Ma terre natale demeure la Chine, mais je reconnais le Canada comme étant un pays tuteur qui m’a cordialement recueilli dans ses terres. Lorsque ma mère et moi sommes venus au Canada pour rejoindre mon père à Montréal, je n’étais âgé que de six ans. Nous avons pris un vol en direction de Montréal à partir de Vancouver dans la nuit du 15 août 1997. J’ai donc vite commencé à m’adapter aux coutumes d’ici malgré une intégration qui ne s’est pas toujours avérée facile. Mon coeur ressent encore une profonde anxiété face à l’idée de ne pouvoir revoir la Chine de sitôt. Comme le dit si bien le proverbe, «la carpe ne peut réellement cacher son odeur», nous ne pouvons toujours guère cacher notre identité personnelle, ne serait-ce que par un nom d’emprunt ou un masque. La Chine, je ne l’ai revue que deux fois: la première fois du 17 au 27 août 2005 et la seconde, qui m’a le plus marqué, du 9 juillet au 23 juillet 2007. Ce géant de demain n’a cessé d’évoluer tant dans le domaine social qu’économique depuis la fin de la Révolution culturelle en 1976.
Avant-propos
Chers lecteurs, peut-être ne me connaissez-vous que par mes mémoires écrits ou innombrables poèmes jugés trop mélancoliques que je cessai d’écrire afin de consacrer davantage de temps à mon bien-être? Peu importe, qu’il me soit donné ou non les dons de l’éloquence, comme ce furent les cas pour Cicéron ou Voltaire, je vais vous narrer aujourd’hui avec bonheur et honnêteté l’une des expériences les plus inoubliables de toute ma vie, voire l’une des meilleures.
Je demeure une personne timide et réservée. Pendant longtemps, je n’ai cessé de me cacher derrière toutes sortes de faux sentiments et critiques polémiques. Cependant, à travers un voyage, j’ai su reconquérir mon courage, ma joie, mais surtout ma confiance d’être ce que je suis réellement. J’ai pu voir renaître une partie considérable de ma véritable identité. Aujourd’hui, c’est avec ce même bonheur que je vous vais vous raconter le récit de mon voyage en Chine.
« Je suis enfin libre! Libre! Libre! »Roi Pellam dans Perceval ou Le conte du Graal, Chrétiens de Troyes.
«L`homme qui désespère a tort…» Victor Hugo (1802-1885), Les Misérables (1862), Tome I.
«Il ne faut guère se prétendre d’être quelqu’un et encore moins masquer son identité par celle d’autrui; être soi-même de plein coeur et de bonne volonté sans rien se compromettre, voilà la vraie route du bonheur… » Lao-Zi
Introduction
La nuit du 15 août 1997, Vancouver
Ma terre natale demeure la Chine, mais je reconnais le Canada comme étant un pays tuteur qui m’a cordialement recueilli dans ses terres. Lorsque ma mère et moi sommes venus au Canada pour rejoindre mon père à Montréal, je n’étais âgé que de six ans. Nous avons pris un vol en direction de Montréal à partir de Vancouver dans la nuit du 15 août 1997. J’ai donc vite commencé à m’adapter aux coutumes d’ici malgré une intégration qui ne s’est pas toujours avérée facile. Mon coeur ressent encore une profonde anxiété face à l’idée de ne pouvoir revoir la Chine de sitôt. Comme le dit si bien le proverbe, «la carpe ne peut réellement cacher son odeur», nous ne pouvons toujours guère cacher notre identité personnelle, ne serait-ce que par un nom d’emprunt ou un masque. La Chine, je ne l’ai revue que deux fois: la première fois du 17 au 27 août 2005 et la seconde, qui m’a le plus marqué, du 9 juillet au 23 juillet 2007. Ce géant de demain n’a cessé d’évoluer tant dans le domaine social qu’économique depuis la fin de la Révolution culturelle en 1976.
Afin de vous éclairer sur certains aspects nébuleux et vous aider à changer certains de vos préjugés sur la Chine, j’aimerais vous inviter à découvrir le récit de mon voyage et ce, pour développer un esprit ouvert et sain vis-à-vis les cultures d’ici et d’au-delà.
« Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera…»
Napoléon Bonaparte
Chapitre I. Initiations authentiques en quête de soi…
Le 8 juillet, Montréal
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’avais le sommeil plus ou moins profond, voire très léger et je ne pouvais trouver ma tranquilité. Ma mère m’avait annoncé que nous devions nous lever avant trois heures du matin pour préparer mes bagages pour ensuite nous diriger vers l’aéroport Pierre-Elliot-Trudeau. Se lever vers trois heures trente, aucune tâche ne s’est avérée plus facile, car je suis un lève-tôt accoutumé. Notre avion devait s’envoler vers Toronto (nous y faisions une petite escale) versenviron sept heures . Nous sommes arrivés à l’aéroport vers cinq heures. Et je vous dis que l’attente fut très pénible! Encore deux heures et trente minutes d’interminable attente! Enfin, après une bonne demi-heure d’attente patiente, d’autres compagnons de route vinrent grossir nos rangs. Ce voyage était un cadeau que nous offrait l’école chinoise de Jia Hua pour nous inciter à explorer, dans tous ses détails, la culture chinoise. Dans ce voyage, nous étions vingt enfants (je suis un adolescent!) et trois adultes, dont ladirectrice de Jia Hua, Rong Meng. J’étais le deuxième plus âgé du groupe après une jeune fille de vingt et un ans parlant le dialecte cantonnais. Ce jour-là, nous portions tous un t-shirt rouge avec le drapeau du Canada tissé sur l’épaule droite. La confirmation de nos billets de vol et la vérification par les douanes se passa avec succès sauf peut-être pour deux collègues.
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Toronto, le 9 juillet vers dix heures…
Ces derniers arrivés formaient un groupe à part qui était supposé aller à une destination totalement différente de la nôtre: Shanghai et Hanzhong. Leur orientation touristique pourrait notamment s’expliquer par un fait: ils ont participé à une compétition d’écriture chinoise. Malgré un itinéraire différent, je me suis vite lié d’amitié sincère avec un jeune adolescent qui se révéla comme étant un savant érudit de l’histoire chinoise. En effet, tout au long du voyage, pour passer le temps, nous avons joué aux devinettes avec pour thème principal l’histoire de cet Endormi de 5000 ans.
Notre avion a décollé de Montréal le 9 juillet à sept heures trente pour ensuite atterrir à
Toronto vers dix heures trente-cinq. Bien que nous étions autorisés à circuler dans les allées, la classe économique n’offrait guère un milieu de vie confortable pour se détendre ou se reposer! Misère! La durée du vol a été de 13 heures et cinquante et une minute pour aller de Toronto à Shanghai! Le temps fut long, ces treize heures furent pour moi, treize siècles d’attente!
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Durant ce vol, je n’ai pu m’empêcher d’avoir une pensée pour ma famille en Chine. Franchement, je dois vous dire que je ne m’attendais guère à revoir ma famille le 21 juillet, mais que ma rencontre avec eux, lors du dernier voyage en Chine en 2005, avait été très gaie. Que de temps s’est écoulé depuis mon départ au Canada il y a dix ans en 1997!
L’école de Jia Hua
Avant de vous narrer le récit de mon voyage, j’aimerais d’abord vous présenter l’école qui m’a permis d’accomplir ce voyage en toute sécurité: Jia Hua. Cette école chinoise a été fondée en 1994 par une association d’enseignants volontaires, enseignant toutes sortes de matières comme le mandarin, l’anglais, le karaté, la calligraphie chinoise ou encore les mathématiques et les sciences appliquées. La directrice et innovatrice de Jia Hua, Rong Meng nous a permis de faire ce voyage qui avait pour but de nous faire découvrir notre pays d’origine.
L’école chinoise a eu beaucoup de succès, je dois dire, auprès des enfants chinois immigrés comme moi leur permettant de conserver une part de leur identité ancestrale sans toutefois nuire à leur épanouissement dans la culture québécoise. Cela fait déjà près de huit ans que je fréquente cette école-entreprise tous les samedis matins dans des cours d’arithmétique, de karaté et de chinois. Personnellement, bien que cette activité prenne un peu de mon temps les samedis, j’apprécie tout de même le réconfort social et culturel qu’elle m’a apporté au fil des années.
Chapitre II. Shanghai du 9 juillet au 14 juillet 2007
Vieille de 100 ans et avec ses 15 millions de citadins, la ville opulente et contemporaine de Shanghai demeure au coeur des festivités chinoises et ne manque sans doute guère d’atmosphère, ni d’ambiance foraine…
Shanghai, le 10 juillet 2007…
Nous sommes arrivés à Shanghai vers midi trente-cinq à peu près dans l’avant-midi. Je dois vous dire, chers lecteurs et lectrices, que nous étions EXTRÊMEMENT fatigués et las. Dans l’après-midi, nous sommes arrivés, par un autobus privé, à notre logement, à l’université Xie Jing Da Xue.
