Apprendre à écrire à l'université. Méthodes et devoirs

Plan d'enseignement , 2022 , 76 Pages , Note: sans notes

Pédagogie - Enseignement supérieur

Les contenus sont présentés sous forme de cours théoriques et pratiques. Ils couvrent donc les aspects et les modalités suivants : Un aperçu sur les étapes incluant les stratégies de lecture. Quelques notions de base favorisant l’appropriation de l’écrit et l’écriture. Puis, une phase d’entrainement constituant des travaux dirigés pour consolider les acquis des apprenants. Le deuxième chapitre englobe un panorama de quelques types de textes qui sont au service de la production de textes. Enfin, on flânera sur les processus et les techniques rédactionnels.

« La production écrite est un acte signifiant qui amène l'apprenant à former et à exprimer ses idées, ses sentiments, ses intérêts, ses préoccupations, pour les communiquer à d'autres ». Cette forme de communication exige la mise en œuvre des habiletés et des stratégies que l'apprenant sera appelé à maîtriser graduellement au cours de ses apprentissages scolaires. La modélisation de l’apprentissage de l’écriture n’est construite qu’une fois la finalité considérée. Pour atteindre cette finalité, il faudrait faire acquérir aux apprenants certaines compétences : Maîtriser des techniques de lecture ; Dégager et construire le sens global d’un message écrit ; Distinguer et maîtriser tout type de textes selon l’intention de l’auteur ; Maîtriser les processus et les techniques rédactionnels ; Rédiger et argumenter dans une dissertation ; Communiquer par écrit ; Développer son autonomie et son esprit d’initiative.

Contenu du cours

1er Chapitre

1- Compréhension d’un écrit : Différentes phases à aborder dans l’étude d’un texte

a- Construction du sens

- A propos du projet de lecture

- Structure du texte : Indices paratextuels et hypothèses de sens

b- Les techniques de lecture

- Lecture selective

- Lecture écrémage

- Lecture analytique: Prise de position par rapport au contenu

2- Etude d’un texte d’appui

- Etude paratextuelle

- Situation d’énonciation

- Lecture analytique : Fonctionnement de la langue et position par rapport au contenu

Phase pratique : 1er TD (1ère et 2ème semaine)

2eme Chapitre

1- Notions favorisant l’appropriation de l’écrit : Cohérence textuelle

Règles de cohérence textuelle

1- La ponctuation

2- Règle de progression thématique

3- Règle de reprise d’information: La substitution lexicale et grammaticale

Phase pratique : 2ème TD (3ème et 4ème semaine)

2- La typologie textuelle au service de la production écrite

A- Le texte narratif

1- Caractéristiques du texte narratif

2- Composantes du texte narratif

3- Outils d’analyse du texte narratif

4- Les discours rapportés: Direct, indirect, indirect libre et narrativisé

Phase pratique : 3eme TD (5eme et 6eme semaine)

B- Le texte descriptif.

Définition

1- Indices textuels

2- Ordre et mouvement

3- Les fonctions du texte desciptif.

Phase pratique : 4eme TD (7eme semaine)

C- Le texte explicatif

Définition

1- Structure du texte explicatif:

2- Caractéristiques du texte explicatif

3- Les procédés explicatifs

4- Organisateurs textuels

Phase pratique : 5ème TD (8ème semaine)

D-Le texte argumentatif

1- Les bases de l’argumentation

2- Les stratégies argumentatives

3- L’organisation du texte argumentatif.

4- Les marqueurs de modalité

Phase pratique : 5eme TD (9eme +10eme semaines)

E- Texte poétique

a- Technique d’écritures

b- La versification

a- La rythmique

b- Les figures de styles

1- Comment analyser un poeme?

