de leur prison, septembre 2010.

¹² Rapport Fidh , Op. cit., p.5.

¹³ http://www.france24.com/fr/20110617-nigeria-attentat-abuja-terroristes-islamistes-radicaux-boko-haram- police-bombevoiture-piegee/

¹⁴ Rapport Fidh , Op. cit., p.5.

¹⁵ Rautu, Iulia-Simina, Op., p.37.

¹⁶ Rautu, Iulia-Simina, Op., p.37.

¹⁷ HIGAZI Adam, BRISSET-FOUCAULT Florence, « Les origines et la transformation de l'insurrection de Boko Haram dans le Nord du Nigeria. », Politique africaine, vol. 2, n° 130, 2013, p. 139

¹⁸ Rautu, Iulia-Simina, Op. cit., p.37.

¹⁹ Idem, p.39.

²⁰ Un journaliste nigérian, Ahmed Salkida, introduit chez Boko Haram, évoque ce chiffre de 50 000 membres. Cité dans JacobZenn, Boko Haram: Recrutement, Financing, and Arms Trafficking in the Lake Chad Region, in CTC Sentinel, Volume 7, Issue 10 (October 2014), note 5.

²¹ « BOKO HARAM : Growing Threat to the U.S. Homeland » U.S. House of Representatives, Comitee on Homeland Security, September, 13, 2013 ; https://www.scribd.com/fullscreen/167904269?access_key=key v83p15iawu2a8zrh2m4&allow_ share=true&escape=false&view_mode=scroll

²² Idem

²³ Akaayar Ayua et Dakas C.J. Dakas, La République fédérale du Nigeria, Un Dialogue mondial sur le fédéralisme, volume 1 - Publié par le Forum des fédérations. PDF disponible sur www.forumfed.org

²⁴ Voir Le Nigérian sur www.cfcim.org consulté le 24 Juin 2022.

• Auteur: Justin Mulendja Dady (Auteur)
• Année de publication: 2023
• Pages: 25
• N° de catalogue: V1322622
• ISBN (PDF): 9783346809117
• Langue: allemand
• mots-clé: apport, États Nigerian, Boko Haram, causes, conséquences