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epuis notre départ à Shanghai le 10 juillet, nous sommes hébergés par l’université de Xie Jing qui demeure une université assez renommée à Shanghai. En Chine, la plupart des institutions scolaires portent des noms historiques ou de héros nationaux. Au Québec, c’est presque la même chose, je veux dire, pensez à Gérald-Godin, John-Abbott’s College … (photos et cartes postales inserees sur deux pages entieres ici)
L’origine du nom de cette université tire ses racines de l’héros Xie Jing Yuan, fier combattant de la guerre sino-japonaise vers 1937-1945 et capitaine nationaliste du «GuoMingDang» et qui a laissé sa vie au champ d’honneur lors d’un terrible affrontement sanglant contre les troupes nipponnes ici, à Shanghai, en 1937. Depuis le XIXe siècle, le Japon s’est industrialisé à grande échelle et a développé une économie autarcique militaire. Ce fut en 1931 que les premières troupes nipponnes envahirent le sol chinois à Shenyang en Mandchourie, au nord de la Chine. À cette époque, le gouvernement provisoire de Jiang Jie Shi, alors sorti après des années de guerre entre les Seigneurs de guerre, ne réagit guère à cette menace étrangère. Les premières agressions commencèrent vers le mois de juillet 1937 : l’incident du pont Marco Polo éclata où les troupes nipponnes massacrèrent la population locale sous prétexte que l’un des leurs avait été tué par accident. Le président de la république nationaliste, le Guomingdang, Jiang Jie Shi, préfèra rester sur la défensive que sur l’offensive jusqu’en 1936. Zhang Xue Liang1, un jeune maréchal du Guomingdang, conclua un pacte d’alliance avec les communistes, voire l’Armée Rouge de Mao Ze Dong2, le
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Grand Timonier, afin de contrer l’avancée japonaise. Malgré quelques victoires temporaires, les Japonais arrivèrent devant Shanghai en septembre 1937 après avoir pris la capitale au mois d’août. Xie Jing Yuan, un soldat du Guomingdang3, aurait tenu la ville avec quelques huit cents compagnons contre toute l’armée japonaise pendant deux ou trois jours.
Je dois dire que j’admire beaucoup Jing Yuan pour son héroïsme hors du commun. J’ai aimé cohabiter avec d’autres étudiants étrangers dans ce centre d’études universitaires puisque j’y ai trouvé un milieu paisible de calme et de sérénité pour m’adonner à ma poésie... Quant au climat, comparé ici au Québec et en Amérique du Nord, il faisait chaud, très chaud. Avec un climat subtropical, ce qui est tout à fait normal pour tous les régions côtières de la Chine, j’avais l’impression de suer à chaque fois que je faisais du sport intensif.
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À la municipalité autonome de Shanghai, il y a toujours un fourmillement intense de gens cheminant sur les trottoirs. Pas moyen d’être seul!
Le 11 juillet 2007…
Je vous l’ai mentionné un peu plus haut, ce voyage nous permet de développer nos habiletés de contacts et nos relations avec des étrangers ou amis pour notre ouverture d’esprit. En effet, je me suis vite lié d’amitié avec un jeune étudiant de Jia Hua de 15 ans qui s’intéresse également à l’histoire chinoise. Il s’appelle Fang Zhang Yu. D’autres liens amicaux sincères se sous-développèrent avec d’autres étudiants venus de différents pays du monde, parlant le cantonais ou le shanghaïen. Olivier, Vivienne et David sont des étudiants venant de France que j’ai côtoyés à Shanghai. Zhang Yu et moi, nous sommes devenus des copains inséparables, mais le destin a fait qu’il s’en est allé pour compétitionner en écriture avec des élèves de Shanghai. Durant mon séjour à Shanghai, je dois admettre que j’ai pu améliorer mon estime de soi ainsi que mes relations sociales, et qu’aujourd’hui, j’en suis toujours très fier.
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Symbole de la prestigieuse ville de Shanghai, situé sur le littoral du lac Huang Pu Jiang, la troisième tour la plus haute du monde, la Tour orientale représente parfaitement la modernisation et l’adaptation de Shanghai au monde contemporain. Située dans un milieu d’affaires et de capitaux économiques, la Tour de radio-télévision, ce chef-d’oeuvre artificiel bâti vers 1994 et commencé en 1991, abrite sous son toit, environ un siècle d’épopées historiques! En effet, ce monument, avec ses 468 mètres de hauteur, est réparti en six étages distincts. Le premier niveau comporte le musée historique de Shanghai. On y découvre les moeurs des anciens temps et tout le train-train quotidien des Chinois d’antan. Puis, au deuxième niveau, à 90 mètres, nous avons d’abord une vue d’ensemble de Shanghai, mais si nous accédons aux deux étages suivants, l’une à 259 mètres et l’autre à 263 mètres, la vue s’offrant à nos yeux est plus paranomique et mirifique. Pour les gens gastronomiques, le restaurant se situe à 267 mètres et enfin, le dernier étage que nous pouvons atteindre se situe autour des trois cents cinquante mètres environ. En bref, la Tour orientale est comparable à la tour
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[...]
1 Voir une Fable émouvante
2 Ibid.
3 Ibid.
- Quote paper
- De Zhong Gao (Author), 2008, La Chine en 2012: Un récit inoubliable, Munich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/188399
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