Phase pratique : 6eme TD (11eme semaine)

F- Texte injonctif

1- Caractéristiques grammaticales du texte injonctif

2- Caractéristiques lexicales du texte injonctif :

3- Organisation du texte injonctif

4- Fonctions du texte injonctif

Phase pratique: 7eme TD (12eme semaine)

3eme Chapitre

A- Processus rédactionnels

-La planification de l’écrit

-Gestion du brouillon

-La mise en texte

-La révision/ la réécriture

-Mise en page

Phase pratique: 8eme TD (13eme semaine)

B- Techniques rédactionnelles

1- Le résumé + Exercice d’application

Phase pratique: 9eme TD (14eme semaine)

2- Le compte rendu + Exercice d’application

Phase pratique: 10eme TD (15eme semaine)

3- La dissertation+ Exercice d’application

Phase pratique: 11eme TD (16eme semaine)

5- Atelier d’écriture

1er Chapitre

1- Compréhension d’un écrit : Différentes phases à aborder dans l’étude d’un texte

a- Construction du sens d’un message écrit

Pour comprendre un texte, il faudrait suivre les étapes suivantes :

1- Définir d’abord son projet de lecture (l’intention)
2- Définir ensuite les indices paratextuels et émettre des hypothèses de sens
3- Réagir enfin face à l’écrit et prendre position par rapport au contenu.

c- A propos du projet de lecture

> Le sens global d’un texte représente le projet d’écriture de l’auteur. Avant de commencer à lire un texte, il faut d’abord bien déterminer son intention de lecture: On peut lire pour le plaisir, pour s’informer ou réaliser des tâches.

> Une bonne lecture est une lecture active:

On ne découvre pas un sens, on le construit. La construction du sens d’un texte commence, dès le premier survol, par la formulation d’une ébauche du sens global du texte et par une hypothèse sur l’intention et le type de texte. Lors des autres survols, le lecteur confirmera ou transformera son hypothèse de départ.

d- Structure du texte : Indices paratextuels et hypothèses de sens

Pour bien comprendre un texte, il faut d’abord s’attarder à la façon dont il est structuré:

-On observe attentivement les éléments du paratexte afin d’en dégager la structure (titre, sous-titres, illustrations, légendes, encadrés, mots en caractères gras, etc.).
-Emettre des hypothèses à propos de son contenu (anticiper le déroulement de l'action ou encore prédire la façon dont se déploie la pensée de l'auteur).
-Poursuivre la lecture et vérifier si ses hypothèses de départ se confirment ou non.

b- Les techniques de lecture

Un lecteur professionnel met toujours en place une stratégie de lecture qui lui permet de sélectionner les seules informations qui peuvent lui être utiles. Pendant la lecture, on peut manier le texte à sa façon selon sa flexibilité, le lecteur est libre d'interpréter le texte des différents sens possibles. Avant de faire une lecture analytique de texte, deux stratégies de lecture sont largement utilisées :

e- La stratégie de repérage (ou lecture partielle de recherche).
f- La stratégie d’ écrémage (ou lecture partielle sélective).

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Ce tableau montre que la lecture d’un document est :

- Soit intégrale: le lecteur lit chaque mot, d’où la nécessité d’y consacrer beaucoup de temps. La lecture intégrale envoie beaucoup d’informations au cerveau, ce qui encombre la mémoire de nombreux détails.

- Soit partielle: le lecteur sélectionne les informations intéressantes. Ce qui lui permet de lire rapidement et de se concentrer sur les informations essentielles. Le lecteur opte toujours pour une lecture partielle (la lecture intégrale prendrait trop de temps),

> Lecture selective

Quand le lecteur est en mode repérage, c’est-à-dire quand il fait une lecture selective, il sait ce qu’il cherche: une information bien précise et ignore toutes les autres. Le lecteur utilise la technique du balayage vertical, c’est- à-dire que l’œil parcourt un texte de haut en bas, en suivant tantôt la marge de gauche, tantôt le centre en fonction de l’information recherchée.

Exercice d’application

Extrait:

Passionné par la communication /t la lecture et la pédagogie, François Richaudeau avait un esprit vif, curieux, productif et réellement ouvert^ la croisée des disciplines. Mais une cruelle iaonie du sort l’avait privé de la vue en 2005 à l’instar d’Emile Javel, un ophtalmologJL qui avait étudié la lisibilité du début du siècle. François Richaudeau continuait néanmoins ses recherches et œuvrait avec son épouse. Il a, au fil de sa carrière et ses voyages, constitué iinajbibiiothcque accessible à tous.

