L'étude intitulée "Étude des contraintes liées à l'adoption de la motorisation agricole dans la commune de Copargo" menée par Koffi Gaston GNONHOUE revêt une grande importance dans le contexte du développement agricole au Bénin. Le secteur agricole est un pilier essentiel de l'économie béninoise, jouant un rôle prépondérant dans la croissance économique et la subsistance des populations.
La commune de Copargo, située au cœur de cette réalité agricole, a reconnu l'importance de la mécanisation agricole pour améliorer les rendements et la qualité de vie des agriculteurs. Cependant, malgré les investissements en équipements modernes, l'étude met en évidence des contraintes qui entravent la pleine adoption de la motorisation agricole.
Ce travail s'articule autour de trois chapitres qui abordent le cadre théorique, les systèmes de production agricole, ainsi que les atouts et contraintes liés à la mécanisation agricole à Copargo. L'objectif est de mieux comprendre les défis auxquels les acteurs agricoles de la commune sont confrontés, afin de proposer des solutions et des recommandations pour promouvoir la motorisation agricole de manière plus efficace.
Dans un contexte où l'agriculture demeure la principale source de revenus pour la population, il est impératif de résoudre ces contraintes pour garantir une croissance économique durable et améliorer la qualité de vie des agriculteurs de Copargo. Cette étude offre ainsi des informations précieuses pour orienter les politiques et les initiatives visant à moderniser le secteur agricole au Bénin.
Sommaire
Dédicace
Sigles et acronymes
Remerciements
Résumé/Abstract
Introduction
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE
1.1-Cadre théorique
1.2-Démarche méthodologique
CHAPITRE II : DETERMINANTS, SYSTEMES ET MOYENS DE PRODUCTION AGRICOLE
2.1-Présentation du milieu physique
2.2-Systèmes et moyens de productions
CHAPITRE III : ATOUTS ET CONTRAINTES LIES A L’ADOPTION DE LA MOTORISATION AGRICOLE DANS LA COMMUNE DE COPARGO
3.1-Atouts de la motorisation
3.2-Contraintes liées à l’adoption de la motorisation agricole
Liste des photos
Liste des planches
Liste des figures
Liste des tableaux
Annexe
Table des matières
Dédicace
Je dédie ce mémoire :
- A ma mère Micheline ZOUTCHEKPO pour ses soutiens indéfectibles et à mon père Marc GNONHOUE qui très tôt a su l’importance de l’instruction pour le restant de ma vie ;
- A mon oncle Gaston AGOSSOU pour son soutien matériel et financier
SIGLES ET ACRONYMES
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Remerciements
La réalisation de ce mémoire est le fruit d’un travail de longue haleine.
Au terme de cette étude, nous tenons à remercier en première position le Dr Moussa GIBIGAYE Maître Conférence des Universités, pour avoir accepté de diriger ce mémoire malgré ses multiples occupations. Merci pour vos contributions scientifiques.
Nous rendons hommage à tous les Enseignants de l’UAC / DGAT pour nous avoir aidé à acquérir le savoir scientifique.
Nous tenons à remercier Mr Hassirou TCHANI Technicien Spécialisé en Aménagent et Equipement Rural au SCDA Copargo qui n’a ménagé aucun effort pour répondre à nos préoccupations.
Nous remercions toute la famille GNONHOUE, nos nièces et neveux.
Nous remercions GLELE AHANHANZO S. Judith pour son assistance et son amour, retrouvez ici ma gratitude Nous adressons nos sincères remerciements aux Messieurs KOUARFATE Narcisse, YORIGUI Hippolyte, TCHANDO Benjamin, MOUMOUNI Ibrahime, SEKOU Adamou, et BRIGA Daniel qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce présent travail.
A toutes et à tous, infiniment merci.
Résumé
Le présent travail a pour objet d’étudier les différentes contraintes liées à l’adoption de la motorisation agricole dans la commune de Copargo.
La démarche méthodologique adoptée pour cette étude est basée sur la recherche documentaire, les observations, les enquêtes de terrains à partir desquelles les données sociales, géographiques et les statistiques agricoles sont collectées et analysées à l’aide du model SWOT.
