« Die Apposition ist das problematischste Satzglied in Tesnières Syntaxmodell. »Suite à cette affirmation, le présent travail envisagera une analyse critique de l’apposition telle qu’elle est traitée et représentée par Lucien Tesnière dans lesEléments de syntaxe structurale.Les parties consacrées au sujet nommé de cette œuvre, particulièrement les chapitres 69 et 70, seront celles sur lesquelles se fonde l’étude suivante. Compte tenu de la vastitude du sujet en question, cette analyse ne prétend pas pouvoir le prendre en considération dans tous les détails. Elle s’applique au contraire à en étudier certains points importants pour ainsi atteindre un résumé qui pourrait lui-même fournir une base pour de futures discussions à cet égard.
Table de matières
1. Introduction
2. Définitions
2.1 L’apposition d’après Tesnière
2.2 D’autres conceptions de l’apposition
3. Etude des points problématiques
3.1 L’épithète
3.2 L’apostrophe
3.3 La représentation stemmatique – jonction et apposition
4. Critique et perspectives
5. Résumé
Références bibliographiques
1. Introduction
« Die Apposition ist das problematischste Satzglied in Tesnières Syntaxmodell. »[1] Suite à cette affirmation, le présent travail envisagera une analyse critique de l’apposition telle qu’elle est traitée et représentée par Lucien Tesnière dans les Eléments de syntaxe structurale. Les parties consacrées au sujet nommé de cette œuvre, particulièrement les chapitres 69 et 70, seront celles sur lesquelles se fonde l’étude suivante. Compte tenu de la vastitude du sujet en question, cette analyse ne prétend pas pouvoir le prendre en considération dans tous les détails.[2] Elle s’applique au contraire à en étudier certains points importants pour ainsi atteindre un résumé qui pourrait lui-même fournir une base pour de futures discussions à cet égard.
2. Définitions
Afin d’effectuer une analyse des problèmes liés à l’apposition telle qu’elle apparaît dans les Eléments de syntaxe structurale il est indispensable de prendre en compte les explications et précisions déterminées par Tesnière à cet égard. Le chapitre présent résumera alors dans une premiére partie la définition de l’apposition d’après Tesnière ; une seconde partie exposera dans les grandes lignes certaines descriptions d’autres linguistes quant à ce sujet – semblables à celle de Tesnière, plus approfondies ou même opposées. Le projet d’analyse critique sera entrepris, dans les chapitres suivants, en les contrastant.
2.1 L’apposition d’après Tesnière
Les chapitres 69 et 70 des Eléments de syntaxe structurale sont dédiés à la définition et à la description de l’apposition. Tesnière y constate que « le rôle d’apposition est normalement rempli par un substantif »[3] appartenant au nœud substantival qui a « pour centre le substantif auquel il est en apposition » (Tesnière 1965, § 2/69, p. 163). D’après Tesnière, la fonction de l’apposition relative au substantif régissant du nœud est équivalent à celle d’une épithète ; elle est donc fonctionellement subordonnée au substantif ayant le rôle d’actant. Par contre, au point de vue structural, l’apposition est égale au substantif régissant et se trouve par conséquent au même niveau que ce dernier (voir ibid., § 4/69) : « sa position [est] à côté du substantif et non au dessus ou au dessous » (ibid.).[4] Seul le substantif centre du nœud est alors lié au verbe par un trait de connexion ; la connexion entre l’actant et son apposition est au contraire figurée par un trait horizontal (voir ibid., § 7/69, p. 164). Partant de cette représentation graphique, Tesnière constate que « l’apposition se distingue […] nettement d’une part de l’épithète, d’autre part de l’attribut, qui sont en connexion verticale avec le substantif centre du nœud substantival » (ibid., § 9/69). De plus, Tesnière attribue à l’apposition « une légère nuance de circonstant » (ibid., § 12/69, p. 165) qui « peut être très variable » (ibid., § 13/69). « [J]ouant […] fictivement le même rôle » (ibid., § 14/69) que le substantif auquel elle est attachée, dans les langues à cas, l’apposition s’accorde en cas avec le substantif régissant mais non en genre ni en nombre, contrairement à l’adjectif épithète (voir ibid., §§ 14 et 16/69).