> Lecture écrémage

Quand le lecteur est en mode écrémage, il sait plus ou moins ce qu’il recherche (mais pas sous la forme d’un terme précis). L’écrémage, c’est l’art de lire seulement ce qui est important dans un texte. Le lecteur utilise le balayage diagonal. Avec cette technique, il parcourt le texte rapidement, de façon non linéaire; il recherche les phrases importantes, c’est-à-dire celles contenant une information utile à la compréhension du texte. (Chaquepoint rouge marque un mot ou un groupe de mots que le lecteur a considéré comme nécessaires à la compréhension du texte (lisez uniquement les mots en gras : ces sont les idées clés du texte nécessaires à sa compréhension globale. )

Exercice d’application

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> Lecture analytique : Prise de position par rapport au contenu

Faire la lecture analytique d’un texte, c’est :

-Identifier le type du texte
-Relever le thème
-Position de l’auteur
-Etudier le fonctionnement lexical et syntaxique du texte
-Rédaction d’un rapide résumé du texte

Types de questions à poser au cours de cette analyse :

1- L’auteur : Qui est-il? Quelle est son intention dans le texte ? Quelle position l’auteur soutient-il dans ce texte?
2- Le texte : Quel est son type ? Dans quel contexte culturel, social ou politique s’inscrit-il? Est-il lié à un courant littéraire? S’agit-il d’un article, d’un commentaire, d’une thèse ou autre?
3- Le sujet ou le thème du texte ? De quoi le texte traite-t-il?
4- Les idées principales, les idées secondaires et les arguments
5- La conclusion de l’auteur
6- Le résumé doit rendre compte à la fois des idées de l’auteur et de leur organisation.

a- Introduction: Présenter le sujet du texte et son auteur, le genre de texte et son intérêt, puis préciser la thèse, l’idée directrice et les grandes lignes de votre développement.
b- Développement: Reconstituer la logique et la structure argumentative du texte tout en faisant ressortir les liens et les procédés utilisés par l’auteur.
c- Conclusion: Synthétiser la pensée de l’auteur en rappelant les idées essentielles de son texte.

2- Etude d’un texte d’appui :

Texte : La ville, cet endroit insupportable

Du fait de la forte concentration des habitants, la ville est devenue un espace de moins en moins agréable à vivre. Tout d'abord, la pollution et le bruit y sont particulièrement intenses. Cette situation vient en grande partie de la circulation automobile, de plus en plus dense et des automobiles qui dégagent dans l'atmosphère du gaz carbonique, très nocif. L'environnement sonore, très élevé, provoque le stress et l'agressivité des habitants. Par ailleurs, les citadins, par leur mode de vie, sont égoïstes. Les gens se croisent dans la rue mais ne se parlent pas. Il n'y a aucune entraide mais une indifférence totale pour les autres. En plus , les dépenses des citoyens sont très importantes. Soulignons la cherté de la vie, des logements, le problème de la voiture: parkings payants et la location d'un garage coûte cher, il vaut mieux être piéton. Enfin, il y a l'insécurité; cet autre grand problème. Les vols, les agressions et le trafic de drogue sont très fréquents. Rien n'est prévu pour les enfants. Ceux-ci sont obligés de jouer dans la rue à leurs risques et périls. Ils peuvent se faire mordre par un chien, se faire renverser par une voiture ou être kidnappés. En conclusion, on peut dire que la ville est un endroit invivable pour une personne fragile et sensible.

D'après le manuel scolaire "Textes et méthodes" Ed. Nathan

Compréhension de l’écrit :

1- Etude paratextuelle

Le titre : La ville, cet endroit insupportable

La source : le manuel scolaire "Textes et méthodes" Ed. Nathan.

Texte struturé en un seul paragraphe

Hypothèses de sens : La vie citadine est insupportable/ La vie de campagne est meilleure.

2- Lecture écrémage

Du fait de la forte concentration des habitants, la ville est devenue unespace de moins en moins agréable à vivre. Tout d'abord, la pollution et le bruit y sont particulièrement*mtenses. Cette situation vient en grande partie de la circulation automobile, de plus en plus dense et deS'autQmobiies qui dégagent dans l'atmosphère du gaz carbonique, très nocif. L'environnement sonore, très élevé, provoque le stress etj'agressivité des habitants. Par ailleurs, les citadins, par leur mode de vie, sont égoïstes. Les gens se croisen^dans la rue mais ne se parlent pas. Il n'y a aucune entraide mais une indifférence totale pour les autres. En plus , les dépenses des citoyens sont très importantes. Soulignons la cherté"'dFla-vie, des logements, le problème de la voiture: parkings payants et la location d'un garage coûte cher, il vaut mieux être piéton. Enfin, il y a l'insécuritéi.jcet'aïïtre grand problème. Les vols, les agressions et le traficde drogue sont très fréquents. Rien n'est pfévupour les enfants. Ceux-ci sont obligés de jouer dans la rue à leurs ris-qûesçt périls. Ils peuvent se faire mordre par un chien, se faire renverser par une voiture ou être kidnappés. En conclusion, on peut dire que la ville est un endroit invivable pour une personne fragile et sensible.