L’analyse des résultats montre que la Commune de Copargo dispose d’une importante surface cultivable. Elle révèle que l’agriculture qui est l’activité principale des populations, occupe plus de 90 % de la population active et constitue la principale source de revenus de cette dernière. Elle bénéficie d’une pluviométrie favorable qui varie entre 800 mm et 1300 mm et aussi de la présence du SCDA qui dispose de 22 agents chargés d’encadrés les producteurs. Considérant les potentialités dont dispose la Commune de Copargo et vue la place que l’agriculture occupe dans la croissance économique, l’autorité centrale a opté pour la modernisation de ce secteur d’activité à travers la motorisation des pratiques agricoles. Malgré les investissements en équipements de production modernes : 5 tracteurs, 35 moto-pompes, 3 décortiqueuses du riz, 2 malaxeuses de noix et d’autres équipements qui devraient permettre d’alléger la tâche aux producteurs et intensifier les rendements agricoles, les attentes ne sont pas comblées. Des suggestions ont été formulées pour promouvoir la motorisation agricole.
Mots clés: contraintes ; motorisation agricole ; technique ; Commune de Copargo
Abstract
The purpose of this work was to study the various constraints related to the adoption of agricultural motorization in the town of Copargo.
The methodology adopted for this study is based on desk research, observations, land surveys from which the social, geographic and agricultural statistics are collected and analyzed using the SWOT model.
Analysis of the results shows that the Copargo Municipality has a large cultivable area. It shows that agriculture is the main activity of the population, occupies more than 90% of the working population and is the main source of income of the latter. It enjoys a favorable rainfall varies between 800 mm and 1300 mm and also the presence of the SCDA which has 22 officers of supervised producers. Considering this potential for Commune Copargo and instead view that agriculture plays in economic growth, the central authority has opted for the modernization of this sector through the automation of agricultural practices. Despite investment in modern production equipment: 5 tractors, 35 motor pumps, 3 husking rice, mixing machines 2 nuts and other equipment that are expected to ease the burden for producers and increase agricultural yields, expectations are not met. Suggestions were made to promote agricultural engines.
Keywords: stress; agricultural engines; art; Town of Copargo.
INTRODUCTION
Le potentiel de croissance économique de l’Afrique en générale et du Bénin en particulier dépend largement du secteur agricole. Par conséquent tous les modèles de développement devraient accorder une place de choix au secteur agricole considéré comme moteur de croissance économique. En effet ; Adégbidi et al cité par Gibigaye (2008) ont noté que l’extrême négligence dont a souffert l’agriculture dans les modèles de développement économiques depuis les années 1940 jusqu’aux années 1960 dans le tiers monde pourrait être expliquée par le fait qu’à quelques exceptions près, les pays en développement n’ont pris conscience de l’importance de l’agriculture qu’à partir du moment où les déficits alimentaires ont commencé à alourdir les facteurs des échanges extérieurs. L’agriculture étant la base de l’économie des pays en voie de développement, il s’avère donc indispensable de moderniser les différentes techniques culturales afin de permettre l’essor de notre pays à l’économie dominée (Gnanhoui et Kanhonou, 2001). Les différents plans de développement du Bénin ont toujours considéré l’agriculture comme la base du développement national. Selon les estimations de la banque mondiale, cette agriculture qui est la base de survie du Bénin demeurera pour de longues années la principale source de croissance économique du pays. En effet, elle occupe 70 % de la population active et 95 % des recettes d’exportation et contribue à hauteur de 38 % à la formation du PIB (Soulé cité par Gibigaye, 2008).
La commune de Copargo consciente du rôle que la motorisation peut jouer dans une économie n’est pas restée en marge de cette volonté politique qui vise à rendre l’agriculture florissante dans la mesure où elle représente un pôle de développement pour le Bénin. Malgré les efforts fournis par les pourvois publics et les producteurs pour augmenter le tonnage des productions, il est amer de constater que la production agricole croît au rythme de 4 % par an (Banque Mondiale, 1992).
De ce constat, et dans un contexte où l’agriculture constitue la principale activité, source d’alimentation et de revenus des populations notamment des milieux ruraux et pour l’édification d’une civilisation viable, où nourrit convenablement les populations est devenu le sujet préoccupant des autorités politiques à divers niveaux, il est important de réfléchir sur les contraintes afférentes à l’adoption de la motorisation agricole (Amadou, 1982). C’est dans l’optique de contribuer aux multiples efforts consentir dans la motorisation agricole au Bénin que la thématique de cette recherche est intitulée « Etude des contraintes liées à l’adoption de la motorisation agricole dans la commune de Copargo » Ce travail est structuré en trois chapitres : le premier chapitre présente le cadre théorique et la démarche méthodologique, le deuxième chapitre livre les déterminants, systèmes et moyens de production agricole et le troisième chapitre aborde les atouts et contraintes liées à l’adoption de la motorisation agricole dans la Commune de Copargo.
