Il y a de multiples motivations à entreprendre. Dans tous les cas, l’entreprenariat est synonyme d’engagement: s’engager pour lutter contre l’exclusion, développer l’écologie, valoriser la culture, etc. Dans le secteur de l’économie sociale et solidaire l’entreprenariat s’est progressivement enraciné, depuis les années 1970, et apparaît aujourd’hui comme un des axes centraux des politiques de développement aussi bien dans les pays développés que dans ceux émergents et/ou en voie de développement. Au départ, le phénomène a donné naissance aux associations ; il a, ensuite, enregistré au cours du temps, de véritables mutations en réponse aux préoccupations de l’emploi, de l’exclusion sociale et de la pauvreté au sein des communautés.
Ces différentes mutations ont conduit graduellement à l’émergence des entreprises coopératives dites Coopératives d’Activités et d’Emploi (CAE), véritables alternatives à la création classique d’entreprises, dans une approche collective. Alors que dans les années 1950 et 1960, les plus grandes attentes étaient placées dans les entreprises de très grande taille, l’entrepreneuriat dans le secteur de l’économie sociale et solidaire est à nouveau considéré, de nos jours, comme le moteur du développement économique et social. Véritable innovation sociale qui a fait son émergence des deux côtés de l’Atlantique avec notamment la "Social Enterprise Initiative", un programme d’enseignement et de recherche lancé en 1993 par la Harvard Business School, ce type particulier d’entreprenariat représente aujourd’hui une alternative à la création classique d’entreprises, avec davantage de participation et de démocratie.
A travers cette première partie de document, le lecteur est amené à interroger la nature de son engagement entrepreneurial pour l’inscrire dans une démarche d’économie sociale et solidaire. Il s’agit d’une façon d’entreprendre autrement, qui met l’humain au cœur du projet, dans le respect des principes du développement durable. C’est pourquoi cette partie rassemble quelques éléments de stimulation et d’encouragement au regain d’intérêt pour la création et le développement de nouvelles activités commerciales, via l’entreprenariat dans le secteur de l’économie sociale et solidaire en Afrique subsaharienne. A cet effet, une littérature sur l’émergence du concept de l’entrepreneuriat social, un mouvement qui semble-t-il, est porté par plusieurs évolutions profondes communes à la plupart des pays du monde, est nécessaire.
Sommaire
Premiere partie : pourquoi entreprendre en economie sociale et solidaire ?
Chapitre 1: l’entrepreneuriat en economie sociale et l’eclosion des cooperatives – CAE
1. L’émergence de l’entrepreneuriat social
2. L’éclosion de coopérative d’activités et d’emploi
Chapitre 2 : l’entrepreneuriat cooperatif, un levier pour la création de richesses et d’emplois durables
1. Principales productions agricoles
2. Principales productions animales et halieutiques
3. Quelques enseignements tirés de ces expériences
Deuxieme partie : comment creer son entreprise en economie sociale et solidaire ?
Chapitre 3 : trouver une idee de projet d’entreprise realiste
1. Comment trouver une idée ?
2. Passer de l’idée à un projet réaliste
3. Quelques conseils indispensables
Chapitre 4 : evaluer son idee de projet d’entreprise
1. Etudes de capacités du projet à être une entité
2. Etudes de rentabilités du projet de coopérative
Chapitre 5 : batir son business plan ou plan d’affaires
1. Pourquoi élaborer un business plan
2. Modèle ou canevas de projet de coopérative
Chapitre 6 : mettre en place la cooperative et demarrer les activites
1. Constitution de l’entreprise coopérative
2. Obtenir de financements pour la coopérative
3. Démarrage d’activités de la coopérative
Troisieme partie : gerer efficacement son entreprise cooperative
Chapitre 7 : la planification de l’entreprise cooperative
1. Notion de planification
2. Typologie de planification
3. Méthode de planification efficace
Chapitre 8 : l’organisation de l’entreprise cooperative
1. Les organes de décision de la coopérative
2. La structure de l'entreprise coopérative
3. Les activités et outils reliés à l'organisation
Chapitre 9 : direction et conduite de la cooperative
1. Direction et gestion des ressources humaines
2. Gestion des approvisionnements et de la production
3. La gestion commerciale
Chapitre 10 : le controle et l’evaluation des cooperatives
1. Le contrôle de gestion en coopérative
2. L’évaluation des activités de la coopérative
Annexe : statuts types de la coopérative
Bibliographie
Table des marières
POURQUOI ENTREPRENDRE EN ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE ?