D'après le manuel scolaire "Textes et méthodes" Ed. Nathan.

3- Lecture analytique : (Questions qu’on pourrait poser ou se faire poser dans l’analyse d’un texte)

1- Quel est le thème de ce texte ?
2- Trouve dans le texte une expression qui justifie que l'auteur n'aime pas vivre en ville.
3- Relève deux mots (ou deux expressions) appartenant aux champs lexicaux de : « la ville » - « le danger »
4- Réponds par vrai ou faux:

a) L'auteur pense que la ville est un lieu de bruit et de pollution
b) L'auteur a défendu son opinion par quatre arguments
c) L'auteur dit que les gens de la ville sont généreux

4- Cherche dans le texte un mot de la famille de « pieds »
5- Réécris la phrase suivante en remplaçant " les enfants " par " l'enfant " " Les enfants sont obligés de jouer dans la rue. Ils peuvent se faire renverser par une voiture."
6- « On peut dire que la ville est un endroit invivable. » Décompose cette phrase en propositions.
7-Complète : La ville est un lieu dangereux. Les des

Phase pratique: Travaux dirigés

Exercice n°1 : Elaborez des questions pour analyser le texte ci-dessous.

Texte 1: L’Unicef Étudiant L'Unicef, 70 ans de lutte pour les enfants (texte à distribuer)

Malgré son grand âge, l’Unicef est toujours proche des enfants ! En 70 ans d’existence, cet organisme a beaucoup travaillé pour protéger les enfants partout dans le monde. Mais à quoi sert-il exactement ? Et comment agit-il ? Ijourlactu te dit tout. Unicef, ce drôle de nom est en fait un acronyme. Son nom complet, c'est le Fonds international de secours à l'enfance des Nations unies. Il a été créé en 1946, pour lutter contre la faim et les maladies qui menaçaient les enfants dans les pays d'Europe touchés par la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, il cherche à améliorer la vie des enfants du monde entier en aidant les pays pauvres à vacciner les enfants contre des maladies graves, ou en veillant à ce que les familles de ces pays aient accès à l'eau potable. L'Unicef cherche aussi à ce qu'un maximum d'enfants puisse aller à l'école, car l'éducation est une des clés pour sortir de la pauvreté. Cet organisme reçoit de l'argent des Nations unies, mais en collecte aussi sous forme de dons, ou en vendant des objets, comme des cartes postales ou des CD. Par exemple, tu as sûrement entendu parler des Kids United : ce groupe d'enfants chanteurs est partenaire de l'Unicef, qui touche de l'argent sur chaque album vendu. Tout cet argent sert à acheter des vaccins, du matériel scolaire, ou à distribuer de l'eau potable aux populations qui en ont besoin.

Corrigé type
Q1 : Quels sont les éléments périphériques du texte ?
Q2 : Lisez le document et répondez aux questions suivantes :
Q3 : À quelle occasion cet article a-t-il été écrit ?
Q4 : Après quel évènement l’Unicef a été fondé ?
Q5 : À qui vient-il-en aide en particulier ?
Q6 : Quelles actions sont mises en place par l’Unicef ?
Q7 : Comment cet organisme finance-t-il ses actions ?

Exercice n°2 : Lis le texte suivant et réponds aux questions :

La fête du Royaume va bientôt commencer. Les habitants sont impatients de vivre ce grand jour et se réjouissent particulièrement d’assister aux joutes. C'est un sport très difficile, un jeu médiéval où deux chevaliers s’affrontent. Il faut être un excellent cavalier. Il permet également aux chevaliers de se préparer pour la guerre. C’est aussi un très beau spectacle ! Beaucoup de gens croient que le but du jeu est de faire tomber le cavalier de cheval. Et bien, c'est faux. Le but des joutes est de toucher l'autre chevalier afin que la lance se casse. Les lances sont faites en bois et elles sont donc fragiles.