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Le premier chapitre du document aborde l’étude du cadre théorique et la démarche méthodologique.
1-1. Cadre théorique
Le cadre théorique s’intéresse à la problématique, les hypothèses, les définitions opérationnelles et la revue de littérature.
1-1.1. Problématique
L’étude des différents programmes agricoles en Afrique permet de mettre un accent sur la priorité offerte à l’agriculture. Elle occupe une place capitale dans la vie socio-économique des nations. C’est-à-dire qu’elle possède une place de choix tant par le nombre d’actifs qu’elle emploie que par sa contribution au PIB (Wokou, 2007). Au Bénin, l’agriculture tient une place de premier plan au sein de l’économie (Mama, 2011). Le Bénin comme beaucoup d’autres pays africains ont pris conscience de la poussée démographique et ont optés pour une politique de diversification et de motorisation de l’agriculture pour épargner leur population de la sous-alimentation. Pour réussir ce pari, la motorisation est un outil indispensable pour permettre le passage d’une « agriculture africaine de subsistance, incapable de nourrir convenablement la population » ; à une agriculture « moderne, commerciale, d’entreprise et productive ». S’inscrivant dans un contexte de développement durable avec l’avènement de la décentralisation dans notre pays où chaque commune doit prendre sa destinée en main, les autorités compétentes béninoises dans leur programme de société ont misé sur la motorisation agricole dans les différentes Communes (Mama et Tchanile 2010).
Les différents plans de développement du Bénin ont toujours considéré l’agriculture comme la base du développement. Selon les estimations de la Banque Mondiale, cette agriculture qui est la base de survie du Bénin, demeurera pour de longues années la principale source de croissance économique du pays. En effet, elle occupe un important nombre de la population active et assure une majeure partie des recettes d’exportation et contribue à la formation du PIB (Gibigaye, 2008). Les politiques existent dans le cadre du développement agricole et rural ; mais leur application réelle à la base en vue de sortir les paysans de leur situation de misère se fait toujours attendre (Etienne et Bassakpai, 2006). A l’heure où l’augmentation de la production agricole est la préoccupation première des pays ACP, la motorisation, longtemps négligée apparaît comme un des facteurs clés pour augmenter la productivité et mettre en valeur des terres encore inexploitées à condition d’être adaptée à la demande des agriculteurs et aux contraintes locales et d’être intégrée dans des stratégies globales, pas seulement technique (FAO et ONUDI, 2008). Selon cette même source, l’accroissement vital de la production agricole dans les pays du sud passe entre autre par la mécanisation/motorisation. Les bailleurs et les gouvernements s’étaient détournés de la motorisation depuis les années 1970 à la suite de nombreux échecs d’introduction d’engins motorisés dans les campagnes africaines. Au moment où celles-ci se vident au profit des villes et où chaque agriculteur doit nourrir deux fois plus de bouches qu’il y a 30 ans, elle redevient une solution incontournable. Dans leur rapport commun de 2008, des experts de la FAO et de l’ONUDI estiment que « pour que la motorisation de l’agriculture africaine donne des résultats, il est indispensable que tous les acteurs concernés, qu’ils soient agriculteurs, prestataires d’appui, planificateurs ou responsables politiques, l’appréhendent et l’accompagnent en agissant sur l’ensemble du système agricole dans une perspective de valorisation ». En Afrique, où seuls 22 % des terres arables sont exploitées, la motorisation peut grandement contribuer à accroitre la superficie cultivée, les rendements et la qualité de la production vivrière, elle permet aux paysans d’intervenir plus rapidement et au bon moment, limitant ainsi les risques dans un contexte de changements climatiques (Vilgrain, 2008). Même si les résultats de près d’un demi-siècle d’actions en faveur de la mécanisation agricole en Afrique semblent faibles au regard des enjeux, le développement de la mécanisation apparait pourtant comme une nécessité pour favoriser le développement durable et autonome de l’agriculture africaine, mais elle ne se fera pas sans l’appui des pouvoirs publics en favorisant l’accès aux équipements (www.lesechos.fr). C’est ainsi que de nombreuses