En France, la revendication paritariste des femmes en politique a éveillé de l'hostilité. Pour quelles raisons, à votre avis? Justifiez votre réponse. La parité, selon la définition du Petit Larousse, est «l'égalité parfaite.» Or les femmes politiques en France ont été au fil de l'histoire victimes de discrimination sexuelle. En effet, la France, avec ses pourcentages constamment bas des femmes dans les assemblées élues depuis les 58 ans où les femmes obtinrent le droit de vote, se trouve en retard par rapport à d'autres pays en ce qui concerne la représentation féminine en politique, occupant l'avant-dernière place - devant la Grèce - en Europe. En outre, l'absence des femmes en postes de pouvoir se reflète dans le fait que la France, pays démocratique, n'a eu qu'une femme au poste de Premier ministre, soit Edith Cresson, dont le règne au pouvoir a duré moins d'un an.
Désillusionnées par l'ostracisme de la vie politique, de nombreux mouvements de femmes ont lancé des campagnes dans les années 90 pour obtenir l'égalité par la parité dans toutes les institutions politiques, une idée qui fut avancée pour la première fois en 1880 par la féministe Hubertine Auclert et popularisée en 1992 par le livre Au pouvoir citoyennes!: Liberté, Egalité, Parité de Françoise Gaspard, Claude Servan-Schreiber et Anne Le Gall. Leurs désirs ont été exaucés, quand, le 6 juin 2000, une loi “relative à l'accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives” fut inscrite dans la Constitution. Tout le monde satisfait? Non: bien que trois quarts des Français se soient déclarés pour la parité, quelques Français s'y sont opposés avec force pendant de nombreuses années, ne s'en disputant pas sur la fin - l'égalité des sexes, mais de ces moyens de l'atteindre. Même aujourd'hui, il y a des gens qui ne sont pas favorables à la parité, croyant que cette loi y a été trop vite. Donc, il faut poser la question: pourquoi la revendication paritariste des femmes en politique a-t-elle éveillé de l'hostilité? C'est la question à laquelle je m'efforce de répondre ici. Les raisons pour lesquelles la revendication paritariste des femmes en politique a éveillé de l'hostilité sont nombreuses. Tout d'abord, la parité forcée met en cause la tradition républicaine: elle met à mal l'universalisme sur lequel la République française une et indivisible a été fondée.
En France, la revendication paritariste des femmes en politique a éveillé de l'hostilité. Pour quelles raisons, à votre avis? Justifiez votre réponse.
La parité, selon la définition du Petit Larousse, est «l'égalité parfaite.» Or les femmes politiques en France ont été au fil de l'histoire victimes de discrimination sexuelle. En effet, la France, avec ses pourcentages constamment bas des femmes dans les assemblées élues depuis les 58 ans où les femmes obtinrent le droit de vote, se trouve en retard par rapport à d'autres pays en ce qui concerne la représentation féminine en politique, occupant l'avant-dernière place - devant la Grèce - en Europe. En outre, l'absence des femmes en postes de pouvoir se reflète dans le fait que la France, pays démocratique, n'a eu qu'une femme au poste de Premier ministre, soit Edith Cresson, dont le règne au pouvoir a duré moins d'un an.
Désillusionnées par l'ostracisme de la vie politique, de nombreux mouvements de femmes ont lancé des campagnes dans les années 90 pour obtenir l'égalité par la parité dans toutes les institutions politiques, une idée qui fut avancée pour la première fois en 1880 par la féministe Hubertine Auclert et popularisée en 1992 par le livre Au pouvoir citoyennes!: Liberté, Egalité, Parité de Françoise Gaspard, Claude Servan-Schreiber et Anne Le Gall. Leurs désirs ont été exaucés, quand, le 6 juin 2000, une loi “relative à l'accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives” fut inscrite dans la Constitution. Tout le monde satisfait? Non: bien que trois quarts des Français se soient déclarés pour la parité, quelques Français s'y sont opposés avec force pendant de nombreuses années, ne s'en disputant pas sur la fin - l'égalité des sexes, mais de ces moyens de l'atteindre. Même aujourd'hui, il y a des gens qui ne sont pas favorables à la parité, croyant que cette loi y a été trop vite. Donc, il faut poser la question: pourquoi la revendication paritariste des femmes en politique a-t-elle éveillé de l'hostilité? C'est la question à laquelle je m'efforce de répondre ici.
Les raisons pour lesquelles la revendication paritariste des femmes en politique a éveillé de l'hostilité sont nombreuses. Tout d'abord, la parité forcée met en cause la tradition républicaine: elle met à mal l'universalisme sur lequel la République française une et indivisible a été fondée. Ce principe interdit à une catégorie de la population constituant des minorités (religieuses, raciales, etc.) de s'attribuer l'exercice de la souveraineté. D'ailleurs, l'universel, neutre, est le fonctionnement naturel de la démocratie. Il est un bastion contre les différences qui discriminent et séparent les citoyens. «L'histoire montre qu'on n'intègre jamais au nom de la différence mais que, en revanche, c'est toujours en son nom qu'on exclut.»[i] Or la parité forcée, c'est le sexisme à l'inverse. Elle aboutit à l'exclusion, contraire à l'intégration républicaine.
La parité bafoue aussi la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 qui proclame que les femmes n'ont pas le droit d'entrer dans la politique. De plus, en 1793, on priva les femmes de la citoyenneté à cause de leur différence sexuelle. Plus de deux cent ans plus tard, elles revendiquent le droit d'entrer en nombre dans la politique au nom de cette différence. Donc, on peut dire que «le biologique fonde le droit grâce à une manipulation des concepts fort dangereuse pour l'égalité des sexes.»[ii]
Un des principaux arguments évoqués pour expliquer l'hostilité envers la revendication paritariste des femmes en politique est la crainte du différencialisme. Selon le principe de l'universalisme, on ne reconnaît que le citoyen abstrait sans intermédiaire: qu'on soit homme ou femme importe peu. En outre, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen proclame l'égalité des citoyens devant la loi et leur égale admissibilité «à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité et sans autre distinction que celles de leurs vertus et de leurs talents.» Pourtant, la parité contredit cet article. Elle force la moitié des candidatures des femmes. De cette façon, on fait une autre distinction que celle des vertus et des talents des citoyens: celle du sexe.
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Notes
[i] Badinter, E./ Pisier, E./ Sallenave, D. Trois arguments contre la parité. L'Express, le 11 février 1999.
[ii] Badinter, E. Un remède pire que le mal. Le Nouvel Observateur, 14-20 janvier 1996.
- Citation du texte
- Ali El-Hadi (Auteur), 2002, En France, la revendication paritariste des femmes en politique a éveillé de l'hostilité. Pour quelles raisons, à votre avis? Justifiez votre réponse., Munich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/30225