Compréhension de l’écrit :

1 / Comment s’appelle le sport auquel vont assister les habitants ?

2 / Qui s’affronte lors de ces joutes ?

3 / Quelle est la principale qualité pour participer aux joutes ?

4 / VRAI OU FAUX :

Le but du jeu est de faire tomber le cavalier de cheval ? Entoure la bonne réponse VRAI - FAUX

5 / En quelle matière sont faites les lances ?

Correction

1- Comment s’appelle le sport auquel vont assister les habitants ? Les joutes

2- Qui s’affronte lors de ces joutes ? Deux chevaliers

3- Quelle est la principale qualité pour participer aux joutes ? Il faut être un excellent cavalier

4- VRAI OU FAUX : le but du jeu est de faire tomber le cavalier de cheval ? La bonne réponse FAUX

5- En quelle matière sont faites les lances ? Les lances sont faites en bois.

Exercice n°3 : Lisez attentivement le texte suivant et répondez aux questions

J’étais en train de travailler quand mon domestique annonça : « Monsieur, c’est un monsieur qui demande à parler à Monsieur. — Faites entrer. » J’aperçus un petit homme qui saluait. Il avait l’air d’un chétif maître d’études à lunettes, dont le corps fluet n’adhérait de nulle part à ses vêtements trop larges. Il balbutia : « Je vous demande pardon, Monsieur, bien pardon de vous déranger. » Je dis : « Asseyez-vous, Monsieur. » Il s’assit et reprit : « Mon Dieu, Monsieur, je suis très troublé par la démarche que j’entreprends. Mais il fallait absolument que je visse quelqu’un, il n’y avait que vous, que vous. Enfin, j’ai pris du courage, mais vraiment, je n’ose plus. — Osez donc, Monsieur. — Voilà, Monsieur, c’est que, dès que j’aurai commencé à parler, vous allez me prendre pour un fou. — Mon Dieu, Monsieur, cela dépend de ce que vous allez me dire. — Justement, Monsieur, ce que je vais vous dire est bizarre. Mais je vous prie de considérer que je ne suis pas fou, précisément par cela même que je constate l’étrangeté de ma confidence.

Guy de Maupassant, L'homme de Mars. In Contes divers

1. Quelle est l’intention dominante de ce texte. Coche la proposition exacte.

-Nous divertir.
-Nous persuader.
-Nous informer.
-Nous enjoindre (faire agir).

2. Où se passe l’histoire ?

3. À quelle époque se déroule-t-elle

Exercice n°4 : Lis le texte suivant et réponds aux questions de compréhension uniquement:

Texte d’annui : Mademoiselle Fischer

En 1883, Mademoiselle Fisher, qui travaillait parfois la nuit quand elle avait beaucoup d’ouvrages, sentit vers une heure du matin, une forte odeur d’acide carbonique, et entendit les plaintes d’un mourant. L’odeur du charbon et le râle provenaient d’une mansarde située au-dessus des deux pièces dont se composait son appartement, elle supposa que cela provenait de la chambre d’un jeune homme nouvellement venu dans la maison, et logé dans cette mansarde à louer depuis trois ans. Elle monta rapidement, enfonça la porte, y pratiquant une pesée, et trouva le locataire se roulant sur un lit de sangles dans les convulsions de l’agonie. Elle éteignit le réchaud. La porte ouverte, l’air afflua, l’exilé fut sauvé, puis quand Lisbeth l’eut couché comme un malade, qu’il fut endormi, elle put reconnaître les causes du suicide dans le dénuement absolu des deux chambres de cette mansarde où il n’existait qu’une méchante table, un semblant de couverture sur le lit de sangles et deux chaises bien endommagées. Sur la table était cet écrit qu’elle lut : « Je suis le comte Wenceslas Steinbock, né à Prélie, en Livoniel. Qu’on n’accuse personne de ma mort, les raisons de mon suicide sont dans ces mots. Ma faible constitution m’interdisait le service militaire, et j’ai vu hier la fin des cent thalers2 avec lesquels je suis venu de Dresde3 à Paris. Je laisse vingt-cinq francs dans le tiroir de cette table pour payer le terme que je dois au propriétaire. Le petit-neveu d’un valeureux général de Charles XII4 n’a pas voulu mendier ». Mademoiselle Fisher, excessivement touchée par la probité du moribond, qui payait son terme, ouvrit le tiroir, et vit en effet cinq pièces de cent sous. Pauvre jeune homme ! s’écria-t- elle. Et personne au monde pour s’intéresser à lui ! Elle descendit chez elle, y prit son ouvrage, et vint travailler dans cette mansarde, en veillant le gentilhomme livonien.