initiatives en matière du développement communautaire sont prises dans la nécessité de permettre aux populations de s’impliquer dans le processus de choix et de décisions stratégiques pour conquérir les bases du développement économique (FAO, 2000). Au Bénin, le climat et la diversité des types de sols sont favorables à la diversification de la production agricole et permettent à la production locale de couvrir les besoins alimentaires de base, mais le constat montre que le pays continue d’importer une bonne partie de sa consommation en produit maraîchers des pays voisins tels que le Burkina-Faso et le Nigéria (MAEP, 2011). La Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté (SCRP, 2011-2015) considère à juste titre le secteur agricole comme l’un des plus importants leviers de lutte contre la pauvreté. En effet, le secteur constitue la principale source de création de richesse. Plus de 60% des actifs masculins et 39% des actifs féminins réellement occupés exercent une profession agricole, ainsi la contribution du secteur au PIB est de l’ordre de 34,3%. Mais, en dépit des potentialités (disponibilités de terre cultivables et de main d’œuvre, réseau hydrographique fourni etc…) dont dispose le secteur, il reste confronté à d’énormes difficultés marquées par : la forte dépendance des aléas climatiques, le nombre limité des exploitations de grandes tailles, le faible taux d’utilisation d’intrants spécifiques et d’équipements agricoles mécanisés adéquats. Pour FAO (2005), malgré les atouts physiques et socio-économiques dont dispose le Bénin, le secteur agricole est encore confronté à un faible taux d’utilisation d’équipement agricoles, à la non maitrise de l’eau et au mauvais état des pistes rurales, toutes choses qui rendent le secteur agricole peu compétitif. En effet, pour une superficie totale des terres agricoles disponibles estimées à plus de sept millions (7.000.000) d’hectares, à peine 20% sont exploitées et seulement 1% des emblavures est mécanisées. Ce résultat est obtenu surtout dans les départements cotonniers où il y a une forte concentration d’équipement de culture attelée et une introduction de la motorisation (tracteurs et motoculteurs) dans les CUMA. Pour rendre l’agriculture béninoise moins tributaire des aléas de toutes sortes, il est indispensable que des mesures idoines soient réellement prises pour la promotion d’équipement agricole. La réussite des actions de ce sous-secteur permettrait de créer un cadre incitatif pour faciliter l’implantation des entrepreneurs de type nouveau. Selon l’INSAE (2003), Kataki (2013) l’évolution des indicateurs démographiques montre que la population du Bénin recensé en 2002 qui était de 6769914 habitants aurait atteint 6982750 habitants en 2003 et passerait à 9232925 habitants en 2012 et 12997953 habitants en 2025, pour atteindre 18546394 habitants en 2042 sur une superficie de 114763Km2. Le foncier n’étant pas extensible, l’accroissement vital de la production agricole dans les pays du sud s’avère indispensable et passe entre autre par la motorisation qui désormais est considéré comme un des éléments incontournables pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, pour ce fait sa large diffusion exige de faire au préalable sauter certains verrous, en premier lieu l’insécurité foncière et le financement. C’est fort de cela que les Orientations Stratégiques pour le Développement du Bénin (2006-2011) et la Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté (SCRP 2007-2009), en considérant le secteur agricole comme un levier de lutte contre la pauvreté, impriment l’idée de la révolution verte qui va permettre au Bénin de devenir un pays d’économie agricole compétitive dans la sous-région ouest africaine.
Pour trouver des solutions aux différentes difficultés qui empêchent l’adoption de la motorisation agricole, les questions de recherche suivantes se posent :
- Les machines agricoles utilisées par les producteurs répondent-elles aux exigences des terres de la Commune ?
- La Commune dispose-t-elle des centres de fabrications et montages de machines agricole ?
- Le niveau d’instruction des producteurs leur permet-il de se familiariser aisément aux machines agricoles ?
C’est dans le but de satisfaire les besoins alimentaires par l’apport de la motorisation agricole que le thème intitulé : « Etude des contraintes liées à l’adoption de la motorisation agricole dans la commune de Copargo » fait l’objet de notre étude.
