Jean Pélégri est né à Rovigo le 20 juin 1920, il est issu d´une famille de gros propriétaires terriens, installés dans la Mitidja depuis les premiers temps de la colonisation. Cette enfance terrienne marquera toute l´(?)uvre à venir. Tous les personnages des romans de Pélégri, soient indigènes ou colons, sont des ruraux, des paysans. La ville, et plus encore la mer, lieux communs de la littérature des Français d´Algérie depuis Gabriel Audisio et Albert Camus – des pies-noirs comme Jean Pélégri –, lui sont en revanche peu familières.
Il a passé une enfance privilégiée – proche cependant des ouvriers arabes de la ferme. Lorsque dans les années 30 son père est ruiné, ce sont eux qui vont nourrir la famille, geste que Jean n´oubliera jamais. Après des études de philosophie à Alger, puis la Deuxième Guerre Mondiale, Pélégri est nommé professeur en Corse, puis en Algérie où il retrouve sa famille. En 1952, les éditions Gallimard publient L´Embarquement du lundi, roman sensuel, constitué en inventaire des bonheurs de l´enfance. Suivront ses deux (?)uvres les plus connues, composées durant la guerre d´Algérie : Les Oliviers de la justice (1959) et Le Maboul (1963).
La première, très autobiographique, est le récit d´une double perte : disparition d´un père aimé et dépossession du sol natal – rapidement constituée en double héritage : indéfectible attachement à la « Mère Algérie » (titre d´un récit ultérieur de l´auteur), indépendante et profonde solidarité avec la minorité pied-noir contrainte de la quitter, mais conscience que la justice et le bon droit sont de l´autre côté. Dans Le Maboul, le personnage principal est un indigène dépouillé de tout : de son histoire par le colonialisme, de sa famille par la guerre, de son présent par sa « maboulie »… Tour à tour maltraité par les militaires français et les maquisards algériens pour des raisons contradictoires qu´il ne comprend jamais, Slimane paraît supporter, sans en être atteint, tous les événements. Au bout du compte, le meurtre qu´il commet – qui l´a souvent fait considérer comme un « anti-Meursault » - rejoint par bien des aspects le geste de l´étranger de Camus. En 1968, une pièce de Théâtre, Slimane, a été adaptée de ce roman.
Table des matières:
1. Biographie et œuvres de Jean Pélégri
2. «Les Oliviers de la Justice», résumé
3. L´attitude de Pélégri par rapport au colonialisme
4. La description de la ville dans le roman
4.1. La dichotomie camn – ville
4.2. Les quartiers différents
4.2.1. Les quartiers européens
4.2.2. Les quartiers arabes
4.3. Les séparations des différents quartiers et les éléments communs
4.4. Séparations entre arabes et européens
4.5. La menace dans la ville
Bibliographie
1. Biographie et œuvres de Jean Pélégri:
Jean Pélégri est né à Rovigo le 20 juin 1920, il est issu d´une famille de gros propriétaires terriens, installés dans la Mitidja depuis les premiers temps de la colonisation. Cette enfance terrienne marquera toute l´œuvre à venir. Tous les personnages des romans de Pélégri, soient indigènes ou colons, sont des ruraux, des paysans. La ville, et plus encore la mer, lieux communs de la littérature des Français d´Algérie depuis Gabriel Audisio et Albert Camus – des pies-noirs comme Jean Pélégri –, lui sont en revanche peu familières.
Il a passé une enfance privilégiée – proche cependant des ouvriers arabes de la ferme. Lorsque dans les années 30 son père est ruiné, ce sont eux qui vont nourrir la famille, geste que Jean n´oubliera jamais.
Après des études de philosophie à Alger, puis la Deuxième Guerre Mondiale, Pélégri est nommé professeur en Corse, puis en Algérie où il retrouve sa famille. En 1952, les éditions Gallimard publient L´Embarquement du lundi, roman sensuel, constitué en inventaire des bonheurs de l´enfance. Suivront ses deux œuvres les plus connues, composées durant la guerre d´Algérie: Les Oliviers de la justice (1959) et Le Maboul (1963).
La première, très autobiographique, est le récit d´une double perte: disparition d´un père aimé et dépossession du sol natal – rapidement constituée en double héritage: indéfectible attachement à la «Mère Algérie» (titre d´un récit ultérieur de l´auteur), indépendante et profonde solidarité avec la minorité pied-noir contrainte de la quitter, mais conscience que la justice et le bon droit sont de l´autre côté.