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2eme Chapitre

1- Notions favorisant l’appropriation de l’écrit : Cohérence textuelle

a- Le concept

Le terme « cohérence » caractérise un lien étroit entre les différents éléments qui constituent le texte. Elle se manifeste à son niveau global et concerne sa signification générale. Pour qu’un texte remplisse les conditions de la cohérence textuelle, il faut qu’il obéisse à quatre règles : une progression de l’information, une relation étroite entre les passages et les idées, un champ lexical et la non-contradiction.

b- Règles de cohérence textuelle

Le texte est un ensemble structuré et cohérent de phrases véhiculant un message et réalisant une intention de communication. Il comprend un but, un sujet, un destinataire c’est-à- dire la personne à qui s’adresse le texte et s’exprime sous la forme d’une suite de phrases compréhensibles qui forment un tout cohérent.

1- La ponctuation

g- La ponctuation donne des indications indispensables à la lecture des textes écrits.
h- Elle souligne les relations logiques qui existent entre les phrases, les propositions et les groupes de mots.
i- Elle donne des indications sur la hauteur de la voix, et peut transmettre les sentiments du locuteur (celui qui parle).

a- La ponctuation forte

La ponctuation forte se trouve entre les phrases. Ces signes de ponctuation sont toujours suivis de majuscules.

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b- La ponctuation faible

La ponctuation faible se trouve à l’intérieur des phrases. Ces signes de ponctuation, hormis les tirets et les guillemets, ne sont jamais suivis de majuscules.

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Exercice d’application

a- Rétablis les signes de ponctuation dans les phrases suivantes :

- Karim se réjouit à l’avance de la plaisanterie qu’il prépare
- Il confectionne un serpent en chiffon l’attache à une ficelle le place sur le trottoir et vérifie qu’il parvient à le faire bouger.
- Va-t-il réussir à effrayer un passant
- Au secours A l’aide s’écrie une jeune femme qui aperçoit le serpent
- Karim n’avait pas prévu une telle réaction il s’enfuit chez lui

b- Rétablis la ponctuation et les majuscules.

La femme voit le serpent pousse un grand cri jette en l’air son sac et son ombrelle et hurle d’une voix terrifiante alors Vincent lâche tout il bondit dans la maison entre dans la cuisine et se cache en tremblant dans le panier de linge sale

c- Relis d’abord le texte sans ponctuation pour pouvoir prendre conscience de l’importance de la ponctuation, puis mets la pontuation qui convient à l’endroit adéquat:

Aujourd’hui Vincent fabrique un jouet qui ressemble à un long serpent vert Il l’attache à une ficelle et le pose au sol dans la rue Au bout de quelques minutes une jeune femme vient avec une fine ombrelle sous le bras et un large sac à main Vite Vincent va se cacher et il expérimente le maniement du serpent Celui-ci obéit La femme se rapproche il tire alors sur le fil Le serpent glisse lentement au milieu de la rue La femme le voit pousse un grand cri jette en l’air son sac et son ombrelle en hurlant d’une voix terrifiante Au secours Au secours Un serpent A moi A l’aide Alors Vincent lâche tout il bondit dans la maison entre dans la cuisine et se cache en tremblant dans le panier de linge sale Inquiet le cœur battant il écoute les cris effroyables de la malheureuse Quel tohu-bohu pour un pauvre serpent de chiffon

D’après José Mauro de Vasconcelos, Mon bel oranger, 1971

Corrections

Exercice 1(a)

- Vincent se réjouit à l’avance de la plaisanterie qu’il prépare. (= il manque le point final)
- Il confectionne un serpent en chiffon, l’attache à une ficelle, le place sur le trottoir et vérifie qu’il parvient à le faire bouger. (= il faut séparer les différentes parties de la phrase complexe par des virgules)
- Va-t-il réussir à effrayer un passant ? (phrase interrogative, le point d’interrogation est obligatoire)
- Au secours ! A l’aide ! s’écrie une jeune femme qui aperçoit le serpent. (La jeune femme crie, les points d’exclamation expriment ce cri + point en fin de phrase)
- Vincent n’avait pas prévu une telle réaction : il s’enfuit chez lui. (= une virgule serait aussi possible après réaction ; les deux -points suggèrent une conséquence).