Pour mener à bien cette étude les hypothèses suivantes ont été formulées :
1-1.2. Hypothèses de recherche
- les machines agricoles existantes ne répondent pas aux exigences des terres dans la Commune de Copargo ;
- la Commune de Copargo dispose des centres de fabrications et montages des machines agricoles ;
- il existe des stratégies pour motoriser l’agriculture dans la Commune de Copargo.
Pour vérifier ces hypothèses, les objectifs de recherche suivants ont été fixés.
1-1.3. Objectifs
- Objectif global
Il consiste à déterminer les facteurs qui handicapent la motorisation agricole dans la commune de Copargo.
- Objectifs spécifiques
Spécifiquement il s’agit de :
- identifier les facteurs qui empêchent le bon développement de la motorisation agricole à Copargo ;
- évaluer les problèmes de l’adoption d’une agriculture motorisée dans la Commune ;
- proposer des stratégies pour réduire les contraintes liées à l’adoption d’une agriculture motorisée dans la Commune de Copargo.
1-1.4. Définitions opératoires
Les technologies mécaniques sont encore à un jeune stade de développement, comparées à d’autres disciplines contribuant à la production agricole. Il n’y a pas pour l’instant de consensus sur les concepts et les terminologies utilisées dans les essais, l’évaluation et le choix des matériels agricoles. Les concepts et définitions utilisées se proposent d’être relativement rigoureux mais faciles à comprendre.
- Machine: Appareil capable de réaliser certaines tâches, de remplir une fonction donnée (Petit Larousse, 2010).
Dans le cadre de la présente étude, nous pouvons définir la machine comme un outil mécanique capable d’effectuer sous la conduite ou non d’un opérateur une ou plusieurs tâches spécifiques.
- Motorisation agricole: action de motoriser les moyens de cultures. C’est-à-dire munir une installation agricole d’un moteur à essence ou diesel (Petit Larousse, 2010).
D’après CIRAD, (1998) la motorisation agricole englobe tout ce qui concerne l’emploi des moteurs pour effectuer les travaux agricoles :
- les tracteurs avec leurs équipements et les automoteurs ;
- les motoculteurs et autres engins spécialisés ;
- les moteurs pour entraîner les machines utilisées à poste fixe, ou portées à dos d’homme.
Dans le cadre de notre travail, nous pouvons définir la motorisation agricole comme : fille de la mécanisation agricole, qui est l’introduction et l’usage des instruments dotés de moteurs dans les activités de productions agricoles, allant du désherbage au moissonnement, dans le souci premier d’amoindrir les peines et les durs labeurs des producteurs. L’usage par exemple, d’un tracteur de marque MASSEY FERGUSSON de 80 chevaux dans les activités agricoles est qualifié de motorisation agricole.
- Mécanisation agricole: action de mécaniser l’agriculture qui est le fait d’introduire l’emploi des machines dans les moyens de cultures (Petit Larousse, 2010).
D’après PPMA (2007), les machines sont en général classées selon différentes grilles, par exemple : la source d’énergie qui les anime (manuelle, animale, moteur et autres), la complexité de la machine (outil, outil combiné, machine complexe), leur capacité théorique de travail (hectares par heure, tonnes par heure) et la fonction qui spécifie le type de travail exécuté (culture, semis, désherbage, pulvérisation, récolte etc.). Il est possible d’utiliser une combinaison de ces facteurs pour décrire une machine, par exemple « cultivateur à traction animale » l’usage de cette forme de combinaison dans l’agriculture est qualifié de mécanisation agricole.
Dans le cadre de notre étude la mécanisation agricole est l’usage d’équipements non doté de moteurs dans l’agriculture.
- Agriculture : activité économique ayant pour objet la transformation et la mise en valeur du milieu naturel afin d’obtenir les produits végétaux et animaux utiles à l’homme, en particuliers ceux qui sont destinés à son alimentation (Petit Larousse, 2010).