Il y a de multiples motivations à entreprendre : devenir son propre patron, vivre de sa passion, développer son territoire et créer de la richesse et de l’emploi local. Dans tous les cas, l’entreprenariat est synonyme d’engagement : s’engager pour lutter contre l’exclusion, développer l’écologie, valoriser la culture, etc. Dans le secteur de l’économie sociale et solidaire l’entreprenariat s’est progressivement enraciné, depuis les années 1970, et apparaît aujourd’hui comme un des axes centraux des politiques de développement aussi bien dans les pays développés que dans ceux émergents et/ou en voie de développement. Au départ, le phénomène a donné naissance aux associations ; il a, ensuite, enregistré au cours du temps, de véritables mutations en réponse aux préoccupations de l’emploi, de l’exclusion sociale et de la pauvreté au sein des communautés.
Ces différentes mutations ont conduit graduellement à l’émergence des entreprises coopératives dites Coopératives d’Activités et d’Emploi (CAE), véritables alternatives à la création classique d’entreprises, dans une approche collective. Alors que dans les années 1950 et 1960, les plus grandes attentes étaient placées dans les entreprises de très grande taille, l’entrepreneuriat dans le secteur de l’économie sociale et solidaire est à nouveau considéré, de nos jours, comme le moteur du développement économique et social. Véritable innovation sociale qui a fait son émergence des deux côtés de l’Atlantique avec notamment la "Social Enterprise Initiative", un programme d’enseignement et de recherche lancé en 1993 par la Harvard Business School, ce type particulier d’entreprenariat représente aujourd’hui une alternative à la création classique d’entreprises, avec davantage de participation et de démocratie.
A travers cette première partie de document, le lecteur est amené à interroger la nature de son engagement entrepreneurial pour l’inscrire dans une démarche d’économie sociale et solidaire. Il s’agit d’une façon d’entreprendre autrement, qui met l’humain au cœur du projet, dans le respect des principes du développement durable. C’est pourquoi cette partie rassemble quelques éléments de stimulation et d’encouragement au regain d’intérêt pour la création et le développement de nouvelles activités commerciales, via l’entreprenariat dans le secteur de l’économie sociale et solidaire en Afrique subsaharienne. A cet effet, une littérature sur l’émergence du concept de l’entrepreneuriat social, un mouvement qui semble-t-il, est porté par plusieurs évolutions profondes communes à la plupart des pays du monde, est nécessaire.
Dans la littérature les concepts de l’économie sociale et de l’économie solidaire ont évolué historiquement de façon distincte. Cependant, les vocables « économie sociale », « économie solidaire », « économie sociale et solidaire » sont parfois utilisés pour désigner le même champ d’action.
L’ENTREPRENEURIAT EN ECONOMIE SOCIALE ET L’ECLOSION DES COOPERATIVES – CAE
Au sens étymologique, entreprendre signifie « se décider à faire une chose et s’engager dans son exécution ; chercher à gagner, à séduire quelqu’un ». Ainsi, l’entreprenariat est perçu de façon générale comme l’action de créer de la richesse et/ou de l'emploi par la création ou la reprise d'une entreprise. En réalité, l’entrepreneuriat n’est donc pas un métier, mais plutôt le trait de caractère d’une personne ou d’un groupe de personnes. Il ne se manifeste pas uniquement sous la forme de nouvelles créations d’entreprises. Comment ce concept d’entrepreneuriat a-t-il émergé dans le secteur de l’économie sociale et solidaire dans les pays du monde ?