Exercice 2(b)

La femme voit le serpent, pousse un grand cri, jette en l’air son sac et son ombrelle et hurle d’une voix terrifiante. Alors Vincent lâche tout, il bondit dans la maison, entre dans la cuisine et se cache en tremblant dans le panier de linge sale.

(On pourrait aussi écrire : Alors Vincent lâche tout. Il bondit dans la maison... / Ou encore : Alors Vincent lâche tout : il bondit dans la maison.)

Exercice 3(c)

Aujourd’hui, Vincent fabrique un jouet qui ressemble à un long serpent vert. Il l’attache à une ficelle et le pose au sol dans la rue. Au bout de quelques minutes, une jeune femme vient, avec une fine ombrelle sous le bras et un large sac à main. Vite, Vincent va se cacher derrière le portillon métallique et il expérimente le maniement du serpent. Celui-ci obéit. La femme se rapproche, il tire alors sur le fil. Le serpent glisse lentement au milieu de la rue. La femme le voit, pousse un grand cri, jette en l’air son sac et son ombrelle, en hurlant d’une voix terrifiante: « Au secours ! Au secours ! Un serpent ! à moi ! à l’aide ! » Alors Vincent lâche tout, il bondit dans la maison, entre dans la cuisine et se cache en tremblant dans le panier de linge sale. Inquiet, le cœur battant, il écoute les cris effroyables de la malheureuse. Quel tohu-bohu pour un pauvre serpent de chiffon !

2- Règle de progression thématique

Définition ;

La progression thématique d'un texte est l'évolution de la répartition de l'information au sein d'une production écrite (le texte). La dynamique d'un texte repose sur deux volets essentiels : d'un côté le thème et d'un autre côté le rhème (appelé aussi propos). On distingue principalement trois types de progression thématique :

1- Progression à thème constant :

C’est le type de progression le plus souvent utilisé en narration. Dans ce type, toutes les phrases vont avoir le même point de départ c’est-à-dire elle garde le même sujet tout au long de la progression. Et pour éviter les répétitions inutiles on aura recours aux substituts. Exemple: « Jean Val jean sortie de la ville comme s'il s'échappait. Il se mit à marcher (...). Il erra ainsi toute la matinée (...). Il se sentait une sorte de colère ; il ne savait contre qui. ».

Passage extrait des Misérables de V.Hugo

2- Progression linéaire;

Dans ce type de progression le terme n'est pas répété dans une phrase, mais il est issu logiquement de la phrase précédente et peut être souligné par l'emploi des adjectifs démonstratifs ou possessifs.

Exemple: « Le singe entend les cris, il a peur, il se sauve et fait tomber un gros fruit. Le fruit tombe sur le dos d'un bœuf qui s'enfuit et fait peur à un troupeau d'éléphants. Les éléphants se sauvent et écrasent des milliards de millions de fourmis. ».

3- Progression à thème dérivé, éclaté ou en éventail:

Dans ce type de progression, les phrases se succèdent en se construisant sur des thèmes différents. Pourtant, ces thèmes sont bien liés entre eux par ce que l'on appelle l'hyperthème du texte, qui ne peut être apparent ou aussi évident qu'il l’est. Il faut parfois le déceler dans l'implicite d'un texte. Cette progression est privilégiée dans la description. Exemple; « Deux parties de billard étaient en train de se jouer. Les garçons criaient, les joueurs couraient autour des billards encombrés de spectateurs. Des flots de fumée de tabac, s’élançant de la bouche de tous et de chacun, les enveloppaient d’un nuage noir. ».