1-1.5. Revue de littérature
Plusieurs travaux scientifiques ont porté sur la motorisation agricole en Afrique en générale et le Bénin en particulier parmi ceux-ci nous avons :
Gibigayé, (2003) affirme que sur les sols gravillonnais qui sont peu structurés, il faut des engins qui pulvérisent moins la terre que les disques, et évitent la casse. Selon une expérience effectuée en Côte d’Ivoire, sur les sols gravillonnais qui sont compactes et dont la mise en valeur implique un temps de travail élevé, l’utilisation de la charrue à soc ou du chisel est recommandée : la charrue la plus efficace contre l’enherbement, mais les deux outils décompactent le sol en profondeur. D’après cette expérience, le travail superficiel aux disques (cas des CUMA) a un effet négatif sur les productions du riz et du cotonnier, inférieur de 10 % à la culture attelée. Sur un sol argilo-sableux, un travail profond à la charrue à soc augmente nettement le rendement (27 % pour le coton, 17 % pour le riz). La motorisation agricole est indispensable aujourd’hui en début de 21 èm siècle car l’attraction animale ne peut dépasser 1/4 ha par jour et par paire de bœufs. Or avec un tracteur on peut atteindre 6 ha dans les mêmes conditions ce qui permet de respecter le calendrier agronomique car l’agriculture Béninoise est essentiellement pluviale. La motorisation permet donc d’accroître la production par augmentation des superficies cultivées, rend possible le mise en culture des zones nouvelles, difficiles voire impossibles à cultivées manuellement ou par traction animale. Par sa puissance, elle permet de réaliser des opérations culturales d’intensification ou plus généralement la gestion de la fertilité du sol, on peut citer : le broyage des résidus des récoltes et leur enfouissement ainsi que l’épandage de la fumure organique (Gnanhoui et Kanhonou, 2001).
Gbeffe, (2011) affirme que les actions après l’indépendance au vue du succès des expériences menées par les missions de l’Ouémé, le gouvernement du Dahomey à solliciter en 1965 et obtenu du PNUD le financement conjoint pour la réalisation d’un projet rizicole dénommé, « Projet-Ouémé » ce projet prévu pour durer deux ans (1970 - 1972) devrait assister le Dahomey pour l’aménagement des plans 1800 ha pour la riziculture et établissement des plans d’aménagement de 1200 ha supplémentaires. Il avait aussi pour mission de former les paysans locaux et les vulgarisations aux techniques rizicoles.
Le potentiel de croissance économique de l’Afrique en général et du Bénin en particulier dépend largement du secteur de l’agriculture. En conséquence, tous les modèles de développement devraient accorder une place de choix au secteur agricole considéré comme moteur de croissance économique (Gibigaye, 2008).
Le Bénin à l’instar des autres pays de l’Afrique de l’ouest a consenti d’énormes ressources pour augmenter la production nationale dans le but de couvrir la consommation intérieure et d’exporter le riz produit localement, en vue des devises importantes pour la nation (Adégbola, 2005). Malgré cela, le secteur agricole reste confiner dans une situation qui ne présage guère de lendemains meilleurs. Pourtant, le développement socio-économique des régions intertropicales du monde est étroitement lié à la capacité des pays concernés à promouvoir le secteur agricole qui demeure le secteur le plus important en raison de la part des populations nationales qu’il mobilise, de la part des ressources qu’il assure à l’économie nationale et du caractère renouvelable de celle-ci (Aho et Kossou, 1997). Or, les dernières décennies témoignent du rôle croissant que joue la motorisation agricole dans le développement et même dans le suivie de toutes les entreprises. Les différentes études ont montré qu’aucune recherche n’est menée sur la motorisation agricole dans la commune de Copargo. Toutefois, il est question d’étudier les contraintes liées à l’adoption de la motorisation agricole dans cette Commune.
1.2- Démarche méthodologique
L’étude est réalisée suivant une démarche méthodologique qui s’articule autour de trois points à savoir : la collecte des données, le traitement des données recueillies et l’analyse des résultats.
1.2-1-Collecte des données
1.2-1.1- Recherche documentaire
Beaucoup d’ouvrages et rapports de publication des travaux de recherche ont été consultés dans plusieurs centres de documentation comme l’indique le tableau 1 ci-dessous.
Tableau I: Synthèse sur la documentation
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Source: Enquête de terrain, septembre 2014
1.2.1.2- Travaux de terrain
- Techniques et outils de collecte
Cette étape sensible de la recherche nécessite l’usage d’un certain nombre d’outils et des techniques de collecte des données.