1.L’émergence de l’entrepreneuriat social
L’entreprenariat dans le secteur de l’économie sociale et solidaire encore connu sous le vocable de l’entreprenariat social, a émergé pendant que l’on sortait de décennies où l’on privilégiait le travail salarié. Ce type d’entreprenariat assez particulier qui a favorisé de profondes innovations sociales, apparaît du point de vue de plusieurs auteurs (Y. Stryjan, 2006 ; S. Bacq & F. Janssen, 2008), comme une véritable manette pour la redynamisation des activités socio-économique. Dans son dynamisme, ce mouvement recouvre diverses formes et pratiques ; ce qui ne facilite guère une définition simpliste unanime du concept.
1.1. Notion del’entrepreneuriat social
Dans la littérature spécialisée en entrepreneuriat social, plusieurs auteurs soulignent l’absence d’un paradigme fédérateur dans ce champ de recherche. Cependant, les débats suscités depuis les années 1990, sur l’entrepreneuriat social en tant que thématique d’étude sur l’entrepreneuriat, ont favorisé un développement des recherches qui permettent de mieux cerner les réalités que recouvre ce champ.
D’une façon globale, l’entrepreneuriat social est perçu comme toute initiative privée dont la finalité sociale (réponse à un besoin social) est supérieure ou égale à la finalité économique. Partant de cette définition, des auteurs comme A. Barthélémy & R. Slitine (2011), s’accordent que le concept de l’entrepreneuriat social recouvre l’ensemble des initiatives économiques dont la finalité principale est sociale ou environnementale et qui réinvestissent la majorité de leurs bénéfices au profit de cette mission. De ce point de vue, J. Thompson (2002), S. H. Alvord & al., (2004), estiment que l’entrepreneuriat social a pour principale vocation, outre la création d’entreprise, la réponse à des besoins sociaux, non encore satisfaits par l’Etat et/ou par le secteur marchand.
En s’attachant au principe que toutes les entreprises du monde partagent l’affirmation d’un projet économique et la nécessité de dégager des excédents, S. Boussaguet (2009), entend par entrepreneuriat social, la même chose que par entrepreneuriat tout cours ; c'est-à-dire une prise d’initiative, une création d’activité, d’emplois, la construction d’un projet économique avec une dimension, une finalité qui va différer en tout cas dans l’intention première qui va être sociale voire sociétale. A l’encontre d’une économie marchande et capitaliste qui plaide pour la réalisation d’objectifs seulement financiers, l’entrepreneuriat social s’inscrit plutôt, Selon A. Omrane & A. Fayolle (2010) et Avise (2007), dans une logique solidaire, se donnant pour priorité la cohésion sociale.
Selon G. Mort & al (2002), l’entrepreneuriat social est un construit multidimensionnel qui comprend l’expression d’un comportement entrepreneurial afin d’accomplir une mission sociale. ... Il désigne, en outre, l’aptitude à reconnaitre la valeur sociale via la création d’opportunités et la détention de caractéristiques clés de prise de décision axées sur l’innovation, la proactivité et la prise de risque. S.A. Zahra & al. (2008 ; 12), restent dans cette même logique en définissant l’entrepreneuriat social comme de « processus liés à la découverte d’occasions afin de créer de la richesse sociale et les processus organisationnels développés et utilisés pour atteindre les fins désirées ». Pour ces derniers, l’entrepreneuriat social « englobe les activités et les processus entrepris pour découvrir, définir et exploiter les opportunités afin d’augmenter la richesse sociale en créant de nouvelles entreprises ou en gérant les organisations existantes d’une manière innovante » (S. A. Zahra & al., 2008 ; 5).
Si le développement durable se présente comme une finalité de l’entrepreneuriat social (S. Boussaguet, 2009), sa réalisation passe inévitablement par des personnes, notamment des entrepreneurs sociaux, qui facilitent à travers leurs comportements, motivations et initiatives, la transformation d’un rêve, la prise en compte d’un problème ou d’une opportunité en une ou plusieurs organisations viables (S. Bacq & F. Janssen, 2008 ; S. Mort & al., 2003). En effet, selon une définition généralement admise, les « entrepreneurs sociaux » sont des individus qui portent des solutions innovantes à des problèmes pressants de la société. Pour T. Reis (1999), les entrepreneurs sociaux créent de la valeur sociale à travers l’innovation, les ressources financières… pour promouvoir le développement social et économique de la communauté.