Dans Le Maboul, le personnage principal est un indigène dépouillé de tout: de son histoire par le colonialisme, de sa famille par la guerre, de son présent par sa «maboulie»… Tour à tour maltraité par les militaires français et les maquisards algériens pour des raisons contradictoires qu´il ne comprend jamais, Slimane paraît supporter, sans en être atteint, tous les événements. Au bout du compte, le meurtre qu´il commet – qui l´a souvent fait considérer comme un «anti-Meursault» - rejoint par bien des aspects le geste de l´étranger de Camus. En 1968, une pièce de Théâtre, Slimane, a été adaptée de ce roman.
Les Monuments du déluge (Bourgois, 1967) prolonge la perspective des deux romans précédents, dans la période immédiatement postérieure. Slimane, plus encore dépossèdé, ayant perdu jusqu´à son nom, y apparaît dans l´incapacité de se réapproprier le monde et lui-même.[1]
Après l'indépendance, Pélégri participe à la création de l'Union des Ecrivains Algériens et au 1er numéro de la revue "Novembre". Ensuite il devient professeur de littérature française au lycée Buffon à Paris.[2]
Ses œuvres publiées après les années 60 sont: L´Homme mangé par la ville (pièce de théâtre, 1970), Le Cheval dans la ville (roman, 1972), Le Maître de tambour (pièce de théâtre, 1974), La Rose de sable (poésie, 1970), L´Homme nénuphar (poésie, 1975), Ma mère, l´Algérie (récit, 1989), Les Étés perdues (roman, 1999).[3]
2. «Les Oliviers de la Justice», résumé:
L´action principale du roman autobiographique de Pélégri se déroule à Alger en août 1955 le week-end de la mort et de l´enterrement de son père, en pleine guerre d´indépendance d´Algérie. Même si les événements se passent en quelques jours, l´auteur fait une déscription de presque toute sa vie, principalement de son enfance à la campagne dans la ferme de son père, mais aussi de ses séjours au lycée à Alger et de sa vie comme soldat durant la Deuxième Guerre Mondiale à travers des flashbacks.
Comme le roman est autobiographique, il est écrit à la première personne du singulier. L´auteur-narrateur dédie le roman à son père Michel qui possèdait une grande ferme et un vignoble à la campagne près de la capitale Alger où l´auteur passait son enfance de façon privilégiée. Pélégri décrit avec beaucoup de nostalgie cette étape de sa vie, raconte des événements heureux avec son père. La vie rurale pour lui est synonyme de paix et de tranquilité.
Dans la ferme de son père il a vécu avec des arabes qui travaillaient pour lui et avec lesquels, lui et sa famille, ont maintenu des rapports amicaux. Surtout d´Embarek, le vieux arabe de la ferme, il a appris beaucoup de la culture, la mentalité, la religion et les croyances des arabes.
La famille s´installe à Alger après la perte de la fortune de son père, mais le lecteur n´est pas informé du quand et du pourquoi de sa faillite.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, le narrateur lutte côte à côte avec des musulmans contre les allemands. Il est très choqué que la France ne donne pas les mêmes privilèges aux soldats arabes qu´aux soldats français, cela lui paraît être une très grande injustice.
Quand Michel est malade, le narrateur reste dans l´appartement des parents pour pouvoir s´occuper de lui avec sa mère. Il fait une description détaillée de la veille et du matin de la mort de son père: il fait très chaud dans la ville, le sirocco souffle et on peut sentir des incendies de la chaleur qu´on peut comprendre aussi comme des attentats des arabes.
À la mort de Michel, il organise l´enterrement, fait toutes les obligations administratives et informe les parents, voisins et amis – arabes et européens - afin qu´ils se réunissent dans l´appartement à Alger pour participer à l´enterrement à la campagne, dans le village de leur ancienne ferme.
Après l´enterrement, ils retournent à Alger où le narrateur passe un après-midi dans un café de la ville européenne, puis se promène en faisant quelques détours jusqu´au port où il reste quelque temps. Pendant cette ballade à travers la ville, il prend conscience de la mort de son père, essaie de comprendre et d´aimer la ville et prend la décision de dire adieu à son père et à Alger.
[...]
[1] Dugas, Guy (Ed.); Algérie. Un rêve de fraternité; Paris 1997; p. 982-983
[2] http://sir.univ-lyon2.fr/limag/Volumes/Pelegri.htm; 10. 6. 2003
[3] http://sir.univ-lyon2.fr/limag/Volumes/PelegriLivres.PDF; 10. 6. 2003
- Quote paper
- Birgit Hittenberger (Author), 2003, Jean Pelegri: Les Oliviers de la Justice, Munich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/23627
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