- Techniques de collecte des données
Dans le souci de recueillir le maximum de données, d’informations fiables, plusieurs techniques ont été utilisées. Il s’agit de :
- l’observation directe qui consiste à chercher et à identifier sur le terrain des informations réelles liées au thème. Elle est faite à travers les visites des champs, les unités de transformations ; et les unités des fabricants locaux des outils agricoles
- les entretiens non structurés : ces entretiens ont surtout été en direction des personnes ressources du milieu, les chefs de villages, et portent particulièrement sur le milieu physique, la généralité sur la motorisation, la place de la motorisation dans l’agriculture. Cela a permis d’identifier les informations à rechercher et à approfondir sur le terrain et de définir les stratégies de collecte des données ;
- des entretiens structurés conduits de façon systématique à l’aide de guide d’entretien adressés aux producteurs, agents du SCDA, aux unités de transformation, aux ONG et autorités communales. Comme l’indique la planche 1 ci-après :
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Planche 1: Entretien avec un producteur à Singré
Prise de vue : Moumouni, septembre, 2014.
La planche 1 montre un producteur et sa famille qui se prêtent à notre questionnaire. L’analyse de la planche1 révèle que certains producteurs pour réduire le coût lié aux travaux champêtres (désherbage, labour, semi) font recoure à la main d’œuvre familiale surtout que celle-ci est majoritairement jeune et essentiellement agricole
- Outils de collectes
Ils sont essentiellement constitués de :
- questionnaires élaborés et adressés aux paysans, aux institutions intervenant dans le domaine de l’agriculture ;
- guides d’entretien qui ont facilité l’entretien avec les personnes cibles (autorités communales, agents du SCDA) et aux responsables intervenant dans l’agriculture ;
- grille d’observation qui nous a permis de noter les observations faites sur le terrain ;
- un appareil photo numérique qui a servi à la prise des vues des faits instantanés pour l’illustration ;
- un Global Positioning System (GPS) qui a servi de prendre avec précision les coordonnées géographiques de la commune et la répartition spatiale du matériel agricole ;
- une carte géographique pour identifier les grandes localités de production dans la commune.
1.3-Données utilisées
Les données recueillies sont aussi bien qualitatives que quantitatives. Elles se résument comme suit :
- les statistiques agricoles relatives à l’évolution des superficies emblavées, des rendements agricoles. Elles ont été collectées dans le SCDA de la Commune de Copargo ;
- les données démographiques à l’INSAE ;
- les informations socio-économiques et géographiques sur les acteurs, procédures et processus de motorisation.
1.4 - Echantillonnage
La Commune de Copargo compte 4 arrondissements à savoir : Copargo centre, Pabégou, Singré, Anandana l’enquête a eu lieu dans tous les arrondissements. Les villages ou quartiers parcourus pour l’enquête remplissent les conditions suivantes :
- existence des terres cultivables,
- importance des activités agricoles ;
- utilisation des matériels agricoles ;
- existence d’une pluviométrie favorable.
Le nombre de personnes enquêtées est égal à 175 ménages.
Il est réparti proportionnellement entre les quatre (04) arrondissements en fonction de la taille de la population par village.
Tableau II : Structure de l’échantillonnage
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Source : INSAE, 2013 et enquête de terrain juillet 2013.
L’échantillon est constitué de 175 chefs de ménages producteurs agricoles et 15 personnes ressources à savoir les chefs de villages, les agents de la SCDA Copargo, les autorités communales et les ONG(s). La taille de l’échantillon fait 190 personnes
1.5 - Traitement des données et analyse des résultats
Cette phase comprend le dépouillement des données brutes et la synthèse des données. Les questionnaires et le guide d’observation ont été traités manuellement et codifiés avant d’être traités par l’ordinateur. Les informations ainsi obtenues ont été arrangées et ont permis de réaliser les figures et des cartes à l’aide des Logiciels Excel et Arcveiw 3.2 La dernière phase est la saisie et l’analyse des données. Après le dépouillement et la détermination des différents pourcentages, les données sont analysées. Les résultats sont évalués à l’aide du Modèle d’analyse de SWOT (Strengths-Weakensse-Opportunites-Threats en anglais ou Forces-Faiblesses-Opportunités-Menaces en français).
CHAPITRE II DETERMINANTS, SYSTEMES ET MOYENS DE PRODUCTION AGRICOLE
Ce chapitre décrit les facteurs biophysiques (la présentation du milieu physique, les conditions climatiques, l’hydrographie et la formation pédologique) et humains favorables à l’agriculture dans la Commune de Copargo.