Exercice d’application+correction

Exercice n° 1 ; Identifiez le thème dans les passages suivants :

P1 ; « Le message du New Age est: «Tout est un. Dieu baigne l'univers entier.» Cette croyance ferait de chacun d'entre nous une parcelle de Dieu. Je suis Dieu, je dispose donc de pouvoirs enfouis Linéaire

(D’après Prisme 3, méthode de FLE, Zanichell

P2 ; « A la fois compositeur et pianiste, Jean-Luc est fasciné par toutes les formes de la production musicale de notre temps. Il a pris part à des activités aussi diverses que la composition de musiques de scènes, la chanson française, le rock, l'improvisation collective et la musique contemporaine. Lors de cette soirée de fête, il invitera ses amis [...] Constant

(D’après L'Express )

P3 ; « Les Simpson sont une famille de crétins moyens, comme il en existe des milliers aux États-Unis et dans beaucoup de pays. Homer, le père, travaille dans une usine nucléaire, Marge, (sa femme), passe son temps à hurler et à protéger ses enfants jusqu'au délire. Parlons-en de ces enfants ! Lisa joue du sax en tirant une tête de plusieurs pieds de longs (elle a le blues) tandis que Bart, affreux jojo, tyrannise parents et amis tout en se prenant pour le nombril du monde. [...] Dérivé

(Le Nouvel Observateur)

3- Règle de reprise d’information ; La substitution lexicale et grammaticale

Un substitut est un mot ou un groupe de mots qui sert à reprendre en le désignant d’une autre façon le G.N. de départ. Les deux types de substituts sont : Les pronoms qui remplacent un G.N. et parfois une proposition. Leurs rôles sont :

a- D’assurer la cohérence du texte en créant les liens entre les phrases.
b- D’éviter les répétitions
c- Ils permettent pour le deuxième type d’apporter des informations supplémentaires.

Exercices d’appication

Exercice n°1 ; Identifiez la reprise dans le texte ci-dessous ;

Texte; La télévision et les jeunes (texte à distribuer)

« Nourris de télévision, les jeunes savent beaucoup plus de choses que nous en savions à leur âge, disent les défenseurs du petit écran. Mais c’est de la nourriture mâchée d’avance comme les aliments pour poulets aux hormones. A la fin de 1975, on a demandé à des jeunes, sur le petit écran les évènements qui les avaient frappés durant l’année défunte. Pas un n’a cité un évènement qui l’avait touché personnellement. Ils se sont bornés à dégurgiter une revue de fin d’année à la télévision. Les ravages de la télévision sont plus effroyables chez les jeunes dont le corps, l’esprit, le cœur, l’âme sont en pleine formation et qui reçoivent de l’extérieur des empreintes ineffaçables. La télévision dispense les jeunes de penser, de chercher, d’imaginer. Elle fournit à tous les mêmes visions préfabriquées. Leurs sens et leur esprit n’ont plus à se les procurer eux-mêmes. Le petit écran les gave de nourritures toutes cuites, toutes mâchées, qui passent directement dans leur sang, comme chez les veaux nourris industriellement, encastrés dans des âges, éclairés de lumières artificielles sans exercices, sans soleil. Au moment où l’on casse les oreilles avec « la créativité » la télévision aura tué chez les jeunes l’esprit d’invention, les thèmes créateurs que jadis on engrangeait à leur age et qui gouvernait la vie.

Paul Guth

1- La télévision dispense les jeunes de penser et de chercher. Le petit écran leur fournit tous les mêmes visions.
2- La société de consommation est phénomène nouveau. Celle-ci cherche à créer chez les gens des besoins superflus.
3- La télévision est une invention qui affecte négativement les jeunes car elle a plusieurs dangers.
4- Les journaux, les magazines, la radio, ces moyens de communication séduisent le consommateur.
5- J’ai payé tous mes achats, la caissière n’a pas encore enregistré les tiens.
6- Ils vendent de l’espoir. Cette vente se base sur des promesses mensongères et alléchantes.
7- Les gens ne sont pas tous d’accord sur les dangers de la télévision, certains pensent que celle-ci est utile, d’autres pensent qu’ elle est plutôt nuisible.
8- Les jeunes suivent la publicité. Ils y attachent beaucoup d’importance.

Exercice n°2 : Remplissez le tableau ci-dessous. Comment appelle-t-on ces termes et à quoi servent-ils ?

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• Note: sans notes
• Auteur: Abla Guebbas (Auteur)
• Année de publication: 2022
• Pages: 76
• N° de catalogue: V1302696
• ISBN (PDF): 9783346775078
• ISBN (Livre): 9783346775085
• Langue: français
• mots-clé: Ecriture, apprentissage, pratique, apprenant