Equivalent à l’épithète dont le rôle peut également être rempli par un substantif au lieu d’un adjectif, Tesnière admet que soit un adjectif, soit un participe peuvent remplacer un substantif dans le rôle d’apposition (voir
ibid., §§ 1 et 4/70, p. 166). Même au niveau de la représentation stemmatique, aucune distinction n’est faite entre un substantif ou un adjectif en apposition ; leur connexion avec le substantif régissant est toujours figurée à l’aide d’un trait horizontal. Les seules différenciations que Tesnière fait remarquer quant à l’adjectif en apposition ne se montrent qu’à travers la comparaison de plusieurs langues. Ainsi, l’invariabilité de l’adjectif et du participe en apposition dans la langue allemande est une exception à la règle disant que généralement, ces deux « s’accordent avec le substantif auquel ils sont en apposition non seulement en cas, mais en genre et nombre » (ibid., § 6/70, p. 167). De plus, la « nuance circonstancielle » implicite à l’adjectif en apposition peut être rendue aussi bien par un adverbe comme dans la langue française que par « une expression adverbiale formée au moyen d’un substantif (ou substantif personnel ou infinitif) précédé d’une préposition » (ibid., § 3/70), notamment en latin. Une autre particularité pour laquelle Tesnière ne cite que des exemples tirés de la langue latine se présente lorsqu’un mot se trouve en apposition avec un substantif personnel « réduit au rôle d’indice ou même complètement incorporé au verbe » (ibid., § 8/70, p. 168). Dans le stemma, ce dernier est « […] représenté fictivement par un nœud virtuel, auquel aboutissent d’une part un trait de connexion horizontal venant de l’apposition et d’autre part un trait de connexion vertical venant du verbe » (ibid.). A la fin du chapitre 70, Tesnière évoque brièvement les difficultés liées aux tournures ayant un caractère d’anacoluthe (voir ibid., §§ 9 et 10) ; il en cite des exemples où une apposition se fait soit à un substantif non actant soit « à une idée qui n’est même pas exprimée par un substantif » (ibid., § 10/70).
2.2 D’autres conceptions de l’apposition
Suivant la grammaire dépendantielle, Ulrich Engel obtient la définition citée ci-dessous pour expliquer l’apposition dans la langue allemande :
Jede Apposition 1. ist ein Attribut, also ein Satellit zu einem nichtverbalen Kopf, 2. ist dem Kopf nachgestellt, 3. ist durch Kommas bzw. Sprechpausen von ihrer Umgebung abgesetzt, 4. erlaubt sprecherpräsentische Zusätze (existimatorische Elemente), 5. hat den Charakter einer selbständigen Äußerung (in gesprochener Sprache mit eigenem Tonbogen), 6. tendiert zur Kongruenz mit dem Kopf.[5]
Une définition approfondie et plus pertinente, toujours appliquée à l’allemand, semble être celle de Jürgen Erich Schmidt :
Appositionen sind dependente Substantive oder Substantivgruppen, deren reguläres Flexionsverhalten dadurch gekennzeichnet ist, daß sie mit ihrem Regens entweder kongruieren oder im Nominativ stehen bzw. keine Kasus-merkmale aufweisen.[6]
Schmidt distingue alors une apposition congruente d’une apposition non congruente ; la dernière est celle qui est interprétée comme un nominatif. Contrairement à Tesnière, chez Schmidt, un seul ou plusieurs adjectifs hors d’un syntagme nominal ne prennent jamais le rôle d’apposition mais sont classifiés comme « Adjektivattribut ».[7]
Selon le Lexikon der Sprachwissenschaft, l’apposition est une « [f]akul-tative Konstituente einer Nominalphrase, die syntaktisch und (meist) refe-rentiell mit dem nominalen Kern übereinstimmt »[8]. La définition effectuée ici distingue les appositions attachées de celles dites détachées et ces deux d’une « [a]ttributive[n] Konstruktion, die sich sowohl auf das Subjekt als auch auf das Prädikat beziehen kann » (Bußmann 2002, p. 90).
A[ppositionen] sind typischerweise Nominalphrasen, aber nicht auf diese Ka-tegorie beschränkt. Als A[ppositionen] treten nicht nur Wörter oder Phrasen aller syntaktischer Kategorien auf (Nomen, Adjektiv, Adjektivphrase, Präposi-tionalphrase, Satz usw.), sondern auch « nichtsprachliche Zeichen » […]. (Ibid., p. 89)
[...]
[1] Lambertz, Thomas (1982) : Ausbaumodell zu Lucien Tesnières « Eléments de syntaxe structurale », Teil I. Gebrunn bei Würzburg : A. Lehmann, p. 222.
[2] Déjà, une restriction qu’effectue cette étude sera de se limiter surtout aux langues française et allemande.
[3] Tesnière, Lucien (21965) : Eléments de syntaxe structurale. Paris : Klincksieck, § 1/70, p. 166.
[4] Toutes mises en relief dans les citations sont reprises de l’original.
[5] Engel, Ulrich (2004) : Deutsche Grammatik. Neubearbeitung. München : Iudicum, p. 449.
[6] Schmidt, Jürgen Erich (1993) : Die deutsche Substantivgruppe und die Attribuierungskomplika-tion. Tübingen : Niemeyer, p. 115.
[7] Schmidt, Jürgen Erich (2005) : « Einführung in die Valenz- und Dependenzgrammatik I ». Dans : Le même, Vilmos Ágel et Stefan Rabanus : Materialien zur Vorlesung ‘Syntax’. http://www.uni-marburg.de/dsa/ (30.04.2005), pp. 173-175 . On y trouve une définition légèrement modifiée de l’apposition à la p. 177.
[8] Bußmann, Hadumod (édition) (32002) : Lexikon der Sprachwissenschaft. Stuttgart : Kröner, p. 89.
- Quote paper
- Silvia Bannenberg (Author), 2005, Une analyse critique de l'apposition dans la syntaxe structurale de Lucien Tesnière, Munich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/53160
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