2-1. Présentation du milieu physique et humain
La présentation du milieu physique aborder à la fois les données climatiques, les données biophysiques.
2.1.1-Situation géographique de la Commune :
La Commune de Copargo est située entre 9°40’50’’ et 10°4’31’’ de latitude nord et entre 1°20’ et 1°45’ de longitude est, elle s’étend sur une superficie de 876 Km2 et fait partie des quatre Communes du département de la Donga. Copargo, chef-lieu de la Commune, est située à environ 510 Km de Cotonou (capitale économique du Bénin). La Commune est limitée au nord par la commune de Natitingou et de Kouandé, au sud et à l’est par les Communes de Djougou et de Ouaké et à l’ouest par la République du Togo (figure1)
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Figure 1: Situation géographique de la commune de Copargo
2.1.2 Milieu physique
- Conditions climatiques favorables à l’agriculture
La Commune de la Copargo située dans le domaine tropical humide, est caractérisée par un climat de type soudano-guinéen nuancé par le relief atacorien avec deux saisons. Une sèche allant de mi-octobre à mi-avril suivit d’une pluvieuse couvrant la période de mi-avril à mi-octobre (ASECNA, 2010). Les mois d’Août et de septembre sont généralement les plus arrosés dans l’année. D’après Yabi (2008), ce type de climat constitue à peu près une nuance médiane entre le genre subéquatorial plus pluvieux avec quatre saisons et le type tropical sec avec deux saisons fort contrastées (figure 2).
Figure 2: Variation pluviométrique de la Commune de Copargo de 2004-2013
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Source: ASECNA, 2013
Les précipitations varient entre 800 mm et 1300 mm et peuvent atteindre voire excéder la hauteur remarquable de 1492 mm. Ceci dénote le caractère aléatoire des précipitations dans l’ensemble de la commune. La quantité remarquable des pluies, facteur sans lequel aucune activité agricole n’est possible constitue un atout indéniable pour l’agriculture dans la Commune de Copargo.
2.1.2-1. Relief et pédologie de la Commune de Copargo
Le relief de la Commune appartient à un ensemble caractérisé par la dominance de la chaine de l’Atacora. Le chaînon Tanéka à un sommet qui avoisine une hauteur de 654 m. le reste du territoire est constitué de vastes plaines boisées alternées de vallons et de cuvettes. Selon Adam et Boko (1993), Kataki (2013), Les types de sols rencontrés dans la Commune de Copargo ont les mêmes caractéristiques que ceux des autres Communes du département de la Donga. Il s’agit en l’occurrence des sols ferrugineux tropicaux lessivés non concrétionnés et indurés, sols légers à faible capacité de rétention d’eau qui couvrent surtout les arrondissements d’Anandana et de Singré. A ce type de sol s’ajoutent les sols ferralitiques rencontrés aux pieds des sommets. Il s’agit des sols reconnus perméables. Ils sont jugés assez résistants à l’érosion non seulement en raison de leurs perméabilités mais aussi grâce à leurs cohésions dues à la présence d’argile. La vitesse d’infiltration varie suivant la pente, la teneur en argile dans les horizons et le couvert végétal. Il existe également quelques rares sols à tendance hydromorphe, ce sont les sols dont l’évolution est en rapport avec la présence quasi permanente de l’eau (l’eau de remontée de la nappe phréatique et l’eau de ruissellement). Il s’agit des sols hydromorphes moyennement organiques, humides à gley, non salés reposant sur un matériau alluvial lagunaire. De teintes sombres, ils supportent une végétation hydrophile. Pour Djafarou (2011), et Kataki (2013), l’excès d’eau dans ses sols s’exprime par un engorgement permanant de surface ou de profondeur. Tous ces sols ont besoin d’importants apports en matières organique pour la reconstruction de la couche humifère sur les parcelles mises en culture. Par ailleurs, il faut ajouter à la faible fertilité des sols la mauvaise exploitation par les agriculteurs. Ce qui entraine un rapide appauvrissement de ses sols conduisant ainsi à un déplacement permanant des agriculteurs vers d’autres terres aux moyens de défrichement permanant (figure 3)
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- Gaston Koffi Gnonhoue (Author), 2016, Étude des contraintes liées à l'adoption de la motorisation agricole dans la Commune de Copargo, Munich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/906422
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