Du point de vue de P. Brinkerhoff (2001), les entrepreneurs sociaux sont des individus qui recherchent constamment de nouvelles manières de servir les membres de la société et de créer de la valeur ajoutée aux services existants. Ainsi, ils agissent différemment en apportant des solutions concrètes et innovantes à des problèmes sociaux qui apparaissent souvent insolubles au niveau de l’Etat ou de l’économie marchande (A. Omrane & A. Fayolle, 2010). C’est pourquoi beaucoup affirment que l’objectif premier de l’entrepreneur social est d’avoir une activité socialement utile, souvent parce qu’il détecte un manque, une lacune que ni le marché, ni le secteur public ne satisfont. D’après l’organisation Ashoka, « les entrepreneurs sociaux semblent souvent possédés par leurs idées, sacrifiant leur vie pour changer l’orientation de leur domaine. Ils sont autant des visionnaires que des réalistes fondamentaux, préoccupés avant toute chose par la mise en œuvre pratique de leur vision.
En définitive, on peut retenir que l’entrepreneur social, mû par un intérêt collectif plutôt qu’individuel, est un individu qui adhère aux valeurs de l’économie sociale et solidaire, en créant un projet d’entreprise durable ayant une finalité sociale. En effet, guidé par une mission sociale, il explore et reconnait les opportunités d’affaires pour créer de la valeur sociale aux clients, d’une manière proactive, innovante et modératrice du risque (S. Mort & al., 2003). Pour ce faire, il a ou développe la capacité à recenser les besoins non encore explorés, à reconnaître des opportunités d’affaires et à prendre appui sur des manières innovantes pour mobiliser les ressources nécessaires à l’atteinte de ses objectifs sociaux (A. Barthélémy & R. Slitine, 2011 ; T. Ghezali & H.Sibille, 2010).
1.2. Les facteurs de l’émergence l’entreprenariat social
L’entrepreneuriat social est de plus en plus considéré comme le moyen par excellence de surmonter les obstacles de la pauvreté absolue et de l’exclusion sociale au sein des communautés (J.L. Monzón & R. Chaves, 2012 ; Avise, 2007 ; A. Omrane & A. Fayolle, 2010). Outre leur rôle de vecteur d’innovation et de changement, les entreprises sociales forment aussi un guide important pour les transferts de connaissances, en plus de la concurrence qu’elles augmentent en incitant les entreprises classiques à devenir elles-mêmes plus compétitives et plus efficaces.
a) Les motivations à l’entreprenariat sociale
De ses recherches portant sur plusieurs collaborateurs et dirigeants de l’économie sociale et solidaire, H. Gouil (1999), observe que la vision des entrepreneurs sociaux est animée par quatre systèmes de motivations. D’abord une motivation qui relève de la compassion, de l’amour et de la sensibilité qui autorise à être touché par la souffrance d’autrui. La deuxième motivation est relative à l’humanisme et véhiculant le respect des droits humains tels que l’autonomie, le respect de la dignité… La troisième motivation plutôt politique vise l’édifice d’une société plus juste et plus solidaire. Enfin, la dernière motivation plus triviale est liée au développement de compétences en « relations et dialogues sociaux ». Selon A. Omrane & A. Fayolle (2010), l’entrepreneur social cerne les besoins sociaux, essentiellement collectifs, non explorés par le marché, auxquels ni le secteur public ni les entrepreneurs privés n’ont pu répondre pleinement et essaie de les combler de manière efficace. Dans son dynamise, il anticipe sur des besoins de la société pour y apporter une réponse.
[...]
- Citar trabajo
- Docteur Hamissou Affo Daoudou Y. Amadou (Autor), 2018, Créer et gérer une coopérative d’activités et d’emplois. Entreprendre autrement en Afrique subsaharienne, Múnich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/1242592
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